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Le point de vue du papa : le séjour à la maternité et le retour à la maison

Mon récit de ce jour si particulier de la naissance de mon fils s'est arrêté quand ce petit bout d'être humain venait de sortir du ventre de sa maman, à 23h58. J'ai essayé tant bien que mal de le faire déclarer à 0h00, le 8 novembre, pour qu'il n'ait le même anniversaire que son cousin, né 6 ans plus tôt, mais bon, tant pis. Le 7 novembre sont nés les deux premiers fils de mon frère et moi, c'est une coïncidence assez amusante !

Dans les premiers instants, les sages-femme nous apprennent les premiers gestes pour s'occuper d'un nourrisson. Comment le changer, comment l'habiller, comment le faire téter ou encore comment le tenir en faisant attention à sa petite tête bien trop lourde pour son petit cou tout fragile. On t'apprend donc en 5 ou 10min comment tu vas devoir faire tout seul dans 3 jours.

Quand le bébé naît, je ne sais pas si tu le sais déjà, mais les médecins veulent que la maman et l'enfant restent encore 2h dans le bloc, le temps de voir si tout va bien. Heureusement qu'à 23h, je suis allé dire à belle-maman qu'elle pouvait rentrer chez elle, car sinon elle aurait encore poireauté 3 bonnes heures, la pauvre ! Une fois ces deux heures écoulées, un brancardier nous amène dans notre chambre.

Pendant ces deux heures, nous regardons notre œuvre d'art. Il a un bonnet trop grand pour lui. Il est tout mignon dans sa couverture. On aimerait bien être à sa place, tellement ça a l'air confortable d'être dans les bras de sa maman, puis de son papa, bien au chaud.

Le brancardier étant occupé, nous attendons finalement 2h30, il est donc 2h30 du matin (!). La journée est vraiment longue… Ce brave homme nous amène à notre chambre. Super, nous sommes seuls ! Une infirmière nous amène un peu à manger et nous prévient que le petit-déjeuner sera servi à 7h. Moi, en tant qu'accompagnateur (…), je peux prendre ce petit déjeuner, mais après, il faudra payer. Bon, on verra demain.

Là, pour l'instant, on a qu'une seule envie : dormir ! Nous nous couchons, bébé dans son petit nid posé à côté de sa maman, et papa qui doit déplier le fauteuil pour en faire un lit. Je n'ai jamais aussi bien dormi de ma vie. C'est notre première nuit en famille, et tout le monde en profite.

Le lendemain, après le petit-déjeuner, il faut foncer à la préfecture pour déclarer l'heureux événement. Je préfère y aller dès la première heure, parce qu'à Toulouse, il y a une petite centaine de naissances par jour, et il n'y a que 3 ou 4 personnes pour les enregistrer, je ne te raconte pas la file d'attente !! Mais au final, je suis le premier. D'ailleurs dans la préfecture, à cette heure-ci (environ 8h du matin), il n'y a que des papas avec des cernes jusqu'aux genoux.

Sur le chemin du retour, j'en profite pour saluer un des mes meilleurs amis, qui travaille dans un resto en centre-ville. Il m'offre un café (bien meilleur que celui de la d'ailleurs). Après quelques félicitations, je rentre retrouver mes amours.

Je te passe les détails, mais à la maternité, nous faisons 3 choses :

  • recevoir les amis proches et la famille (normal quoi…),
  • s'occuper de bébé,
  • et dormir.

Inutile de raconter les innombrables visites des médecins pour voir si tout allait bien. Car hormis une prise de poids un peu lente, tout allait bien.

Une question importante que nous nous étions posée, mais à laquelle nous avions repoussé l'échéance : est-ce que je restais dormir à l'hôpital ou pas ? C'est le prix qui nous aidera à faire un choix : 5€ et des brouettes la nuit. Bon ben je reste alors (mince ! Moi qui pensait dormir tranquille à la maison…). C'est ainsi que pendant 3 jours, je ne quitterai la chambre que pour aller à la préfecture… et fêter l'événement, bien sûr !

