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A la une / Récit d'accouchement

Quand j’ai accouché de mon second fils

En ce vendredi soir du 3 octobre, je suis comme beaucoup de femmes enceintes en fin de : en déprime !

Je suis à 40 SA+2, après avoir été arrêtée pour contractions en milieu de grossesse, je n'en ai plus une seule. Mon premier fils est né à 40 SA… Et la majorité des femmes ne sont-elles pas censées accoucher plus vite pour un deuxième ? J'étais persuadé d'accoucher en septembre, mois de ma propre naissance. Ma maman est arrivée pour la période de la naissance et chaque jour qui passe sans que j'accouche est un jour qu'elle n'aura pas avec lui après, et que je n'aurai pas en aide à la maison.

Ce soir-là, ma sœur décide de faire le trajet de Paris afin d'être avec nous pour le weekend et espérer faire peur à son neveu, pour qu'il sorte. Après une bonne balade j'ai un peu mal en bas du ventre mais quasiment zéro contraction. On part donc tous se coucher, en se demandant ce qu'on pourrait faire le lendemain pour qu'il pointe le bout de son nez….

2h du matin, première contraction un peu douloureuse.

À 4h, tous les 1/4h, j'ai une douleur atroce dans la vessie. Je finis par me dire que se sont des contractions, vu la régularité mais je ne suis pas sûre de moi, car mon ventre est pas franchement dur… Je me dis que ma vessie hypersensible commence peut-être à en avoir plein le dos, et que bébé appuie trop dessus !

6h30 mon mari se rend compte que je souffre quand même régulièrement. Ne pouvant pas me toucher, il se met la télé et me surveille du coin de l'œil. De mon côté, j'appelle la pour demander à partir de quand je dois venir faire un contrôle. Ayant été déclenché pour mon premier, je suis un peu une newbie en matière de contraction de travail. Elle me répond « pas avant toutes les 5 min pendant 2 heures ». (Au final, heureusement que je ne l'ai pas écouté !) On décide d'attendre que Samuel, notre aîné, se lève tranquillement.

7h15, il se réveille. Je préviens ma mère que j'ai appelé les sages-femmes. À ce simple mot, j'entends ma sœur dégringoler l'échelle de la mezzanine, la tête enfarinée « Quoi ? Quoi ? Sage-femme ?! ». Mes contractions augmentent d'un coup à toutes les 5min. Le temps pour mon mari de manger, de me préparer, et nous voilà partis.

main nouveau-né

Crédits photo (creative commons) : Nikki Tysoe

8h30, j'arrive à la maternité. Je croise mon obstétricien : « Ooooh ça se précise ? ». Hum, comment te dire : j'ai maaaaaaal !!! Il prévient les sages femmes, qui lui répondent « Encore ?! » (il faut dire que je suis dans une petite maternité, et ce jour-là, il y aura 5 accouchements).

On me prend en charge. J'accepte d'être la cobaye de l'étudiante sage femme, elle est guidée par sa titulaire : « vas-y, cherche le col. Tu sent s'il y a encore de l'épaisseur ? Il y a une dilatation ? ». Je m'attends à ce qu'elle annonce un timide 1, mais aux yeux de l'étudiante quand elle lui répond « Oui, c'est dilaté », je commence à me dire que je vais peut-être avoir un peu de chance. « Je dirais 4/5. » La sage femme prend le relais : « Oh, même un 5/6″… Je suis estomaquée, car finalement, je ne pensais pas avoir souffert au point d'être à 6.

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Mais après la joie viens le doute, et je pose la question fatidique : « La , vous pensez que je l'aurai dans longtemps ? ». « Oh le temps de faire le bilan, une heure ». Aaaaaaaaaaaaaaaaah !!!

À ce moment-là, je souffre sévèrement, les contractions sont hyper longues. 1h après, on m'installe enfin en salle de naissance. On me donne un sacré faux espoir en me disant que l'anesthésiste est dans la salle d'à côté, et qu'il viendra directement après. La sage femme m'ausculte : je suis à 8, et elle est pas sûre qu'il accepte de me poser la péridurale. Je te laisse imaginer ma tête !

