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La césarienne, nos conseils pour bien la vivre

Aujourd'hui, les chroniqueuses Doupiou, Mlle Mora, Chacha d'Avril, Two Love et Mme Indécise te donnent quelques conseils si tu te prépares (ou pas) à accoucher par césarienne.

La césarienne est un qui a malheureusement mauvaise presse – les mauvaises langues diront que ce n'est même pas un « vrai » accouchement.

Voici les petits conseils (personnels) des chroniqueuses qui ont accouché par la grande porte !

Pour une césarienne programmée

Doupiou : Je pense que tout dépend si c'est une première ou une deuxième césarienne. Dans mon cas, celle programmée sera ma seconde, je suis donc bien plus relax. J'aimerais faire un projet de naissance à préparer avec ma sage-femme. L'article sera prévu pour bientôt !

Mlle Mora : Si j'avais pu avoir une césarienne programmée, j'aurais vraiment posé toutes les questions possibles et imaginables pour savoir à quoi m'attendre.

Chacha d'Avril  : Pour ma part, je te conseillerais d'essayer de relativiser le plus possible. Oui, c'est un acte chirurgical important mais ça reste la naissance de ton enfant.  Alors, essaie de ne penser qu'à ta rencontre avec ton bébé et dis toi que tout le reste n'est pas effrayant ou stressant mais simplement que ça fait partie de cette merveilleuse journée que sera l'arrivée de ton bébé. Tu as le droit d'être impressionnée ou effrayée mais respire calmement, doucement, fait abstraction de la température glaciale de la pièce, des six personnes qui te voient toute nue et des sensations bizarres dans ton corps et ne garde qu'une seule chose à l'esprit : ton bébé arrive, ton bébé est en train de naître !

Sinon, de manière plus pragmatique : tu vomiras peut-être prépare-toi à cette idée. Tu passeras du temps en salle de réveil loin de ton bébé, mais ton mari sera avec lui tout ce temps, il ne sera pas seul pour ces premiers moments, promis. Et c'est une chance pour ce bébé de passer autant de temps avec son papa dès le début. Tu vas avoir très mal les jours qui vont suivre, forcément dès que tu bougeras ça tireras sur ton ventre. Ce n'est pas drôle du tout.  Mais tu n'y penseras pas tant que ça, tu auras l'esprit tellement occupé par ton bébé et tout ce que tu dois apprendre que tu oublieras la douleur.

Two Love : Je crois que même préparé, on ne sait pas vraiment à quoi s'attendre malgré tout. Il faut savoir que l'intervention n'est pas douloureuse mais que tu peux ressentir des pincements ou des tiraillements. Pour ma première césarienne, mon mari était là, cela m'a permis de me concentrer sur autre chose que ce qui était en train de se passer (j'avais un peu l'impression qu'on « fouillait  » dans mon ventre. Les bruits, les médecins, cela peut être assez déroutant et très loin de l'image de l'accouchement dont on avait rêvé.

Mme Indécise : J'avais la chance de travailler dans le milieu, du coup le bloc, les bruits  les produits tout ça m'était familier. Si j'ai un conseil est de bien dire ou lister ce que l'on souhaite. C'est très difficile de savoir à quoi s'attendre quand c'est la première mais raconter comment on s'imagine les choses permet d'échanger avec le professionnel et de se confronter à ce qui ne sera pas possible et ce qui peut l'être si tout le monde est bien au courant et préparé. Et par conséquent on limite les déconvenues. Malgré tout ça une chose m'a surprise c'est la sensation. Je le sais pourtant mais je ne pensais pas sentir à ce point les mouvements qui allaient avoir lieu au niveau de mon abdomen. Et c'est très étrange cette sensation sans douleur, un peu comme quand tu touches un membre engourdie. C'est bizarre mais faut le savoir.

Pour une césarienne en urgence

Doupiou : Je me suis complètement laissée porter par l'équipe médicale qui m'expliquait geste par geste ce qu'il se passait derrière le champ opératoire. Je regrette de n'avoir pas pu trouver un juste milieu entre le lâcher prise (puisque de toute façon tu ne maîtrise rien) et un minimum d'implication : je n'ai pas eu l'impression d'avoir accouché. Dans le cas d'une césarienne en urgence, la plupart des hôpitaux n'acceptent pas la présence du papa. Toujours bon à savoir. Enfin, j'aurais aimé qu'on me parle de la salle de réveil ! Je suis tombée dans les pommes après l'accouchement et me suis réveillée seule dans une chambre noire (en salle de réveil donc !). J'ai eu peur et surtout, je n'avais pas de nouvelles de ma fille. Je crois que ça a été l'événement le plus difficile pour moi.

Mlle Mora : Le plus dur, je trouve, c'est de voir le personnel médical commencer à « paniquer » sans prendre le temps de t'expliquer ce qui se passe. Mon mari a dû demander explicitement s'ils allaient me faire une césarienne ! Tout s'enchaîne très vite, on n'a vraiment pas le temps de réfléchir à ce qui nous arrive, et personnellement, je n'avais absolument pas envisagé que ça se passerait comme ça. Tu sais, quand tu fais tes préparations à l'accouchement et que tu écoutes d'une oreille distraite tout ce qui touche à la césarienne, parce que ça ne te concerne pas… Bah, non, écoute, car ça peut arriver, et on est vraiment désemparée quand on ne sait plus du tout ce qui se passe. Pour ma part, mon mari a pu rester avec moi, heureusement, mais clairement, d'un coup, tu es un peu dépossédée de ton accouchement, l'équipe médicale prend le relais pour « sortir le bébé » ! L'acte en lui-même est assez rapide, tu ne sens absolument rien à part qu'il fait froid.

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Si ton bébé va bien, tu pourras le voir dès sa naissance, mais il va vite partir avec son papa (je me suis consolée en me disant qu'au moins le lien père-fille s'est construit entre eux, dès la naissance). Et ensuite, il y a le temps où ils remettent tout en place et te referme, parce que, oui, tu étais littéralement les tripes à l'air (tu ne vois rien rassure-toi!). J'ai trouvé ce temps très long parce que j'avais envie de voir mon bébé, et les discussions des médecins autour de moi, c'était assez irréaliste.

Chacha d'Avril : Je reprendrais les mêmes conseils que donnés plus haut même si j'imagine que ça doit être beaucoup plus dur à mettre en pratique. Tu n'as que quelques minutes pour te faire à l'idée de la césarienne ET tu dois faire le deuil de ton accouchement par voie basse mais ton bébé arrive, le reste ce n'est pas vraiment important. Ton enfant, une fois adulte, n'en aura rien à faire d'être né par voie basse ou par césarienne. C'est pour toi que c'est difficile, et c'est compréhensible. Je ne veux pas te donner l'impression que je suis insensible, je voudrais juste te faire comprendre  que quel que soit la manière dont ça se passe, la naissance de ton enfant restera un beau moment.

Mme Indécise : Je vais me permettre ici de faire un méa culpa parce que des départs aux blocs en urgence, j'en ai fait. On fait un maximum pour ne pas être trop déshumanisant mais c'est dur pour nous aussi. La peur ne me quitte jamais dans ces moment-là, alors on peut être ailleurs, moins présent, moins à l'écoute, n'hésite pas à t'imposer à parler, à nous rappeler que tu es là. C'est ridicule tu ne devrais pas avoir à le faire, mais des fois on en a besoin parce qu'on est noyé par la quantité d'informations à gérer.

crédit photo : pexels

A destination de l'entourage

Doupiou : Une césarienne reste une opération où tu auras plus ou moins de mal à récupérer. J'étais épuisée le lendemain et voir les gens de ma famille débarquer m'avait encore plus fatiguée. Pour cet accouchement, Mari Barbu et moi avons déjà prévu de ne laisser venir la famille qu'au minimum deux jours après, suivant comme je me sentirais bien sûr.

Mlle Mora : J'ai eu l'impression que seules les femmes ayant vécu une césarienne comprenaient dans quel état je pouvais être dans les semaines suivants l'opération. Les autres me parlaient des douleurs d'épisiotomie, je compatissais, mais honnêtement, pour l'avoir vécu à l'accouchement suivant, pour moi c'était peanuts par rapport aux suites de couche de la césarienne. Alors, il faut vraiment que l'entourage soit patient, on ne se remet pas du jour au lendemain d'une telle opération.

