Menu
A la une / Témoignage

L’opération des amygdales de ma fille

Depuis toujours, ma fille a de grosses amygdales. Il arrive parfois qu’elles se touchent presque lorsqu’elle est malade. Elles redeviennent ensuite de taille normale. Le pédiatre l’a remarqué et la surveille.

Mais une année, trois épisodes d’angine, et rebelotte. Le pédiatre commence à dire qu’il faudrait envisager une consultation ORL (oto-rhino-laryngologique). Là, je n’attends pas plus longtemps. Je prends rendez-vous avec l’ORL qu’il m’a conseillé quelques années avant pour un autre problème, et dont j’ai eu de très bons échos par d’autres connaissances.

Le jour de la consultation arrive.

Hôpital pour enfants

Crédits photo (creative commons) : CMRF Crumlin

L’ORL n’est pas présent ce jour, et c’est finalement sa remplaçante qui nous reçoit. Elle écoute le motif de la consultation, puis ausculte ma fille. Elle constate effectivement que les amygdales sont très grosses et, après quelques questions, il s’avère que ma fille doit faire des apnées pendant son sommeil.

Elle ronfle, parfois très fort : il m’est déjà arrivé de l’entendre depuis le rez-de-chaussée, pendant que je regardais la télé. Il lui arrive d’avoir des suées nocturnes, et elle se retrouve avec la tête trempée. Et elle fait des pauses respiratoires, ce qui s’entend très facilement avec le ronflement. Elle semble également souvent fatiguée, alors qu’elle dort onze ou douze heures. À cause de ces apnées, elle est mal oxygénée, et son sommeil, fragmenté.

La décision ne se fait pas attendre : comme tu t’en doutes avec mon titre, il faut l’opérer. Je prends donc rendez-vous trois semaines plus tard. L’opération se fera bien avec l’ORL qui m’a été conseillé, ce qui me rassure, même si sa remplaçante était très bien. Dans la foulée, je prends aussi rendez-vous avec l’anesthésiste.

Le fait que ma fille se fasse opérer des amygdales me remue pas mal. Déjà, à cause de l’opération en elle-même, avec l’anesthésie, et puis à cause du souvenir que je garde de ma propre opération des amygdales quand j’étais enfant. Mais il faut le faire, alors c’est parti !

On lui explique comment tout va se dérouler. Au début, elle pleure, et dit qu’elle ne veut pas se faire opérer. Mais finalement, quand on arrive au fait qu’elle pourra manger plein de glaces, de la purée et de la compote comme son petit frère, elle est partante.

Une semaine avant l’opération, j’emmène ma fille pour sa consultation avec l’anesthésiste. Il pose quelques questions, complète son dossier, prend sa tension, et en gros, c’est tout. Il ne parle pas vraiment à ma fille, ne lui explique pas comment ça va se dérouler, et ne laisse pas vraiment place au dialogue. Enfin bref, ce n’est pas très grave.

On enchaîne avec la prise de sang, notamment pour déterminer son groupe sanguin. Ma fille a peur (en plus, j’ai oublié son doudou !) mais la dame qui fait le prélèvement est vraiment à l’écoute et la rassure. Après, elle a droit à une sucette, qui lui fait oublier ses malheurs.

Quatre jours avant son opération, elle commence à se plaindre d’avoir mal au ventre, en bas à droite. La douleur ne passe pas, elle pleure. Je lui donne du doliprane et la rassure. Ça me fait penser à une appendicite, mais je me dis que si elle arrive à faire une bonne nuit, ce n’est sûrement pas ça (je me souviens bien des douleurs que ça provoque !). Elle finit par s’endormir et ne se réveille qu’une fois dans la nuit : elle a encore mal, mais se rendort sans problème.

A lire également  Gagne le jeu du P'tit Yogi de Maman Zen, pour faire du yoga avec tes enfants

Le lendemain, elle ne parle plus de cette douleur. Ouf ! Et puis au moment du coucher, voilà que ça revient. Là, je dis : « Stop ! Tu ne n’es pas plainte de la journée, qu’est-ce qu’il se passe ? »

En la questionnant un peu, il ressort qu’elle est très angoissée par son opération. Je prends le temps de lui parler, de la rassurer, et elle s’apaise. Je lui explique que je ne veux pas lui en parler tout le temps, pour ne pas l’angoisser, mais que si elle en a besoin, on est là pour répondre à ses questions.

Après ça, tous les soirs, je passe un moment avec elle pour en parler, à sa demande. Et on n’entend plus jamais parler de sa douleur ! Elle a juste somatisé.

La veille de son opération, la voilà avec un rhume. Elle a le nez qui coule, et elle tousse. NOOON ! J’angoisse, j’ai peur que l’opération soit reportée et que l’on doive recommencer tout le processus.

J’appelle l’ORL pour savoir si l’opération est maintenue ou reportée. Il me dit que si elle a juste un rhume, mais pas de fièvre, il n’y a pas de problème. Me voilà donc à lui prendre sa température plusieurs fois dans la journée. Je croise les doigts pour que la fièvre ne fasse pas son apparition.

Ça y est, le jour de l’opération est arrivé.

