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Mon quotidien avec un bébé pleureur

Lorsqu’on me demande comment je vais, comment ça se passe avec mon bébé de 3 mois, je dis parfois la vérité : ma fille pleure beaucoup et je suis à bout de nerfs. Mal m’en prend, cependant, car rares sont les personnes qui comprennent ce que ça signifie.

Chacun y va de son petit commentaire bateau qui ne m’aide pas :

  • « C’est normal, un bébé, ça pleure ! » (Oui, d’accord, c’est mon premier bébé, mais je me doute quand même de ce qui est normal et de ce qui ne l’est pas en matière de pleurs !)
  • « C’est les coliques des 3 mois, ça va passer ! » (Ah oui, tu crois ?)
  • « Moi aussi, mon bébé pleurait souvent le soir, parfois pendant une heure ! » (Est-ce que je t’ai dit que chez moi, ça se limitait au soir ? Que ça ne durait qu’une heure ?)

Ces réactions, qui n’ont pourtant rien de méchant, m’attristent et m’énervent. Du coup, je n’en parle plus, et avec mon mari, on en bave en silence, ou presque.

Qu’a-t-elle, ma fille ? Du mal à trouver le sommeil, alors que tout va bien. D’où une fatigue quasi permanente. Qui engendre de la mauvaise humeur, des grognements, puis des pleurs, des cris et parfois même, lorsque les heures passent et que le sommeil ne vient pas, des hurlements.

Bébé pleure

Crédits photo (creative commons) : Haylee Sherwood

Nous avons tout essayé : rythme de vie régulier, quotidien calme, musique apaisante, bain du soir, massages, infusion au fenouil, écharpe de portage, ballon de gym, la laisser tranquille, la laisser un peu pleurer au moment de dormir, la bercer…

Nous sommes actuellement suivis par une pédiatre exerçant en clinique qui est spécialiste des bébés aux comportements anormaux. Je n’irais pas jusqu’à dire que ma fille est anormale, mais usante, oui !

La pédiatre nous a donné des conseils pour la faire dormir dans son lit, nous a préconisé de la faire manger et dormir aux mêmes heures (difficile de s’y tenir !) et nous fait faire un compte-rendu des journées de notre fille : biberons, pleurs, siestes, tout y est rapporté. L’idée est de voir les tendances, le rythme qui s’en dégagent. Pour l’instant, je ne vois pas grand-chose !

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Lorsque je balaie les forums, je constate que je ne suis pas la seule à avoir un bébé qui pleure beaucoup… et à en être crevée et souvent désespérée ! Quelque part, ça rassure, mais le quotidien avec ce bébé, nous sommes quand même seuls à le gérer !

J’ai demandé un congé parental d’un an, et heureusement, car je pense qu’un bébé comme ça, aucune crèche n’en veut ! Mon mari a eu la chance de pouvoir réduire son temps de travail quasi du jour au lendemain. Décision prise une nuit à minuit, désespérés tous les deux de ce bébé qui ne faisait que crier depuis des heures.

Je gère donc mon bébé le matin, et mon mari, l’après-midi. Ça permet à chacun de nous de souffler un peu. Quand l’un de nous n’en peut plus, il sort quelques heures faire un tour, s’asseoir à la terrasse d’un café, lire un livre… Quand ça va vraiment mal, j’écris dans mon journal toute ma peine, ma colère, ma frustration.

Il y a des matins passés à pleurer à côté du berceau, des soirs passés à avoir envie de jeter le bébé par la fenêtre et soi avec. Mais il y a aussi des jours où je reprends courage, où je me dis que chaque journée qui passe est une journée de cris en moins, que ça ne va pas durer, que tout ça ne sera « bientôt » plus qu’un mauvais souvenir, qu’il vaut mieux ça que de ne pas avoir de bébé du tout (et dieu sait qu’on a eu du mal à l’avoir, puisqu’elle est le résultat de notre deuxième FIV ICSI).

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Je me demande quand nous verrons le bout du tunnel ? Oui, c’est un tunnel ! Dans lequel il fait plutôt noir, même si des lumières brillent de temps à autre, et se rapprochent au fur et à mesure que l’on progresse…

Car du progrès, malgré tout, il y en a : nous n’avons plus eu de crise du soir de plus de deux heures depuis des semaines, les nuits sont souvent relativement bonnes, à présent, elle arrive à dormir autre part que dans nos bras, et à jouer toute seule sur son tapis sans broncher pendant presque une heure.

Comme le dit si bien ma belle-sœur : « Il faut relativiser, mais pas minimiser. » Je relativise donc : elle est en parfaite santé et très active, nous nous en réjouissons. Mais je ne minimise pas : ça fait trois mois qu’on supporte plusieurs heures de pleurs par jour et qu’on s’épuise à essayer de la calmer.

Nous sommes stressés et énervés. Et bien sûr, nous nous disputons, ce qui n’arrange rien, au contraire. Bref, difficile jusqu’à présent de nager dans le bonheur d’être parents.

J’ose espérer que ma fille trouvera la paix d’ici la fin de l’année, et que je pourrai enfin souffler un grand coup et profiter de notre vie de famille !

Enfin, à toutes celles qui connaissent ces pleurs excessifs, je dis (comme je nous dis) : COURAGE.

Et toi ? Tu as eu une période difficile avec ton bébé ? Est-ce que lui aussi pleurait très très souvent ? Comment as-tu géré ? Viens en parler…

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !