Menu
A la une / Récit d'accouchement

Mon accouchement surprise, sans douleur et sans assistance médicale

Tu n'as jamais rêvé d'accoucher totalement naturellement et sans avoir mal ? Moi si.

Enfin, j'espérais juste avoir le temps d'arriver à la pour accoucher, sans pour autant devoir attendre des heures dans la douleur, pour ne pas être tentée par la péridurale… J'avais trop regretté de n'avoir rien senti du passage de ma fille, de ne pas avoir été pleinement actrice de sa naissance.

Mais mon a dépassé mes espérances…

À dix jours du terme, je me sens bien. Le p'tit lutin est bas, je le sens, mais aucune contraction en vue, rien qui ne fasse penser à un travail imminent. On est samedi, je passe la journée avec mes parents.

Le soir, un copain vient à la maison. On part se coucher vers minuit, ça va toujours bien… Je vais fermer la porte de la « chambre des chiens », et pendant la ronde des grattouilles du soir, l'un d'eux me fait un énorme câlin. Ce qui m'étonne, mais sans plus, parce que c'est un chien câlineur de base, et aussi parce que je vais bien.

À 2h du matin, j'ouvre les yeux. Juste quelques petites douleurs « de règles ». Je me tourne (difficilement), je me retourne (pas plus facile), j'essaie de me rendormir.

2h30 : je fais quelques pas dans le salon. Peut-être un début de travail ?

2h35 : la douleur a disparu aussi vite qu'elle était venue. Par contre, je suis gênée. Comme… constipée.

Avertissement : attention, nous entrons dans la zone glamour du récit !

2h36 : aux WC, je pousse… « Ça » descend un peu, mais « c' »est comme bloqué… Je pousse de plus belle…

2h40 (à la louche) : je sens une sorte de mouvement dans mon bas-ventre. Et là, ça fait « tilt ». J'ai un gros doute sur ce qui m'arrive. Je passe la main sur mon entrejambe… C'est très très tendu. « Oh non, c'est pas vrai ?! »

A lire également  5 conseils que j’aurais aimé que l’on me donne avant la naissance de ma fille

Instant de panique !

Je me lève aussi rapidement que possible, en m'agrippant à la poignée de la porte. Et dans le même temps, j'expulse « quelque chose », à la manière d'un bouchon de champagne, le son en prime ! C'était sans doute le bouchon muqueux.

Sortie des WC, j'appelle (en hurlant) mon chéri encore et encore… Pas de veine, c'est une masse ! Et du coup, c'est l'aînée qui arrive en pleurant.

Je te laisse imaginer la scène : je suis à moitié nue (j'ai un pull sur moi, en gros) devant ma fille. La petite est inconsolable, alors que je suis moi-même dans une sorte d'ahurissement incontrôlable !

Heureusement, l'instinct paternel fait que Chéri est réveillé par les pleurs de sa fille. Il entend sans doute mes supplications à ma fille (« Va chercher Papa, s'il te plaît ! »), et il arrive dans la minute.

« Regarde, Chéri, je crois qu'il y a la tête !
– Mais naaaan, t'as « juste » perdu les eaux… »

Là, ma mémoire s'embrouille un peu. C'est le moment où l'instinct est plus fort que la raison. J'ai le souvenir de m'être affalée dans le canapé qui était devant moi, et d'avoir commencé à pousser.

Pendant ce temps, Chéri rassure la grande et appelle les pompiers. Un appel qui me fâche un peu (mais pas longtemps), parce que Monsieur le régulateur ne saisit pas que je suis en train d'accoucher. Il dit simplement à Chéri que « j'ai le temps » (bien qu'on lui précise que je suis en train de pousser au moment où ils se parlent) et qu'il envoie une équipe.

Une fois le téléphone raccroché, je somme Chéri d'aller à la salle de bain me chercher des serviettes-éponges. Distance canapé/salle de bain : trois pas. Chéri revient au moment où le petit lutin pousse son premier cri !

A lire également  Timothée, un prénom populaire grec qu'on redécouvre aujourd'hui !

État de grâce pour moi : mon corps a parfaitement fonctionné, plus que je ne pouvais l'espérer. Je n'ai pas eu mal. Je n'ai pas mal. J'ai dû sécréter un paquet d'hormones, je suis complètement shootée, vraiment ! Mais un shoot de bien-être ! Je suis dans les nuages, dans une bulle… Bébé sur moi, sage. Papa à côté, sonné, mais ravi… Et ma doune, ébahie devant son petit frère. Un beau cliché !

Accouchement naturel à la maison

Crédits photo (creative commons) : Kala Bernier

On appelle mes parents, qui croient d'abord à une blague. On rappelle les pompiers : « Bon, ben, prenez votre temps, elle a accouché. » Il est environ 3h du matin : il y a une heure, on dormait tous paisiblement.

3h50 : arrivée des pompiers et du Samu, tous hallucinés. J'ai fait tout le travail toute seule, jusqu'à la délivrance. Je leur laisse le soin de couper le cordon.

La bulle est éclatée, c'est l'invasion !

On me prend mon bébé, on prend ma tension, on me pose une perfusion, on me fait des piqûres… Je ne comprends pas, je me sens bien !

Et puis, c'est le départ à l'hôpital. Le petit lutin est sage dans les bras de l'infirmière, je n'ai pas le droit de l'avoir sur moi durant le trajet… C'est frustrant, d'autant plus que je ne peux plus l'admirer.

J'ai trente minutes pour me refaire le film de ces dernières heures : mon rêve secret s'est réalisé, j'ai accouché naturellement !

Merci mon fils pour cette superbe arrivée dans le monde. Un an plus tard, j'ai encore du mal à réaliser !

Et toi ? Tu as ce rêve d'accoucher naturellement ? Chez toi ? Ou ça te fait un peu peur ? Comment aurais-tu réagi ? Viens nous dire !