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Je veux un bébé ! Mais le bébé ne vient pas…

Je veux un bébé.

Voilà la rengaine qui trotte dans ma tête depuis bientôt un an.

Mariée depuis l'automne 2012, après un an de préparatifs et une journée magique, encore plus belle que dans nos rêves les plus fous, oui, ça y est, je me sens prête. Et, bonheur, mon mari l'est aussi.

J'ai arrêté la pilule en fin d'année. Mon rêve secret ? Que ce bébé tant désiré soit conçu… pendant notre voyage de noces, quelques mois après ! Le rêve de beaucoup d'entre nous, je crois.

bébé gazouillant mobile suspendu

Crédits photo (creative commons) : John Hope

Début mars, j'ai une semaine de retard. J'y crois vraiment. Mais non. J'ai simplement un cycle plus long que d'habitude. Après deux tests urinaires et un test sanguin, je me rends à l'évidence : ce ne sera pas un bébé voyage de noces ! Mes règles ne tardent pas à arriver et je les maudis.

Ensuite… Ensuite, les mois se suivent et se ressemblent étrangement… Les retards sont accompagnés d'un pic d'espoir infini, toujours déçu. Je collectionne les tests pipis. Certains mois, ils finissent projetés contre la porte des WC, dans un accès de rage.

Plus le temps passe, et plus j'enrage. Je comprends ce qui s'est passé dans ma tête : la pilule (qui est une invention FORMIDABLE, attention, ne te méprends pas), m'a fait croire que je pouvais avoir un bébé quand je voulais. Le « un bébé SI je veux » s'est transformé en « un bébé QUAND je veux », alors que c'est encore la seule chose qu'on ne peut pas planifier. Comprendre ça m'a fait tomber de haut. M'a peut-être fait avancer un peu. Mais ça ne changeait rien à mon « problème » : je veux un bébé. Et ça ne vient pas.

Autour de moi, j'en parle librement. Mon homme n'aime pas ça, ça devient rapidement un sujet de dispute récurrent. Pour lui, ça nous regarde, c'est de l'ordre de l'intime. Pour moi, c'est tout le contraire. D'une part, je ressens le besoin impérieux d'en parler. Et d'autre part, je refuse d'en faire un tabou.

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Dans ma tête, je me repasse les couples autour de nous qui ont mis du temps à faire leur premier enfant, et qui n'en n'ont jamais parlé. Je leur en veux. Vraiment. J'aurai aimé que quelqu'un me prévienne, me dise à quel point ça fait mal, ce petit + sur le test de qui n'apparaît jamais, les doutes, la culpabilité, l'incompréhension… Pourquoi refuser de partager ces moments douloureux ? Nos amis, notre famille, seront d'autant plus heureux pour nous le jour où ce bébé tant attendu arrive enfin. Enfin, je crois.

De toute façon, comment éviter d'en parler ? Tout le monde sait autour de nous qu'on essaie de faire un petit, qu'on en a trop envie, depuis le mariage. Tout le monde s'attendait à une bonne nouvelle dans les mois qui ont suivi. A quoi bon faire comme si tout était normal ? Ça m'a évité de me prendre une seconde fois des mains sur le bide pour « tester », ou des remarques minables sur le poids que j'avais soi-disant pris.

Ça n'empêche pas d'autres remarques. Les « Arrête d'y penser ! », comme si c'était évident, comme si je pouvais arrêter de penser à ça ! Comme si ce futur bébé, je ne le portais pas déjà dans ma tête depuis bientôt un an, tellement je l'ai rêvé, tellement j'en ai envie… Arrêter d'y penser, quelle blague. C'est juste impossible.

« Tu as essayé d'arrêter l'alcool ? » m'a-t-on dit une fois… J'en rigole (jaune) encore… Arrêter ma vie sociale, alors que c'est ce qui me tient la tête hors de l'eau, en ce moment ? Mais bien sûr. J'ai aussi entendu « Bah, ça arrivera bien assez vite ! Profitez encore de votre vie à deux ! ». Merci. D'abord, non, ça ne va pas assez vite. Justement. Et ensuite, merci, on en a déjà bien profité de notre vie à deux, maintenant on a envie de se poser un peu et de construire notre famille.

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Les autres se veulent rassurants : « ça va arriver » (oui mais quand ? J'ai déjà 28 ans, l'année prochaine, j'en aurai 29… Moi qui voulais 4 enfants, je vois mes rêves de famille nombreuse s'éloigner peu à peu), « avant un an d'essai, il ne faut pas s'inquiéter » (vivement le mois de décembre alors), « tu as vu ton gynéco ? » (oui, tous les mois je le soûle le pauvre !), etc.

Bref. Je n'ai pas de solution. Mon gynéco me dit que je n'ai pas de soucis, que tout va bien, à part des cycles un peu longs – ce qu'on a corrigé en me mettant sous progestérone. J'attends. J'attends, mais je ne veux pas me taire. Je suis ravie pour tous ceux qui arrivent à faire un bébé sans aucun problème – vraiment ! Mais je veux dire à celles qui sont dans le même cas que moi qu'elles ne sont pas seules.

J'apprends la patience. Je prends des signes là où je peux. Mon prince est déjà venu, maintenant, j'attends qu'un petit vienne compléter notre bonheur. J'ai confiance, je sais qu'il viendra au meilleur moment. Ce petit-là, je te le dis, ce sera le plus aimé au monde !

Et toi ? Tu as dû attendre longtemps avant de tomber enfin enceinte ? Tu pensais aussi que ça serait facile ? Tu as appris seulement une fois en essais depuis un moment que d'autres personnes autour de toi avaient eu des difficultés ? Est-ce que tu arrives à en parler autour de toi, ou bien tu préfères que ça reste secret ? Dis-moi !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C'est par ici !