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Témoignage

La part psychologique des problèmes de fertilité

Après mon rendez-vous catastrophique pour passer une échographie, j'attendais avec impatience le rendez-vous avec mon gynécologue. Un tas de questions restaient en suspens, j'imaginais les pires scénarios possibles, j'avais donc besoin de savoir ce qu'il en était vraiment.

Je m'étais forcée à ne pas aller chercher la moindre info sur le net, car je savais que j'allais trouver toute sorte de choses… Mais surtout des éléments qui allaient nourrir mon angoisse. Et je n'avais pas vraiment besoin d'en rajouter.

Oui, oui ça m'a demandé un énorme effort de ne pas jeter un coup d'œil rapide sur la toile, mais je crois avoir bien fait. Seul mon gynéco pourrait m'apporter des réponses concrètes face à ce souci. En plus, mon gynéco, il est génial, très à l'écoute et disponible, je me sens vraiment prise en charge quand j'y vais. Bref, je l'adore ! Enfin si on oublie la partie spéculum, jambes dans les étriers, ainsi que la célèbre phrase que, je suis sûre, vous aussi, vous avez déjà entendu : « détendez-vous Madame »… Comme si on avait envie de se détendre dans une telle position !

Il regarde mon écho et me dit que ce n'est vraiment pas grave, que si c'est le seul problème que nous avons, nous arriverons à avoir des enfants. Il y a beaucoup de femmes dans ce cas-là. Et avec un traitement sur 6 mois, 50% de ces femmes tombent enceintes.

Pour les autres, ça veut dire qu'il y a un autre souci, chez monsieur ou chez madame. Et à ce moment-là, on fait des tests plus poussés, et on se dirige vers un centre de . Mais il précise bien qu'on n'en est pas encore là, et qu'il faut prendre chaque chose en son temps. (Tiens, Mister Two m'avait dit la même chose, il est vraiment trop fort mon homme !)

Donc c'est parti pour 6 mois d'essais avec un nouveau traitement. Il me précise qu'il faut être détendue et ne pas tenir des comptes apothicaire, faire l'amour quand nous en avons envie. Il est bien gentil, mais comment ne pas compter quand je dois prendre un traitement pour ovuler du 4e au 7e jour du cycle, et puis un autre pour avoir des cycles du 15e au 24e jour ? Forcément, tu connais la date de supposée ovulation ! Et dans ta tête, tu sais qu'il faut passer à l'action ! Difficile de faire abstraction de tout cela !

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Il m'a aussi dit une phrase que je n'oublierai jamais : « Chez beaucoup de femmes ayant du mal à tomber enceinte, souvent, le problème est dans le citron. ». Tu l'auras compris, beaucoup de choses se passent dans la tête.

Je ne pensais pas que c'était vraiment mon problème : j'avais vraiment envie de ce bébé, Mister Two aussi, c'était une décision mûrement réfléchie. Mais cette phrase a pourtant fait écho dans ma tête. Je me suis rendue compte qu'effectivement, je me posais beaucoup de questions, il y avait des pépins dans le citron !

Tout d'abord, serions-nous à la hauteur en tant que parents ? Est-ce que je saurais prendre bien soin d'un enfant ? Est-ce qu'on ne fera pas trop d'erreurs ? Sommes nous vraiment aussi prêts que ça, car je pense qu'on ne se rend jamais vraiment compte de ce que c'est avant d'avoir eu des enfants.

trio d'enfants

Et puis, il y avait la question financière. Car il faut bien être honnête, l'amour seul ne suffit pas à élever un enfant. Il faut pouvoir le nourrir, l'habiller, le soigner… Et ça, même si nous avons fait nos calculs, c'est le genre de chose qu'il est difficile de vraiment quantifier. En plus, travaillant à mon compte, cela veut dire qu'il m'est difficile de m'arrêter de travailler sans perte de salaire. Et dans le métier que je fais, qui est plutôt physique, impossible de travailler jusqu'au bout.

Enfin, il y avait 2 choses qui me hantaient plus que d'autres.

Et si jamais on n'y arrivait jamais, même avec les traitements et la procréation médicalement assistée ? Cette question, nous y avions répondu avec mon homme au début de nos difficultés : ce sera l'. Nous n'envisagions pas notre vie sans enfant, et peu importe qu'il ait nos gènes. Nous voulons une famille et nous ne la concevons pas sans enfant. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour réussir.

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Simplement, j'avais quand même une profonde envie de , de porter notre enfant, de le sentir bouger, grandir en moi, de vivre ces moments-là. Je ressentais le besoin  viscéral de porter la vie.

Ensuite, le problème venant de moi, j'avais souvent peur que Mister Two ne me quitte pour une femme supra fertile, qui tombe enceinte rien qu'en voyant un bébé. Si je devenais trop obsédée par mon désir de et que je le délaissais ? Et si les examens, les rendez-vous, les rapports sexuels sur calendrier, les déceptions l'usaient, nous usaient ?

Je crois que c'était une de mes grandes angoisses. J'ai souvent entendu dire que l'infertilité, les traitements etc. brisaient certains couples, même les plus solides.

Mon homme, c'est mon roc, ma moitié, ma force. Et je n'imagine pas ma vie sans lui, pardi, c'est bien pour ça que je l'ai épousé. Quand on en parle, il me dit que ce n'est pas moi qui ait un problème, mais nous, et que nous sommes 2 dans cette histoire, que rien ne sous séparera. Mais dans un coin de ma tête, l'idée de le perdre me terrorise.

Et puis finalement, après avoir discuté de tout ça avec mon homme, il m'a gentiment fait remarquer qu'avec des « si », on coupe des arbres. Et que de toute façon, ce sont des choses que nous ne pourrions découvrir qu'en essayant. Parfois, il faut arrêter de vouloir tout contrôler, simplement lâcher prise, prendre des risques. Et surtout, les parents parfaits, ça n'existe pas, c'est en faisant des erreurs qu'on apprend !

Toi aussi, tu te poses des questions à l'idée d'avoir un bébé ? Tu as des peurs, des angoisses ? As-tu réussi à les surmonter ? Viens me raconter !