Le matin, douche à la bétadine (elle en a déjà eu une la veille au soir). On accompagne la petite sœur à l’école, le petit frère chez la nourrice, et on part à la clinique.

Après toutes les formalités d’usage, on nous installe dans la chambre, et l’attente commence. Elle n’est pas la première à passer, et le planning a été chamboulé  : elle passe beaucoup plus tard que prévu. La fin de l’attente est un peu longue pour elle. Heureusement, j’ai prévu de quoi la faire patienter : livres, jeux et films. J’ai de la chance : elle ne réclame ni à boire, ni à manger alors qu’elle est à jeun depuis le soir. Le stress commence à monter pour elle et pour moi.

Et voilà, c’est l’heure, le brancardier vient la chercher. Elle a le droit de prendre un doudou, ce qui l’aide beaucoup, je pense. Un dernier bisou, et la voilà partie. Elle ne pleure pas comme je l’avais craint, mais ne semble pas très rassurée quand même (normal !).

Je me retrouve seule dans la chambre, et je me mets à pleurer comme une madeleine, tout en faisant un câlin aux deux doudous restants (bah oui, un seul n’était pas suffisant, il en fallait bien trois !). Pour passer le temps et essayer de penser à autre chose, je regarde une série que j’ai pris soin de mettre sur l’ordinateur. Et je mange, histoire de ne pas le faire devant ma fille, qui n’aura pas le droit de manger à son réveil.

Finalement, l’attente est moins longue que je ne le pensais. Ma fille est de retour dans la chambre à 14h. Elle a l’air fatiguée, et dit qu’elle a un peu mal à la gorge… mais sans plus. Elle réclame la télé.

Peu de temps après, son papa et sa mamie arrivent. Mamie lui a apporté un cahier de jeux La Reine des neiges, qu’elle s’empresse de commencer. Je suis vraiment soulagée de la voir en si bonne forme.

A lire également  Le jour où j'ai découvert ce qu'est une "grossesse biochimique"

Le chirurgien vient nous faire son compte-rendu : tout s’est bien passé, mais il confirme qu’il était important de le faire. Dès cette nuit, on devrait entendre la différence. Il nous donne également quelques recommandations diététiques.

Rapidement, elle a le droit de boire quelques gorgées d’eau. Le soir, elle mange des yaourts et de la glace. Elle mange par petites quantités, doucement, mais ça passe assez facilement.

La nuit se passe plutôt bien, malgré plusieurs réveils pour aller aux toilettes. J’entends effectivement la différence : elle ne ronfle plus, sa respiration est tranquille. Du côté de sa gorge, tout se passe bien. Par contre, elle se plaint énormément de sa perfusion.

Le seul moment où elle pleure, c’est quand on lui retire sa perf. Elle est tellement bien collée sur sa main que chaque fois que l’infirmière tire un peu sur l’elastoplast pour le décoller, ça fait bouger le cathéter et lui fait mal. De toute son opération, c’est le moment le plus pénible. Par contre, l’infirmière est top et prend vraiment son temps, la rassure, la fait participer aussi.

Le lendemain, après la visite du chirurgien, c’est bon : on peut rentrer à la maison. Elle est contente et n’a qu’une seule envie, c’est d’aller jouer avec les copains et les copines. Elle a une énergie débordante comme à son habitude. On ne croirait jamais qu’elle s’est fait opérer la veille. Le seul signe « visible », c’est sa petite voix haut perchée, qu’elle a gardée quelques semaines.

On avait prévu de ne pas la mettre à l’école pendant une semaine, mais rapidement, elle s’ennuie et réclame d’y aller. On teste donc le mercredi matin, vu qu’il n’y a que deux heures de cours. Tout se passe bien : elle est contente de retrouver tous ses camarades. Le jeudi, elle est fatiguée et préfère rester à la maison. Et le vendredi, soit une semaine après son opération, elle y va toute la journée (sauf pour la cantine). La deuxième semaine, elle y va tous les jours, et rentre juste manger le midi.

Après tout ce que j’avais pu lire, et les souvenirs que j’en gardais (il y a vingt-cinq ans), je suis contente de voir comment ça s’est passé pour ma fille.

Elle n’a eu que très peu de douleurs, n’a quasi pas pris de traitements antalgiques. Il a fallu un peu batailler pour qu’elle prenne son antibiotique, parce qu’il n’avait pas bon goût… mais là, elle n’avait pas le choix !

L’alimentation s’est bien passée, même si parfois, il était un peu difficile pour elle de ne pas pouvoir manger tout le temps comme nous. On a donc fait une liste de tout ce qu’elle voulait manger une fois la phase de cicatrisation terminée.

Les techniques et la prise en charge de la douleur ont vraiment bien évolué, alors ne stresse pas (trop) si ton enfant doit se faire opérer. Bien sûr, comme pour toute opération, il y a des risques, et la douleur varie d’une personne à l’autre, mais je tenais à apporter une expérience positive pour contrebalancer les mauvaises expériences que l’on peut entendre !

Et toi ? Ton enfant s’est déjà fait opérer ? Comment ça s’est passé ? Il appréhendait beaucoup… ou toi tu appréhendais beaucoup ? Raconte !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !