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A la une / Récit d'accouchement

Mon second accouchement… sans péridurale et dans l’eau, encore !

Ok, ok, je l'avoue, je fais du recyclage avec le titre de mon article précédent (Mon premier accouchement, sans péridurale et dans l'eau). Et pour cause (et histoire de te spoiler bien comme il faut), mon deuxième accouchement s'est déroulé globalement de la même façon que le premier. On dit qu'il n'y a pas deux accouchements pareils, je crois que je suis l'exception qui confirme la règle… à un détail près : j'ai accouché de Pioupiou en trois fois moins de temps que pour Peluche (et c'était très bien comme ça !).

Mes dernières semaines de

Mais reprenons les choses dans l'ordre. Me voilà à 37SA. J'ai des dizaines de contractions quotidiennes depuis 3 mois, un ventre énorme qui commence à craquer de partout, et Pioupiou est déjà tellement engagé que s'il descend encore d'un centimètre il pourrait tomber par terre. Plein d'indices qui me laissent penser que j'accoucherais plus tôt que ma DPA… Cette DPA qui est fixée au 16 décembre et que je ne veux surtout pas dépasser parce que je n'ai vraiment pas envie que mon Pioupiou naisse trop près de Noël.

Pour mettre toutes les chances de mon côté, j'expose mon plan d'attaque à ma sage-femme (avec l'accord de mon mari évidemment) : on tente 3 décollements de membranes, un par semaine, à 38.5 SA, 39.5 SA et 40.5 SA, ce qui nous amène au 19 décembre. C'est ma date limite, parce que psychologiquement on est moins proche de Noël quand on est dans la dizaine plutôt que passé le 20 décembre (C'est c'la ouiii).

Après cette date, on ne touche plus à rien et on ne me déclenche surtout pas, même si je dois aller jusqu'à 43 ou 44 SA (oui, c'est possible, tant que le placenta est encore en bon état le bébé ne risque rien). J'ai bon espoir que le décollement de 38 SA fonctionne, puisque votre col est déjà ouvert à 2 cm madame, c'est bon signe, on se voit ce soir madame huhu. Verdict 48h après : échec. Pas grave, je suis sûre que le décollement de 39 SA sera le bon, mon col est ouvert à 4cm, trop facile, on se voit ce soir madame cette fois-ci hein héhé. Verdict 48h après : échec. Bien bien bien, il n'a pas l'air pressé de sortir ce petit !

Après un chouette rêve où je n'avais toujours pas accouché en février (aaaah), et la lecture de mon horoscope qui me prédit qu'une nouvelle aventure commencerait pour moi en juillet (aaaaaaaaaah), je me rends à la le 19 décembre, à 40+3 SA, persuadée que cet enfant ne sortirait jamais. La sage-femme m'annonce qu'il n'y a plus rien à décoller, qu'elle peut lui toucher les oreilles, que je suis dilatée à presque 6 cm et que la poche des eaux est hyper fine et qu'elle ne devrait pas tarder à rompre, pensez à mettre une serviette hygiénique en rentrant à la maison et à ce soir madame haha. Moi je n'y crois pas du tout, ça suffit les blagues, je vais finir par être dilatée à 25 cm et il se passera toujours rien (Optimisme est mon second prénom).

Ca y est, c'est parti !

Nous rentrons donc à la maison et je ressens les habituelles contractions post-décollement. Un petit Doliprane et roule ma poule. Deux heures plus tard, 14h, il est nul ce Doliprane j'ai encore mal au ventre.

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A 15h, je cherche sur Doctissimo si c'est possible que les contractions de Braxton-Hicks soient régulières.

A 15h30, vu que Doctissimo n'est pas de mon avis, je commence à noter mes contractions sur un post-it, en mode « j'écris mais ça sert à rien je le saurais si j'étais en travail ». Oh mais dis donc, ça fait 45 min avec des contractions toutes les cinq minutes, c'est rigolo c'est comme si j'étais en travail sauf que j'ai pas mal (enfin pas trop)(sauf que je dois m'appuyer sur la chaise de bar pour les faire passer)(non mais je suis pas en travail c'est sûr).

A 16h30, mon mari qui est un peu plus malin que moi appelle la maternité : « Bonjour, contractions toutes les 5 min depuis 1h, deuxième bébé, ma femme pense que ce n'est pas le vrai travail » « Elle est pas très maligne sûrement en travail votre femme, venez ». Et là, BOUM, l'angoisse de dingue qui s'abat sur moi. Je vais pas y arriver, je vais pas réussir à gérer la douleur, je peux pas le faire, j'aurais jamais du retomber enceinte, je veux pas accoucher, ça fait trop mal, je vais pas y arriver… Mon mari finit par réussir à me déloger du canapé. Bizarrement, je me sens obligée de me cramponner à ma tasse de thé, j'ai l'impression que si je lâche ma tasse, toute la panique va revenir m'étouffer.