Chacha d'Avril : Soyez gentil. Ce n'est pas drôle, on a mal partout, on ne peut pas bien marcher les premiers jours. On met plusieurs jours à s'en remettre au contraire d'un accouchement par voie basse. Alors, ne vous imposez pas à la sauf si la maman vous a demandé de passer. Ne faites pas de remarques désobligeantes sur sa façon de marcher ou ses grimaces de douleur. Ne comparez pas avec votre accouchement ou la césarienne de la voisine Géraldine. Soyez gentil, la maman vient d'accoucher, elle a besoin de calme et de bienveillance.

Mme Indécise : A toi l'amie, qui crie : « Oh ma pauvre, une césarienne ! »,  à toi la voisine et ton petit air dégouté, à toi la sœur qui avec ton petit air supérieur me rappelle que je n'ai pas vraiment accoucher, à toi la copine de copine qui me dis « Au moins tu n'auras pas eu mal ! », à toutes , je dis stop on remets les pendules à l'heure :
Oui on choisit rarement une césarienne mais ton « oh ma pauvre » ne fait qu'accentuer le deuil que j'ai peut-être du mal à faire. Quand Madame A te dit qu'elle a accouché par voie basse, tu ne lui réponds pas ma pauvre nan (pourtant c'était pas non plus une partie de plaisir…) ? Bah là c'est pareil, j'ai besoin de ton soutien et qu'on valorise plutôt le courage dont j'ai fait preuve plutôt que de me réduire à mon non choix sur mon mode d'accouchement. Ton « Oh ma pauvre »  me rend passive dans cet acte, et non je ne l'ai pas été, mon courage ne s'est pas exprimé dans la force de mes poussées mais dans la maitrise de moi et l'abnégation dont j'ai fait preuve durant mon accouchement. Une césarienne c'est douloureux psychologiquement mais aussi physiquement donc oui ça fait mal, oui c'est dangereux, oui c'est risqué, donc oui c'est bravo pour ta force lors de la césarienne et pas ma pauvre.
Oui j'ai accouché, et oui j'ai le droit de dire que j'ai accouché. Accoucher c'est mettre au monde un enfant. Ça ne précise pas le mode d'accouchement, donc no complexes les filles, on a bien accouché.
Pour finir, à toi qui comme moi t'es sentie envahie par un immense sentiment d'incompétence parce que tu vois, tu n'as pas été capable d'accoucher comme la nature l'aurait voulue. À toi, à qui tatie Georgette a répondu que sans la médecine actuelle ni toi ni ton bébé ne serait là : « Screw Tatie Georgette », si elle est encore là pour dire de telles âneries c'est aussi grâce à la médecine, et on ne la voit pas remercier la médecine tous les matins. Un parent, c'est cet homme ou cette femme qui malgré la difficulté, la douleur, la fatigue, est là au chevet de son bébé à 3h du matin pour le énième biberon/tétée. Et c'est bien ce que tu fais. Aucune étude n'a encore mis en lien le fait d'être un meilleur parent avec un mode d'accouchement donc là aussi « screw ce sentiment d'imposture ». Tu es là chaque jour auprès de ce petit être et c'est la seule chose qui peut-être la définition d'un parent.

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 Le petit conseil pratique

Doupiou : Les slips filets demandés par la maternité n'étaient absolument pas pratique car ils s'accrochaient dans les agrafes de la cicatrice.  Je ne les ai porté que les deux premiers jours et j'étais contente de pouvoir mettre mes culottes en coton !

Mlle Mora : Il faut vraiment faire confiance à l'équipe médicale, lâcher prise (le mieux c'est d'avoir le papa à côté qui pose toutes les questions utiles parce qu'il te connaît par cœur!). Tu auras sans doute l'impression d'être un corps mort juste après l'opération, à cause de l'anesthésie (de toute façon, tu ne pourras pas bouger…), mais garde à l'esprit que c'est temporaire, tu vas retrouver toutes tes facultés, mais il ne faut pas vouloir aller trop vite. La première fois que tu te lèveras, demande de l'aide, et vraiment, ne force pas, ça va revenir. Et surtout, ne culpabilise pas de ne pas pouvoir t'occuper tout de suite pleinement de ton bébé. Tu as besoin de récupérer pour pouvoir bien t'occuper de lui au retour à la maison.

Chacha d'Avril : Pas facile, il y a tellement de choses à dire. N'ai pas peur de la piqûre anésthésiante (la grosse dans le dos, je trouve plus le terme exact), la perfusion dans la main est plus douloureuse. C'est dire à quel point c'est indolore ! Prépare toi à devoir certainement laisser ton bébé en nursery pour sa première nuit. Tu sors d'une intervention chirurgicale importante, tu ne seras sûrement pas en mesure de t'en occuper seule. Tu auras les 7 300 nuits suivantes pour te rattraper 😉 N'ai pas peur de nettoyer ta cicatrice dans les jours qui suivent. Ca ne fait pas mal, c'est juste froid !  Mais si tu as vraiment peur de nettoyer quelque chose que tu ne voies pas, demande à ton mari de le faire pour toi.

Two Love : Doupiou parle des agrafes mais tous les chirurgiens ne les utilisent pas. De plus en plus, ils utilisent le surjet. Ce sont des points qui sont à l'intérieur, donc ça tire bien moins et on n'a pas besoin de les enlever. Tu sortiras de la maternité avec une cicatrice fine et assez jolie. Il faut aussi que tu sois préparée au fait que tu vas avec des piqûres d'anticoagulant pendant quelques semaines.Il est conseillé de masser la cicatrice quand elle est bien refermée afin de l'assouplir et limiter les adhérences.

Mme Indécise : Je veux juste te donner de quoi te projeter un minimum :

Il y a trois temps dans le processus de la césarienne : la préparation (plus ou moins rapide quand c'est en urgence, l'acte chirurgical et anesthésique en parallèle et la salle de réveil. La préparation : Tu vas bien souvent te retrouvée sur un brancard à plat dans une salle froide, les gens vont s'afférer autour de toi, souvent l'anesthésiste ou l'infirmier(e) anesthésiste t'accompagnera et t'expliquera la procédure. On risque de t'y poser une sonde urinaire, de te coller des patchs pour surveiller tes paramètres vitaux, et il y a de fortes chances qu'on te colle un brassard qui gonflera au début  toutes les 15 min si ce n'est plus. On va te perfuser également si cela n'a pas été fait avant.
La phase de l'acte chirurgical sera probablement marquée pour toi par l'installation d'un grand champ bleu qui va te couper un peu la vue. Souvent une de tes mains sera attachée mais si ce n'est pas le cas, essaye au maximum de ne pas le touché. Il est censé être stérile et si tu le touches faut souvent tout recommencer. L'obstétricien va s'installer et démarré l'incision. Une fois le bébé sorti, s'il crie de lui-même on lui établira rapidement son score d'AGPAR et, on te le présentera. Tout ça peut varier si ton loulou a besoin d'un peu plus de stimulation ou d'une aide plus soutenue. Mais dans tous les blocs, on choisit souvent de les sortir rapidement car il fait froid dans un bloc et les petits n'ont pas la capacité à maintenir leur température. J'ai eu la chance de pouvoir le mettre au sein au bloc avec une couverture chauffante, demande ça ne coûte rien. Une fois que ton loulou est là, malgré la foule de gens qui s'agglutine autour pour lui prodiguer des soins, tu(vous) es(êtes) le(les) parents, tu as donc le droit de refuser ou de différer certains soins. Je refusais par exemple l'aspiration si mon bébé criait et avait une bonne saturation en oxygène. Là encore parles en avec le personnel qui t'accompagne avant l'intervention mais aussi pendant (la piqûre de rappel ne fait de mal à personne!).
Pour finir je dirais la salle de réveil, je trouvais ça long avant l'accouchement, je trépignais d'en sortir. Aujourd'hui je bénis ce moment, car il a aussi permis à mon mi-ours de mari, de se retrouver porte fermée seul avec notre haricot. Aucune échappatoire en vue, aucune possibilité de se reposer sur moi, et l'équipe n'avait pas que lui dont il fallait s'occuper. Cela a pour ma part fortement autonomiser mon homme dans la gestion de notre enfant, et au moins  pour ça je dis merci.

Et toi ? As-tu d'autres conseils pour bien vivre une césarienne ? Est-ce un accouchement qui te fait peur ? Ou au contraire qui te rassure ? Dis-nous tout !