Ben oui, c'est obligé, il faut absolument que j'aille crier dans mon bar à tapas préféré que je suis papa ! Ça tombe un vendredi en plus, donc ça va être plein à craquer. Pour l'occasion, mon beau-frère (le tonton le plus jeune) et son meilleur ami (un très bon ami à moi aussi) m'accompagnent. On se marre bien, je papote avec les serveurs, car l'un d'eux est en congé paternité, et j'accepte quelques coups gratuits (en fait, je ne dépense absolument rien). Mais je suis sérieux, il faut que je rentre. L'important, c'est que mon rêve s'est réalisé. J'ai fêté la naissance de mon fils !

Les premiers jours, bébé perd du poids. Pour que nous puissions sortir de la maternité, il faut qu'il retrouve son poids de naissance, mais il a du mal. C'est normal pour un prématuré (5 semaines quand même !). Mais au bout de 3 jours, nous gagnons notre ticket pour rentrer à la maison. Après un grand bilan avec une sage-femme et 30000 informations à retenir, nous partons. Il fait froid, et je crois que si on rajoute une couche de vêtement, bébé disparait !

Le trajet pour rentrer à la maison est terriblement stressant. J'ai l'impression de transporter une bombe et qu'à la moindre secousse, ce serait terminé pour moi. J'ai à côté de moi un être tellement fragile et tellement innocent que j'ose à peine accélérer quand un feu passe au vert. Après un long retour, nous arrivons chez nous.

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Dans le genre « Mais qu'est-ce qu'on a fait ?? Pourquoi ?? On va jamais y arriver ! », on est tous à la même enseigne, papas comme mamans. On arrive dans notre petit logement, la chambre est quasiment prête et on a ce petit homme qui va nous demander beaucoup de temps et d'attention. C'est effrayant, mais en même temps, je me sens capable.

Nous voilà donc arrivés au terme de ces 4 jours intenses. Nous sommes lundi, nous sommes épuisés, nous dormons à peu près autant que notre fils, qui se réveille en moyenne toutes les 4h, quel que soit le moment de la journée. Pour l'instant, c'est simple : il se réveille parce qu'il a faim, il mange, et il se rendort pour 3h. Moi, il me reste 11 jours avant de retourner au travail, je vais faire le maximum pour que maman se repose.

Nous sommes maintenant 3. Ce petit homme a chamboulé notre existence et nos priorités. Maintenant, je ne pense plus pour moi : je pense pour nous, et surtout pour lui. Il est devenu plus important que tout ce qui existe. Je ne le connais que depuis quelques jours, mais si quelqu'un venait à lui nuire, je deviendrais fou.

Je passe 11 jours, partagé entre la joie, le stress et la fatigue. Bébé se fait tirer le portrait par la talentueuse photographe Hélène Douchet à une semaine de vie, on va chez le docteur, je vais souvent à la pharmacie, la sage-femme nous rend régulièrement visite pour la pesée… On reçoit les amis qui n'ont pas pu venir à la maternité, ainsi que les papis et mamies qui ne se lassent tout simplement pas de venir. Mes parents, tenant un commerce, ne peuvent se déplacer que le dimanche. À mon grand regret, ils font partie des derniers de la famille à rencontrer notre fils. Tout le monde est heureux, nous sommes heureux, et j'espère que nous le serons encore longtemps.

Après ces 11 jours, le retour au travail est difficile. Mes chéris me manquent beaucoup, je suis tout seul dans ma petite chambre chez l'habitant, et je ne peux les voir que par internet, et je n'aime pas ça. Mais ce sont bientôt les vacances de Noël. Et ensuite, la prochaine étape… le congé parental !!

Mais ça, je t'en parlerais plus tard !

Et toi ? Comment se sont passés les les premiers jours après la naissance ? Tu as reçu beaucoup de monde ? Raconte !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C'est par ici !