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A la une / Témoignage

Le point allaitement de Miss Chat : du parcours d’obstacles à l’idylle

Cet été, les chroniqueuses de Dans Ma Tribu ouvrent leur cœur et te disent tout tout tout… sur l' ! Régulièrement, une chroniqueuse viendra t'expliquer ses choix sur l'allaitement, artificiel ou maternel, subi ou choisi, grande fierté ou grosse culpabilité, elles ne te cacheront rien !

Aujourd'hui, c'est Miss Chat qui fait son bilan sur son allaitement…

J'ai lu un jour qu'on trouvait autant d'allaitements qu'il y a de femmes et d'enfants. C'est le cas de beaucoup de choses dans la , au fond. Chacune vit sa propre expérience : essais, , accouchement, etc. L'allaitement n'est pas une exception.

En tout cas, c'est comme ça que je l'ai vécu.

La fleur au fusil

J'ai allaité mes deux enfants durant 3 mois chacun. Je suis partie sans aucun a priori en la matière, biberon ou sein. Mais l'allaitement maternel au sein était une évidence dès le départ : c'était la manière la plus naturelle et la plus simple de nourrir ma progéniture alors quoi de plus normal que de m'y mettre ? Ça me semblait logique. Puis, renseignements pris, j'ai appris que le lait maternel était aussi l'aliment le plus adapté à un nourrisson, malgré l'excellente composition du lait en poudre. Raison de plus pour le faire, me disais-je donc.


Crédits photo : WerbeFabrik

J'y suis allée sans pression extérieure ni intérieure, juste une envie naturelle de le faire. J'ai donc commencé à allaiter Croquette.

Laisse-moi te dire que ça m'a tout de suite semblé moins naturel une fois que j'y étais ! Un vrai parcours du combattant, semé d'embûches, de rechutes, de tristesse et de culpabilité.

Tout d'abord, ma montée de lait a un peu trop tardé au goût des sages-femmes de la maternité. Ma fille pleurait sans cesse, voulait être au sein mais n'en retirait visiblement pas de lait et je commençais à avoir mal aux tétons à force de me faire suçotter pendant des heures. 24 heures après la naissance, vu les cris affamés de ma fille et la douleur grandissante, les sages-femmes m'ont branchée à un tire-lait double (tu sais, ceux où tu peux mettre tes deux seins en même temps, telle une vache laitière… belle première impression de l'allaitement !) pour accélérer ma montée de lait. Ça a bien fonctionné. Un peu trop bien. La production était lancée mais j'ai commencé à avoir de fréquents engorgements.

Ensuite, ma fille ne supportait pas d'être ailleurs qu'au sein donc, jeune mère faible et larguée que j'étais, je l'y ai laissée, durant des heures. Et ça n'a pas manqué : j'ai hérité en moins de deux jours de petites crevasses. Donc non seulement j'avais cette sangsue pendue aux mamelons mais en plus, chaque mise au sein était une torture. A partir de là et durant les 6 semaines suivantes, à chaque fois qu'elle avait faim (soit toutes les deux heures), mon mari me l'amenait d'un air désolé et je me voyais fondre en larmes face à ce qui m'attendait.

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Suite aux engorgements et aux crevasses, j'ai souvent utilisé le tire-lait pour soulager mes seins. Cela faisait un bien fou ! … Jusqu'à ce que ça fasse diminuer ma production. Un jour, je me suis retrouvée après 3/4h de tire-lait avec à peine 50 ml tiré et une Croquette qui avait à juste titre très faim. Ce jour-là, j'ai dû trouver en urgence une pharmacie de garde pour acheter du lait en poudre. C'était ça ou elle crevait de faim.

Je n'ai demandé l'aide de personne. Je n'étais pas tout à fait au courant qu'il existait des conseillères en lactation et je ne me suis pratiquement pas renseignée par moi-même sur l'allaitement. Je serais incapable de te dire pourquoi : peut-être avais-je l'impression que tout cela était naturel ?

En tout cas, après avoir lutté pendant 6 semaines, l'allaitement a fini par se mettre en place et est même devenu agréable. Ça n'engendrait plus de douleurs, ma fille tétait bien et c'est devenu un moment câlin entre nous. Mon premier allaitement s'est donc terminé sur une note positive.

La guerrière de l'allaitement

Durant ma deuxième grossesse, j'étais toujours aussi convaincue que l'allaitement était le bon choix pour moi mais il était hors de question d'y arriver aussi légèrement !

J'ai donc lu énormément sur le sujet, sur la préparation possible avant la naissance, sur ce qu'il fallait mettre en place, comment et quand faire téter bébé, que faire en cas de crevasses, comment éviter les engorgements, etc. J'ai acheté des bouts de sein en silicone (des téterelles) pour pouvoir continuer à allaiter au sein tout en mettant un peu à l'abri mes mamelons en cas de crevasses. J'avais également lu chez Charlotte aux petits pois (coucou et merci d'ailleurs !) qu'on lui avait conseillé de masser ses mamelons avec un gant de crin pendant la grossesse pour les « endurcir » et j'ai donc religieusement fait cela pendant 6 mois. J'ai acheté un beau tube de lanoline que je prévoyais de me tartiner sur le sein dès le départ après chaque tétée.

J'étais donc archi-préparée et prête à en découdre avec un allaitement difficile !

Petit Sushi est né et à la tétée de bienvenue, il n'avait pas l'air motivé pour téter. Il restait au sein d'un air las et désintéressé (le pauvre était probablement juste fatigué des dernières heures). J'ai eu très peur à cet instant de revivre un enfer et j'ai pensé plusieurs fois que finalement l'allaitement artificiel était peut-être la meilleure solution pour nous… Au moins Croquette avait commencé à téter sans souci dès la salle d'accouchement ! Le départ semblait ici encore pire.

Puis on est arrivé dans notre chambre… et Petit Sushi s'est mis à téter comme un champion. Vraiment. Sa position était parfaite, je sentais une succion impeccable. Je mettais comme prévu la lanoline en mode automatique, ma montée de lait est arrivée en quelques heures et je produisais de généreuses quantités. Je n'ai jamais expérimenté la moindre douleur lors de cet allaitement, ce qui me surprend encore aujourd'hui ! J'ai arrêté de mettre la lanoline au bout de 10 jours car je voyais qu'elle ne servait à rien. Et je n'ai même jamais utilisé les téterelles !

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Bref, ce fut 3 mois d'allaitement parfait, avec un bébé repu qui grandissait bien (trop bien : il a rejoint la team super gigot avec ses 7kg à 2 mois et demi) (j'ai failli le renommer Gros Teriyaki).

La période délicate du sevrage

Je reprenais le boulot vers ses 3 mois et demi, j'ai donc mis en place le sevrage quand il a eu 3 mois… et les difficultés ont commencé. Monsieur Petit Sushi a en effet décidé que le biberon, boarf ce n'est pas son trip et qu'il préférait vraiment le sein. A chaque biberon, il fallait l'amadouer et le cajoler pour qu'il accepte de boire, fractionner le bibi et l'étaler parfois sur plusieurs heures. C'était très frustrant de se dire que, parce que l'allaitement s'était bien passé, mon petit garçon ne voulait pas passer à autre chose. C'était aussi un déchirement pour moi de voir que j'allais devoir forcer l'arrêt… L'arrêt presque total a été signé le jour où Petit Sushi a refusé le biberon toute une journée à la crèche, 3 jours de suite. Il avait peut-être compris qu'il n'avait qu'à attendre pour se gorger de la cam' de maman mais évidemment, ça ne pouvait pas continuer comme ça puisque je n'avais de toute façon pas l'intention d'allaiter plus de 4 mois.

Quand il a eu 4 mois, j'ai donc commencé de supprimer toutes les tétées, excepté le soir juste avant le coucher et pendant la nuit, que je soupçonne être des tétées « câlins et réconfort » plus qu'alimentaires. Voilà où j'en suis aujourd'hui, à la fin de mon deuxième allaitement, c'est une page qui se tourne.

Lectrice, si je peux te donner un conseil comme mot de la fin, c'est de te préparer correctement et de ne pas te prendre la tête une fois face à la réalité : écoute-toi, écoute ton bébé, vous êtes les plus à même de juger ce qui est bon pour vous. De toute cette saga de l'été que tu as suivie avec nous, je crois qu'il faut surtout retenir que rien n'est joué d'avance, dans un sens comme dans l'autre.

As-tu vécu des allaitements très différents ? Comment t'es-tu préparée (si tu l'as fait) à allaiter ton enfant ? As-tu expérimenté des difficultés pour le sevrage ? Parle-nous de tout !