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Envisager un second accouchement sans péridurale

Si tu me suis (régulièrement ?) depuis 2 ans, tu sais peut-être que j'ai accouché de Croquette sans bénéficier de la sacro-sainte péridurale.

Aussi appelée « meilleure pote de la future mère de famille », la est une avancée médicale majeure dans le domaine de la . Je t'avais expliqué à l'époque les raisons qui me poussaient à souhaiter la recevoir pour mon , la principale étant : quel intérêt à souffrir alors qu'il y a moyen de ne pas souffrir ?

Mais comme je le sais à présent, l'accouchement est un événement hautement imprévisible (sans blague). Je n'avais finalement pas pu bénéficier des bienfaits de la péridurale et j'avais conclu mon article par une interrogation sur le futur.

Une prochaine fois, pourquoi pas faire sans ?

Crédits photo : Myriams-Fotos

De l'intérêt de la péridurale

Un an plus tard comme tu le sais, je suis retombée enceinte et de nouveau s'est profilée LA question : ferais-je une deuxième fois sans péridurale ? Ça devenait autrement plus concret que juste se faire mousser face à des mamans « avec péri » (le « ouais moi c'était sans… » lâché d'un petit air détaché) ! Un accouchement reste un acte horriblement douloureux, on ne va pas se mentir (si tu es primipare… bah désolée voilà, remercie-moi, au moins je ne te cache rien), il me fallait donc réellement peser le pour et le contre et pas uniquement me lancer de manière bravache.

Je n'ai pas changé d'avis en 2 ans. A mon sens, la péridurale est toujours une merveilleuse invention et je trouve positif qu'elle soit accessible d'office à la parturiente en France et en Belgique (contrairement à l'Allemagne, aux Pays-Bas ou au Japon, où il s'agit d'une mesure de confort bien plus exceptionnelle). Oui, c'est du confort mais non, ce n'est pas négligeable pour autant. La souffrance n'étant pas nécessaire, si on n'a pas envie de souffrir et qu'il existe une solution, pourquoi ne pas y accéder librement ?

Mais, moi qui vais accoucher dans un grand hôpital belge avec toute l'infrastructure et le personnel nécessaires, moi qui ai dû accoucher sans anesthésie de mon premier enfant alors que je ne voulais pas souffrir, j'ai décidé de faire sans péridurale pour la naissance de Petit Sushi. Je t'explique pourquoi aujourd'hui.

Capable, tu seras

J'ai assez vite répondu à la question « ferais-je sans ? ». Je dis bien « ferais-je » et pas « pourrais-je ». Cette subtilité linguistique reflète parfaitement ma motivation principale.

Pour moi, ce n'était plus une question de capacité puisque j'avais déjà accouché une première fois sans péridurale. Je l'ai fait. Ça m'a montré que j'en étais capable, que mon corps pouvait suivre « sans problème ». Si je l'ai fait une fois, je peux forcément le refaire : c'est presque une logique physiologique ! Ayant eu beaucoup de soucis aux reins et à la vessie depuis mon enfance, je suis habituée (à défaut d'un meilleur terme) aux douleurs aiguës, prolongées, de celles qui te prennent aux tripes et te font te recroqueviller au sol en implorant que cela s'en aille. J'ai visiblement une bonne résistance à la douleur (ou en tout cas à MA douleur, puisque chacune ressent les choses différemment) alors pourquoi ne pas capitaliser là-dessus ? D'autant que j'arriverais à ce second accouchement a priori bien mieux préparée et en toute connaissance de cause.

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Sans peur, tu seras

Je crois que c'est important de le mentionner et d'insister encore et encore sur ce point : le mental est un élément clé dans un accouchement sans péridurale volontaire (oui parce que l'ignorance fonctionne aussi, je l'ai bien expérimenté !) Je ne fais pas exception à la règle.

Je ne me suis jamais sentie traumatisée par ma première expérience, tout au plus un peu secouée dans les jours qui ont suivi. Je sais à présent ce que ça fait et ça ne me fait pas peur. Pour être précise, ça ne me fait plus peur. Bien sûr, la première fois, j'étais morte d'angoisse à l'idée d'accoucher et d'avoir mal (quelle primipare ne l'est pas). Mais à présent, je connais ce terrain, je le connais même à fond, je sais jusqu'où il va et à quoi il ressemble de A à Z. Ça ne veut pas dire que revivre cette douleur ne m'inquiète pas, au contraire ! Mais l'expérience positive que j'en ai eu me rassure.

Ceci étant dit, puisque j'arriverai effectivement consciente que cette douleur sera vécue jusqu'au bout, autant mettre toutes les chances de mon côté et bien me préparer mentalement à cet événement. J'ai donc très tôt décidé de suivre une préparation à la naissance dédiée à un accouchement physiologique sans péridurale, dont je viendrai te parler dans un prochain article.

Un défi personnel, tu te lanceras

Ah le défi qu'on se lance à soi-même… reconnais qu'il y a plus intelligent comme motivation !

Mais voilà, c'est un fait : il y a une bonne dose de challenge avec moi-même qui intervient. Je veux me prouver que je peux le faire et que mon premier accouchement n'était pas juste le fruit du hasard. Je le ressens parfois comme un jeu, avec pour seul adversaire ma première expérience et la douleur pour plateau de jeu. Dit comme ça, ça tient un peu du masochisme, je trouve !

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Équitable envers tes deux enfants, tu seras

C'est un de mes pires défauts : je veux faire exactement la même chose pour mes deux enfants ! C'est obsessionnel chez moi. J'ai besoin qu'ils reçoivent l'un et l'autre la même chose. L'accouchement n'y fait pas exception. Sauf que, dans la vraie vie, ben c'est pratiquement impossible de faire pareil pour tous. Je me suis d'ailleurs faite une raison à force mais cela faisait tout de même partie des arguments « sans péri » que je gardais pour moi.

Si j'avais évité une péridurale pour Croquette, il était évident qu'il me fallait faire de même pour Petit Sushi. On le sait, l'influence de la péridurale sur le bébé est a priori nulle mais SI JAMAIS ce n'était pas le cas (adieu esprit cartésien), je ne voulais pas me sentir coupable plus tard d'une éventuelle maladie chez mon fils que j'aurais pu éviter en refusant d'avoir recours à la péridurale. Oui, c'est stupide et tu as le droit de me juger pour ça aussi.

Un parfait rétablissement, tu auras (ou pas)

Tu as peut-être remarqué que je n'ai pas encore mentionné la fameuse période post-accouchement sans péri, qu'on te promet comme le Saint-Graal de la remise en forme.

Mouais.

Je t'invite à aller lire le récit de mes suites de couches, histoire que tu te rendes compte une fois de plus qu'un accouchement n'est pas l'autre ! J'ai douillé sur tous mes petits bobos, je me suis évanouie comme une m*rde lors de mon premier lever, j'avais une tête de déterrée monumentale… Super rétablissement, ca crève les yeux. Donc non, clairement, ça ne fait pas partie de mon raisonnement, même si je pense être plutôt l'exception que la règle.

Alors j'espérais sincèrement que ça se passe idéalement cette fois-ci mais ça restait du domaine du souhaitable et pas de l'argument-choc.

En conclusion…

Oui, je ferai sans péridurale. Ou en tout cas, je me lance le pari de le faire. Quand je regarde les différentes raisons qui me motivent, je me dis qu'en réalité, cela tient à si peu de choses ce souhait de faire sans… Ce ne sont que quelques vagues raisons sans importance réelle ou majeure, sans véritable impact.

Alors au final, pendant toute cette grossesse, je me suis dit que ce n'était pas quelque chioe de crucial ni essentiel. Avec ou sans péridurale, je veux d'abord rencontrer mon fils et je veux qu'il soit en bonne santé.

C'est tout ce qui compte.

Et toi, souhaitais-tu avoir recours à la péridurale ? Pourquoi ? As-tu changé d'avis après ton accouchement ?