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Jeunes parents Vs (belle-)famille : le mode d’emploi

Voilà un article qui rôde dans ma petite tête de maman depuis un bout de temps, mais qui n'est pas facile à écrire. J'ai l'impression que ces fameuses relations entre les jeunes parents et leur entourage changent et évoluent au jour le jour. Dans ma courte vie de maman (ma fille est née il y a onze mois au moment où j'écris ces lignes), j'ai déjà connu de nombreux revirements.

Mais bon, je ne me démonte pas, et te propose aujourd'hui, à défaut d'un vrai mode d'emploi (wouah, le titre mensonger !), un manuel de survie, à destination des jeunes parents timides ou peu affirmés.

Plantons le décor

Il faut savoir que Mister F. et moi sommes plutôt du genre à détester les conflits et à faire des compromis si nécessaire. Et comme chacun sait, c'est souvent nécessaire dans les relations avec sa famille ou sa belle-famille. Sans avoir des histoires particulièrement compliquées avec nos familles respectives, soyons honnêtes, nous sommes tous deux les bonnes poires de service. Pourtant, l'arrivée de notre petite puce nous a transformés en loups prêts à tout pour protéger leur petit !

Loin de vouloir faire de cet article un règlement de comptes familial, je voulais tout de même te parler de notre situation. La plupart des exemples que je donne et des conseils associés sont tirés de mon expérience personnelle. Cela dit, je pense qu'en tant que jeunes parents, on est souvent confrontés à des comportements un peu trop intrusifs, que ce soit du fait de la (belle-)famille, du corps médical, de l'entourage indirect ou même parfois de parfaits inconnus ! Du coup, je suis sûre que les quelques conseils qui suivent serviront à bien d'autres jeunes parents…

Grand-mère et fille

Crédits photo (creative commons) : Donnie Ray Jones

Conseil n°1 : s'affirmer dès la

Pour nous, le combat a commencé tôt ! J'ai une famille plutôt intrusive, mais là, pas question de faire de compromis : c'est ma grossesse, c'est notre enfant qui s'installe confortablement dans mon bidon, donc c'est moi qui décide de ce que je mange. Tu vois ce dont je parle ? De toutes ces réflexions insupportables auxquelles ont droit toutes les femmes enceintes ! « Oh, mais un peu de foie gras et de vin blanc ne vont pas te faire de mal ! De mon temps… blablabla. »

Premier réflexe : on ferme les écoutilles. On se choisit une ligne de conduite en début de grossesse, avec l'aide de son médecin et en accord avec le futur papa, et on s'y tient. On essaie de rester stoïque face aux remarques et d'avoir sous le coude un ou deux arguments à ressortir face aux attaques à répétition de (belle-)maman : « Oui, tu as sans doute raison, un verre de champagne ne me fera sûrement pas de mal, mais je ne suis pas sûre qu'il fasse bon ménage avec mes nausées, par contre… » Oui, oui, use et abuse des excuses inhérentes à ton statut : profite !

Idem pour toutes les étapes importantes de ta grossesse : ne te laisse pas stresser par ton entourage qui parfois, même s'il se veut bienveillant, peut finir par faire plus de mal que de bien. Dans ces cas-là, n'hésite pas à prendre de la distance et à te protéger un peu : tu as déjà tant à faire en couvant ton tout-petit, ce n'est pas la peine de perdre de l'énergie à argumenter si ça ne te soulage pas. Ton bien-être doit être ta priorité !

Conseil n°2 : commencer à créer le cocon familial le plus tôt possible

En d'autres termes, se protéger, en tant que futurs parents, de tout envahissement, et s'affirmer en tant que famille avant même l'arrivée du bébé.

Concrètement, pour nous, ça s'est traduit par le fait de garder la surprise du sexe de notre bébé. Ce choix nous a aussi permis de protéger notre petit BébéChou de toutes les projections extérieures des tatas surexcitées : nous voulions à tout prix éviter les cadeaux de naissance trop sexués. Bleu avec des voitures pour un petit garçon et rose à paillettes pour une petite fille, tu vois le genre ? Nous voulions plutôt des couleurs neutres, des pyjamas sobres, et au grand désarroi de notre entourage, nous avons tenu bon jusqu'au bout !

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Je conçois que les futurs parents soient trop impatients pour attendre sagement la naissance avant de découvrir le sexe de leur bébé. Mais pourquoi ne pas faire de cette information une jolie surprise pour l'entourage ?

De la même manière, comme la plupart des futurs parents, nous avons choisi de ne pas dévoiler les que nous avions retenus. Ça nous a évité de nombreuses discussions houleuses avec ma grand-mère, qui a continué à me faire des remarques sur le prénom de ma fille pendant presque un mois après sa naissance !

Nous avons également fait le choix de ne prévenir personne au moment de notre départ pour la . Nous voulions vivre tranquillement cet événement, que dis-je, ce bouleversement à deux, sans avoir à tenir les parents et les frères et sœurs au courant à chaque étape : « Ça y est, elle est à 4 cm, elle commence à douiller sévère, mais elle s'accroche ! » ou encore : « Oh la la, trop tard, elle est à 9 cm, pas le temps pour la péri ! » Bref, tu vois le tableau ? Ça ne nous tentait pas trop…

Du coup, mes beaux-parents ne sont venus que le lendemain à la maternité, et mes parents nous ont rendu visite à notre retour à la maison. L'émotion était tout aussi palpable que s'ils avaient été là à trépigner dans la salle d'attente de la maternité, mais moi, j'étais plus disponible pour partager leur bonheur de rencontrer leur petite-fille.

Conseil n°3 : bien s'entourer et savoir se faire confiance

Que ce soit pendant la grossesse, pendant les premiers mois à trois, ou même encore par la suite, il y a toujours des moments où tu te sens perdu, toi, jeune parent en herbe. Ce peut être au milieu des angoisses de fin de grossesse ou, plus tard, entre les couches sales et les poussées dentaires assaisonnées de nuits trop courtes. Dans ces moments de fébrilité intense, il faut t'entourer de bienveillance !

Le meilleur exemple ? L'allaitement ! À la maternité, j'entendais : « Oui, vous souffrez le martyr, mais c'est normal, Madame ! » et dans la même journée : « Quoi, vous avez encore mal ? Mais ce n'est pas normal, vous devriez éprouver un peu de plaisir à sentir votre bébé téter ! » Euuuuh… C'est moi qui ne suis pas ou c'est toi qui dérailles ? Et dis, au fait, tu as déjà allaité, toi, la donneuse de leçons ? (Oui oui, j'étais un peu tendue les premiers jours !)

Heureusement, au retour à la maison, malgré les angoisses de ma mère (« Mais elle ne tète pas assez longtemps, tu devrais la laisser plus longtemps au sein, sinon tu n'auras jamais suffisamment de lait ! »), ma super sage-femme a vite su me rassurer. Du coup, là encore, on ferme les écoutilles, et on se concentre sur les conseils qui nous font du bien, qu'ils viennent du corps médical… ou d'ailleurs.

Pendant les premiers mois si difficiles, entre les angoisses de fin de journée et les réveils pour cause de fringale nocturne de bébé, il faut aussi savoir se protéger. Pour nous, hors de question de laisser bébé pleurer dans son lit, et tant pis si on nous répétait qu'elle devait se faire les poumons ou qu'on allait en faire une capricieuse : on l'a bercée dans son lit ou dans son transat, promenée en poussette et en porte-bébé dans tout l'appartement, on l'a fait dormir entre nous et on l'a endormie dans nos bras. Ça nous soulageait et ça l'apaisait : pourquoi s'en priver ? Je me suis beaucoup accrochée au livre très décomplexant Bébé, dis-moi qui tu es de Philippe Grandsenne. Si ça peut t'aider aussi…

Conseil n°4 : tenir bon

Ne pas céder sur les principes établis avec le papa. Nous avions décidé de commencer à proposer quelques purées très simples à notre fille de 4 mois : carotte, pomme de terre, courge. Nous voulions qu'elle puisse goûter chaque aliment séparément, et il n'était pas question d'ajouter du sel ou de l'huile d'olive. Mais c'était sans compter les racines méditerranéennes de ma famille, choquée face à ces purées vapeur si peu appétissantes ! Heureusement que ma belle-famille bretonne n'est pas venue y mettre son grain de sel (ou sa noisette de beurre salé, plutôt !).

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On a tenu bon, son papa et moi, et on a introduit les aliments à notre rythme, ou plutôt en respectant le sien, et en s'inspirant d'un blog très chouette : Cubes et Petits pois. Je dois dire que notre fille nous a bien aidés à garder le cap, car elle mange de tout avec grand plaisir, ce qui nous conforte dans nos choix ! Cela dit, encore maintenant, je sais que si je la laisse plus de quinze minutes à mon père, je vais la retrouver avec un quignon de pain dans la bouche !

Ce qui m'amène à mon dernier conseil…

Conseil n°5 : laisser couler

Il faut savoir choisir ses combats ! Typiquement, je préfère retrouver ma fille avec du pain dans la bouche que de la voir goûter aux petits gâteaux sucrés.

J'ai aussi dû me résigner dans un autre domaine, qui me tient encore plus à cœur que la nourriture (c'est dire !). Je suis très attentive aux mots que l'on utilise pour parler de ma fille. Par exemple, je ne veux pas qu'elle entende : « Tu es méchante, fais-moi un bisou ! » lorsque, du haut de ses 11 mois, elle s'accroche au cou de sa maman et ne veut pas aller dans des bras étrangers. Non, elle n'est pas méchante : elle a sa sensibilité et a visiblement besoin d'un peu plus de temps pour être à l'aise dans cette situation particulière. Ça me blesse et me met en colère qu'elle s'entende qualifier de méchante.

Je ne compte plus non plus le nombre de remarques sur sa « féminité » : « Oh, c'est vraiment une petite fille, toute sage comme une image ! Moi, mon fils, c'est un vrai bagarreur ! » ou encore « Comme c'est mignon, elle adore ses chaussures, c'est une vraie petite fille ! » Que répondre à ça ? J'avoue que la plupart du temps, je n'ai pas le courage de me lancer dans le débat, et je laisse doucement couler en rongeant mon frein.

Malgré la rage qui m'anime à vouloir protéger ma fille, j'ai du mal à trouver les mots pour faire comprendre à mon entourage qu'il est important de la respecter, et ce, dès le plus jeune âge. Je ne voudrais pas que de telles habitudes s'installent et qu'elle en pâtisse en grandissant. Mais cela dit, je me rassure en me disant qu'à la maison, son papa et moi sommes sur la même longueur d'onde à ce sujet, et que dans la crèche parentale où elle passe la majorité de son temps, les professionnelles sont tout à fait en accord avec notre . Du coup, les situations où elle est susceptible d'être affectée par ce genre de discours restent très limitées…

Voilà illustré en quelques exemples notre combat quotidien pour nous affirmer en tant que parents, nous, deux jeunes timides, qui avons décidé de ne pas nous laisser faire en ce qui concernait les choix d'éducation pour notre fille !

Je tâtonne encore tous les jours, je me remets en question face aux remarques et aux conseils. J'essaie de me protéger, de protéger ma fille et notre famille, mais je reste encore bien trop sensible… Alors si tu as d'autres conseils pour m'aider, n'hésite pas à les partager, je suis preneuse !

Et toi ? Tu as l'impression que ta famille s'incruste dans ta grossesse ou dans l'éducation que tu donnes à tes enfants ? Comment le gères-tu ? Viens partager tes astuces !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C'est par ici !