Si tu veux avoir le début de l’histoire, je te conseille d’aller voir mon article de présentation.

Crédits photo (creative commons) : J.K. Califf
Me voici donc, un mois après l’arrêt de la pilule, avec des taux d’hormones qui correspondent à ceux d’une femme ménopausée (j’ai 24 ans à l’époque). La fatigue, les bouffées de chaleur, les insomnies, la prise de poids, tout ça me pèse beaucoup (poids, pèse, ha ha ha…).
J’avais un rendez-vous prévu depuis plusieurs mois avec une nouvelle gynéco au mois de mars 2013. Sauf que mars, ça me paraît super loin, avec autant d’incertitudes ! J’appelle un peu en catastrophe tous les gynécos de ma ville, dont ceux de l’hôpital. Aucun ne peut me proposer de rendez-vous rapide, car ce n’est pas une urgence.
En attendant le rendez-vous, je fais pas mal de recherches sur internet (ouuuh, pas bien, je sais). Je découvre que les stimulations hormonales ne sont pas proposées dans des cas comme le mien. Que des miracles existent, mais qu’en général, ils ne se produisent pas quand la ménopause est aussi installée que mes taux le laissent penser. Je vois passer des articles sur le don d’ovocytes. Je n’en avais jamais entendu parler. Ils laissent entendre que ce serait la solution pour moi. Je retiens alors qu’il y a une solution.
Arrive le rendez-vous du mois de mars, le mercredi 13. Il y a beaucoup de neige lorsque l’on se rend chez la gynéco (aucun rapport, mais je voulais le préciser). Elle est vraiment très gentille, très à l’écoute, mais dit les choses malgré tout.
Elle m’annonce qu’effectivement, mes taux ne sont pas bons. Que pour elle, ce ne sera pas réversible. Elle m’explique surtout ce que signifient concrètement mes taux : la FSH et la LH sont des hormones sécrétées par l’hypophyse qui ont pour mission de « motiver » les ovaires. Lorsque les ovaires fonctionnent, ils sécrètent de l’estradiol. Le fait que ma FSH et ma LH soient aussi élevées et l’estradiol, aussi bas signifie que mes ovaires ne réagissent pas du tout. Il est donc inutile de perdre du temps avec des stimulations hormonales, qui seraient lourdes et inefficaces. Elle me conseille de prendre sans attendre un rendez-vous avec un gynéco spécialiste de la procréation médicalement assistée (PMA), pour connaître nos options. Elle me parle également de don d’ovocytes.
Nous sortons de cet entretien dévastés. Elle ne nous a rien appris que nous n’ayons déjà deviné, mais l’annonce « officielle » est dure. Cependant, je la remercie vraiment de ne pas nous avoir fait perdre du temps et d’avoir posé ce diagnostic aussi tôt. Ça nous a évité des années de stimulations inutiles et éprouvantes.
Le lendemain, je rentre du travail et Monsieur Aragorn m’attend habillé en costume. Il a installé des bougies dans toute la maison, commandé un repas japonais et mis de la musique Jazz pour l’ambiance. L’attention est adorable. À la fin du repas, il met notre musique, se met à genou et me demande de l’épouser. J’ai attendu longtemps cette demande, et au final, je ne l’aurais pas voulue à un autre moment. Cette demande, c’était la promesse que nous traverserions cette épreuve ensemble, qu’il resterait, même dans la difficulté.
Nous avons choisi d’organiser notre mariage six mois plus tard, en octobre 2013. L’organisation a permis de me libérer l’esprit de mes idées noires et de m’aider à avoir une perspective d’avenir, ce que l’on n’arrive pas toujours à faire lorsque le malheur nous tombe dessus.
Et toi ? Tu as attendu longtemps avant d’obtenir un rendez-vous pour un problème de fertilité ? Tu as aussi pu voir quelqu’un de compréhensif qui dit les choses clairement ? Comment ton couple a-t-il vécu cette épreuve ? Viens en parler…
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