En vérité, il est d'accord pour me la poser… Sauf qu'avant de venir, il va d'abord poser celle de la dame d'à côté, puis il fait un tour au bloc pour voir un patient, etc. Bref, je passe ainsi encore 1h à gémir et à souffrir comme une folle !

Et la pose est finalement bien plus difficile que pour Samuel : je le trouve super lent, je dois tenir 2 contractions de folie, penchée en avant, avec des mains me maintenant les épaules, et sans avoir le droit de bouger un seul orteil, car l'aiguille est en place. Mon petit mari passe le pire quart d'heure de sa vie dans le couloir, à se demander ce qu'il se passe, vu que pour Samuel ça avait été bien plus rapide, et qu'il avait pu rester !

Il peut enfin revenir. La sage femme m'ausculte : je suis à 9. L'anesthésiste me préviens que si j'accouche rapidement, la péridurale aura peu le temps d'agir, car plus on est avancé dans le travail, plus il lui faut du temps pour agir, et moins elle est efficace !

Au passage, la sage femme m'informe que mon bébé à la tête défléchie, pas complètement, mais il regarde légèrement vers le haut, laissant planer un risque de césarienne ou d' difficile, du coup, on me met sur le côté. Il est environ 11h à ce moment-là. 1h30 après, je ne sens plus franchement les contractions mais j'ai encore beaucoup de sensations, on augmente donc la péri. Alors là, pour le coup ça fait effet très vite, et ma jambe droite s'engourdit totalement. On est obligés de m'aider pour me remonter sur le lit, tellement je n'ai plus de force, c'est troublant mais amusant.

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La bonne nouvelle arrive : il n'est toujours pas dans une position optimale, mais il a fléchi légèrement la tête, et le fait de s'engager le forcera obligatoirement à pencher la tête dans le bon sens. (Là, je respire enfin, car même si j'avais toujours gardé à l'esprit la césarienne, me taper toutes les contractions, la dilatation jusqu'à 9, et finir en césarienne pour une question de tête, ça m'aurait légèrement fâchée !)

A 14h30, la sage-femme doit partir pour une césarienne, du coup elle passe voir où j'en suis avant, et miracle, il est engagé, sa tête s'est donc bien fléchie, même s'il est encore légèrement de côté.

15h30. Elle revient, et on teste la poussée pour voir s'il descend bien, ou si on le laisse faire encore un peu seul. A priori, ça fonctionne bien, puisqu'à 15h35 on lance les vraies hostilités ! De mon point de vue, j'ai l'impression que ça avance doucement mais selon la sage femme, je bosse bien. Elle me demande si je veux toucher. Je sens ses petits cheveux, mais en effet je les trouve encore loin, et Papa se paie le luxe d'aller voir !

15h45. Elle dit à mon mari d'enfiler ses gants pour sortir son fils. « Quoi, déjà ? » Et en effet, 15h48, il l'attrape, il a les yeux tous rouges, puis tous écarquillés quand il voit la sage-femme sortir les épaules un peu brutalement. Il attrape le bébé et le pose sur moi avec un poil de panique, car il est tous bleu et à du mal à se lancer. On apprendra après qu'il avait un très grand cordon, qu'il avait 2 tours autour du cou, et 2 autour du corps. Du coup, forcément, au passage du bassin, il a souffert un peu. Mais rapidement, il reprend des couleurs et se met à pleurer !

On le trouve bien sûr magnifique. Je le mets au sein, il tète directement, comme s'il avait fait ça toute sa vie.

Une des meilleures nouvelles de ma journée arrive quand la sage-femme m'examine et m'annonce que je n'ai qu'une toute petite éraillure, pas de déchirure, et donc pas de points. Les suites de couche ont donc été d'une simplicité ultime. Je culpabilise pas mal quand je vois les mamans dans le couloir marcher en canard, comme je le faisais pour mon premier accouchement. Mais j'en suis bien entendu ravie, car dès mon retour de la maternité, je peux m'occuper de mon fils sans entrave, jouer avec à 4 pattes par terre, et ça, ça n'a pas de prix pour moi.

Et toi, tu as trouvé que le début de la dilatation s'était fait rapidement ? Si tu as vécu plusieurs accouchement, tu as trouvé beaucoup de différences entre les deux ? Raconte !

Toi aussi, tu veux témoigner et raconter ton accouchement ? C'est par ici !