On part finalement à la maison de naissance, ma tasse de thé, mon mari et moi, et la chaise de bar qui avait envie de voir du pays. Je te passe le regard wtf de la sage-femme qui nous ouvre la porte quand elle voit la chaise… et elle nous installe dans une chambre. On la prévient que notre sage-femme (celle qui a fait tout mon ) est de garde ce soir, donc elle part l'appeler pendant qu'on s'installe, mon thé, ma chaise et le PC pour continuer à regarder notre épisode de NCIS.

Notre sage-femme arrive vers 19h. Elle vérifie mon col : toujours à 6cm, complètement effacé, elle va faire remplir la baignoire et je peux y aller dès que j'ai envie. De nouveau l'angoisse me submerge… Si je quitte ma chambre pour aller dans la chambre avec la baignoire, ça veut dire que je suis officiellement en travail et que les contractions vont devenir insupportables pour faire naître mon bébé, et je ne veux pas avoir encore plus mal. Mon mari tente de me rassurer par tous les moyens et finalement, je me décide à y aller. Je franchis les 4 mètres qui séparent les deux pièces à une vitesse d'escargot : je n'arrive pas à mettre mon poids sur une jambe pour lever l'autre, c'est très bizarre !

La naissance de Pioupiou

Allez, ça y est, il est 20h et je suis dans l'eau. J'ai 5 minutes de répit, mes contractions font une petite pause, et puis elles repartent de plus belle : elles durent presque 2 min, c'est long et très douloureux mais mon super mari m'accompagne en égrenant les secondes pour que je sache quand la douleur va refluer. A un moment, je demande le tuyau de gaz (on respire un mélange de gaz et d'air qui donne l'impression d'être détaché de la scène)… et je sens que ça pousse en bas. Je préviens mon mari qui transmet le message à la sage-femme (conformément à nos souhaits, elle est dans un coin de la pièce et ne nous parle pas).

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J'ai une pensée pour ma poche des eaux qui était soi-disant prête à rompre et qui est toujours en place ! Je commence à ressentir les premières poussées. Les 10 premières secondes de chaque contraction sont terriblement douloureuses, j'inspire et j'expire à fond dans mon tuyau et mon mari est obligé de crier les secondes pour que je réussisse à l'entendre. J'ai trop mal, je décide de ne pas pousser et d'attendre que mon corps fasse le boulot tout seul. Je sens la tête qui descend, la sage-femme regarde avec un miroir (je suis à genoux) et comme je ne perds pas le Nord, je lui demande de faire une photo du miroir pour que je puisse voir à quoi ça ressemble !

Encore une poussée, j'ai vraiment trop mal donc j'ordonne à mon corps d'arrêter la contraction – et ça marche, c'est dingue cette contraction n'aura duré que 15 secondes. Je repense une dernière fois à ma poche toujours pas rompue, la contraction arrive… et plop, mon bébé naît, encore entouré de sa bulle, à 21h25 (soit 6 heures de travail). Sans vraiment réaliser ce qu'il vient de se passer, je l'attrape entre mes jambes et je le remonte à la surface.

Crédit photo : Photo personnelle

La membrane amniotique glisse dans l'eau et je regarde mon fils, tout rose, tout chaud, qui me regarde sans pleurer. Au bout de quelques secondes, il finit par pousser un petit cri et se pelotonne contre moi. Je remarque tout de suite deux choses : 1) il est tout potelé et 2) il est brun (et ses cheveux sont incroyablement doux !). Nous restons tous les trois plusieurs minutes dans la baignoire puis je tends notre enfant à mon mari pendant que je sors de l'eau pour expulser le placenta. Une petite injection d'ocytocine et hop, il sort tout seul sans une contraction. La sage-femme m'examine, j'ai l'impression qu'il y a du sang partout, mais non, tout va bien, j'ai juste une petite déchirure de 2 mm (merci la pastèque qui vient de sortir) !

L'équipe remet des serviettes propres sur le lit, me donne un drap et c'est l'heure de la pesée. On prend les paris avec notre SF : mon mari propose 3,8 kg. Je n'y crois pas du tout, je propose plutôt 3,6 kg. La sage-femme ne vexe personne en proposant 3,7 kg. Verdict : 4,220 kg ! Eclat de rire général, personne ne s'attendait à un aussi gros bébé (quand on l'a mesuré le lendemain, il faisait 53 cm…). Vient ensuite l'heure de la tétée de bienvenue, qui dure une petite heure.

Vers 23h, la sage-femme revient nous voir pour nous proposer de rentrer chez nous. Nous décidons de rester passer la nuit ici car notre baby-sitter doit sûrement déjà dormir et nous préférons présenter Pioupiou à Peluche demain matin au calme plutôt qu'au hasard d'un réveil nocturne ! Nous nous dirigeons donc vers notre chambre. Je sors le sachet avec les vêtements en taille naissance. La grosse blague : on n'arrive même pas à passer un bras dans le body ! Oups… heureusement que j'ai pris une tenue en taille 1m (alors même que j'avais hésité à la prendre !). Vers minuit, tout le monde est prêt à dormir.

Demain, le réveil sonne à 6h pour qu'on puisse rentrer avant que Peluche se réveille… Je te raconterai ça la prochaine fois !