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A la une / Récit de grossesse

Enceinte à 18 ans vs à 28 ans

J'ai connu 2 grossesses (j'ai également fait deux fausses couches précoces), à 10 ans de décalage. J'étais très jeune la première fois. Je voulais faire le point alors que j'arrive au terme de ma deuxième , étant à 37 semaines.

La découverte de la grossesse

  • Pour ma première grossesse, j'ai eu des « règles anniversaires ». Je n'ai donc pas découvert tout de suite ma grossesse, mais à 2 mois révolus. Ça a été un choc pour moi, mon conjoint (qui était mon copain à l'époque, héhé) et mon entourage. Nous étions quand même contents et nous avons décidé de poursuivre cette grossesse, la question de l'IVG ne s'est pas posée, même si certains nous ont fait des réflexions (comme quoi on était égoïstes, qu'on avait rien à offrir à cet enfant, qu'il aurait mieux valu pour lui que nous arrêtions la grossesse – oui c'est violent, de quoi je me mêle?). Quand je vois mon fils, beau et intelligent qu'il est (en toute objectivité bien sûr), je ne peux que me dire qu'on a eu mille fois raison, et je ne dis pas que nous sommes des parents parfaits, mais nous sommes les siens, et il est équilibré et en bonne santé.
  • Cette fois-ci, ça a été différent. Nous attendions cette grossesse, il nous a fallu 3 ans pour arriver à une grossesse viable, en passant par des stimulations, une coelioscopie et pas mal d'examens invasifs. Je ne vais pas m'étendre parce que je compte écrire un article sur la découverte de la grossesse et le , mais nous étions très contents.
Crédit photo: creative commons, Erica Britto

Matériellement

  • La première fois, on ne savait pas vraiment de quoi aurait besoin un bébé, et on savait que les chambres de chez Aubert à 1000 euros ne seraient pas pour nous. J'ai demandé conseil à ma mère, qui a une famille nombreuse et qui n'a jamais eu beaucoup d'accessoires pour petits et s'en est très bien sortie. Comme tous les parents finalement, on a appris « sur le tas », une fois le bébé né. Je ne sais pas vraiment comment, mais avec le réseau de nos parents, on nous a donné énormément de choses pour les premiers temps du bébé, alors que nous n'avions pas de liste de naissance. Je crois que nous n'avons acheté aucun habit avant que Loup ait 1 an, juste une poussette canne et un lit parapluie dans mon souvenir. TOUT le reste nous a été donné. Alors c'est sûr qu'un enfant coûte cher, mais honnêtement, mon fils n'a pas souffert d'avoir vécu dans le lit à barreaux de mon frère (que j'ai récupéré pour Miniloup, d'ailleurs), ni d'avoir eu des vêtements d'occasion. Nous manquions un peu d'argent les premières années, mais mon fils a quand même traversé l'europe (vive les 4 mois de vacances pour moi en fac), il a toujours mangé équilibré et a toujours été bien habillé (bon, on allait pas chez Bonpoint non plus). On a toujours été beaucoup à la bibliothèque et au parc, ou simplement dans la nature chez nos parents. Je ne pense pas que le fait qu'on ait plus de moyens aujourd'hui le rende plus heureux, même si on peut lui offrir plus de choses.
  • Cette fois-ci, nous sommes plus préparés et j'ai même craqué sur pas mal de choses non indispensables que je voulais absolument (mais en soldes ou d'occasion) : la poussette de mes rêves, un lit de cododo (ça m'aurait servi pour mon fils), une chaise haute de qualité, etc. J'ai acheté quelques vêtements, mais j'ai encore beaucoup de mon fils (non, je n'ai presque rien jeté ou donné, je voulais garder pour un deuxième, j'ai bien fait; et si c'est une fille, passé la 1ère année, on achètera ce qu'il faut).
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Médicalement

  • Honnêtement, ma première grossesse a été un rêve de ce point de vue-là. J'étais un peu fatiguée, mais sans plus, je me couchais simplement tôt le soir (rien à voir avec l'anémie et la tension très basse que j'ai dans ma grossesse actuelle). Pas une nausée, pas de contractions, pas de douleurs ligamentaires, nada. Quelques changements d'humeur peut-être.  Une semaine avant d'accoucher, j'étais en cours, sans souci. Les jours avant d'accoucher, je faisais des randos pour déclencher tout ça, sans cracher mes poumons (aujourd'hui, je suis morte après 500 mètres, hum). Tout était niquel, mon fils est né 10 jours avant la DPA, tout beau et tout rose.
  • Cette fois-ci, tout va bien pour le bébé qui est en pleine forme. Par contre, j'ai des contractions depuis le 4ème mois et j'ai passé le premier trimestre à vomir (j'ouvrais le frigo, et hop, je vomissais, génial). Je n'ai pas pu faire la cuisine et il y a pas mal d'aliments que je ne supportais pas. J'ai été arrêtée à 6 mois de grossesse parce que mon col se modifiait à cause des contractions. J'ai du passer 1 mois ou presque alitée (très pratique). J'ai des douleurs ligamentaires (notamment dans une hanche #teammamie). Je ne pense pas vraiment que ce soit l'âge qui joue (je suis JEUNE), chaque grossesse est différente, et ma première était clairement plus simple. En tous cas pas ses aspects physiques. Parce que psychologiquement, je suis beaucoup plus prête.

L'entourage

  • La première fois, ça a été un boulversement pour nos familles, et Mr Geek et moi avons du devenir adultes d'un coup. Nos parents nous ont soutenus, encouragés, et on su prendre une place de grands-parents, n'ont jamais voulu prendre notre rôle et se sont occupés de notre fils uniquement quand nous les sollicitions. Je trouve qu'ils ont vraiment bien géré la transition alors qu'ils étaient de jeunes grands-parents. Ils nous ont laissé faire notre chemin, et nos propres erreurs. Je pense qu'ils ont été inquiets pour nous les premiers temps, mais ils ne l'ont pas laissé paraître. Vraiment, il faudrait que je les remercie pour cela.
  • Cette fois-ci, la grossesse est dans l'enchainement naturel des choses et nos parents/frères et soeurs et amis sont ravis. Il n'y a rien de particulier à dire.
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Les réflexions

  • J'ai souffert de pas mal de réflexions quand j'étais enceinte de mon premier. Il faut avouer qu'en plus, je fais plus jeune que mon âge, alors ça n'a pas été simple.  Je me rappelle même de gens qui m'ont parfois arrêté dans la rue pour me souhaiter bon courage, ou me demander si j'étais vraiment enceinte, ou me demander mon âge. Quand j'y pense, les gens ne manquent pas d'air, quand même, ça ne me viendrait pas à l'idée. J'ai eu pas mal de regards de travers, basés simplement sur mon âge. J'ai trouvé ça déplacé, surtout que personne n'a rien eu à dire sur la façon dont mon fils a été élevé, ni la nounou, ni l'école, ni les gens dans la rue. Sur le coup, j'ai encaissé, j'ai avancé, j'ai déménagé loin de ma ville pour poursuivre mes études. Je pense que ça a été salvateur pour nous, même si on était jeunes, on a eu personne qui nous connaissait depuis longtemps pour juger notre façon de faire. Nos parents n'habitaient pas à côté, on a du tout gérer seuls: notre fils, les études, le manque d'argent, (là, nos parents nous ont quand même aidé en finançant en partie nos études), l'organisation d'un foyer (on est partis de chez nos parents sans savoir faire autre chose que des pâtes globalement, la première année a été folklo), et aussi notre (problème pour tous les jeunes parents, mais peut-être surtout dans notre cas, puisqu'on a appris à vivre ensemble en même temps qu'être parents). Nous avons été des étudiants assidus, et on a même réussi à sortir un peu (chacun son tour en général quand même).
  • Malgré tout, les réflexions que j'ai pu entendre m'ont quand même blessée, et ça a retardé mon envie d'avoir un autre enfant. J'ai voulu terminer mes études (bac +5) et avoir un travail avant, je ne voulais pas revivre ce que j'ai vécu la première fois. Je ne pensais pas que ça prendrait 10 ans, mais c'est comme ça et je suis ravie de bientôt accueillir un nouveau membre dans notre famille. D'ailleurs, je n'ai eu aucune réflexion sur ma grossesse cette fois-ci, ça a l'air normal pour tout le monde.
Et toi, as-tu vécu une grossesse en étant jeune et une moins? Tes grossesses ont-elles été différentes? As-tu beaucoup d'écart entre tes enfants?