Voilà bientôt sept mois que je suis devenue une « future maman underground » ! Jolie expression, non ?
En effet, ça fait presque sept mois que je suis enceinte d'un petit garçon bien vigoureux, et que j'emprunte les transports parisiens au quotidien. C'est pourquoi aujourd'hui, j'ai décidé de te faire part de cette expérience, que dis-je, de cette grande Aventure (oui, avec un A majuscule) qu'est le parcours du combattant d'une femme enceinte dans le métro, RER et tram…
Crédits photo (creative commons) : Marcus Winter
Pour commencer, quelques repères :
- Mon trajet quotidien : trois métros et un tram pour me rendre au travail (oui, à l'opposé de mon domicile).
- Durée : 1h (quand tout fonctionne, bien sûr) matin et soir… 2h, en somme.
Les trois premiers mois de grossesse
Après la joie du fameux +++, viennent, quelques semaines plus tard, la fatigue et les fameuses nausées matinales… Enfin, pour ma part, elles n'avaient de matinales que le nom : c'était NON STOP, cette envie de vomir (miam miam) ! Mais je ne suis pas là pour te parler des maux de la grossesse, mais bien des transports…
Le problème, c'est qu'au départ, sauf si tu arbores un tee-shirt « Je suis ENCEINTE, merci ! », bah personne n'est au courant. Le bidon ne grossit pas tout de suite, et pourtant la fatigue et l'envie de t'asseoir tout le temps sont bien présentes ! C'est bien là le hic : personne dans le métro/RER ne te laissera spontanément la place ! À moins, bien sûr, d'être au bord du malaise (quitte a simuler). Là, ça devrait passer…
Le deuxième problème rencontré ces trois premiers mois, ce sont les odeurs ! Eh oui, dans les transports, il faut s'accrocher niveau odeurs corporelles ! C'est déjà l'enfer sans être enceinte, mais alors quand ton odorat devient digne de celui de Médor, je ne te raconte pas les haut-le-cœur…
Un conseil : le matin, asperge ton écharpe d'un parfum (qui ne te soulève pas l'estomac) et porte-la bien près de tes narines pendant cette période. Pour ma part, c'était l'hiver, donc plus facile pour justifier le port d'une écharpe !
Pendant cette période fatigante, il n'y a malheureusement pas de solution miracle : ton employeur n'étant normalement pas encore informé, dur dur de demander à télétravailler. Un seul mot d'ordre : patience.
Si vraiment tu n'en peux plus, demande à t'asseoir (toujours demander à une fille/femme, tu comprendras pourquoi après).
De trois à six mois de grossesse
Enfin, le bidon commence à apparaître !
Mais, ironie du sort, tu es beaucoup moins fatiguée et les nausées ont (normalement) disparu. Tu débordes d'énergie, et t'asseoir dans les transports n'est plus ta priorité (au moins le quatrième et cinquieme mois). Pourtant, voilà qu'on te propose de t'asseoir !
Eh oui, le bidon aidant, les mamans, jeunes filles et même mamies insistent pour que tu t'assoies ! Je précise que, durant cette période, seules des femmes m'ont proposé la place spontanément !
Alors, Messieurs ? La galanterie vous étoufferait-elle au point de penser que ce bide est dû à un excès de poids, et non à un petit bébé qui grandit ? Mystère… Dans tous les cas, plongés dans leurs smartphones, leurs bouquins, faignant de ne pas me voir, aucun des messieurs que j'ai rencontrés durant mes deux heures de trajet quotidien ne s'est proposé pour me laisser la place.
Un conseil : Accepte à chaque fois que l'on te propose la place, même si c'est pour une station !
Le hic : ton ventre prend de plus en plus de place, et il est IMPOSSIBLE de le rentrer… Donc pour sortir des transports bondés, il va te falloir user d'un sempiternel « Pardon », et mettre ton bidon naissant bien en avant, quitte à le garnir d'un joli bola (collier de grossesse) pour que les personnes s'écartent.
Ton employeur est normalement au courant à présent, et peut te proposer d'aménager tes horaires pour que tu évites les heures de pointe. Ça a été mon cas dès le quatrième mois, et c'était un vrai soulagement, je l'avoue !
Le septième mois de grossesse
Ton ventre est maintenant bien imposant : il ne fait plus aucun doute qu'un petit être y grandit !
La fatigue revient petit à petit, d'autant plus que tu sens de plus en plus bébé bouger… De petites douleurs ligamentaires te tiraillent dès que tu bouges trop vite, que tu éternues ou que tu restes trop longtemps debout.
Maintenant, dès que tu rentres dans les transports, soit tu tombes un bon jour et on te propose la place spontanément, avant même que tu aies passé la porte, soit, au contraire, on évite de croiser ton regard…
Au départ, j'avais quelques scrupules et un peu de timidité, je n'osais pas demander… Mais maintenant, sincèrement, je mets mon ventre bien dans la figure des gens, quitte à les bousculer un peu (je le fais surtout pour ces messieurs, qui se confondent alors en excuses : « Oh, pardon, je n'avais pas vu… Vous voulez vous asseoir ? »).
Un conseil : N'hésite pas à demander à t'asseoir ! Tu y as droit !
Le huitième mois
J'arrive actuellement dans cette période, et mon ventre va encore prendre du volume !
Je pense que la situation n'évoluera pas beaucoup par rapport à mon septième mois. Mon congé maternité ne prenant effet que dans un mois et demi, j'ai encore de longues heures de trajet qui m'attendent, notamment en plein été où je pense avoir chaud, très chaud… Ma grossesse se déroulant très bien, je ne pense pas être arrêtée de sitôt…
Par ce petit billet, je voulais donc remercier toutes les femmes qui, sûrement parce qu'elles sont passées par là, ou passeront par là dans l'avenir, laissent la place aux personnes enceintes ou qui en ont besoin !
Quant à ces messieurs, si certains d'entre eux lisent cet article : s'il vous plaît, n'ayez pas peur de proposer votre place ! Même si vous vous trompez quant à la nature de ce bidon, ce ne sera pas pire que de passer pour un gros goujat en restant assis !
Enfin, aux futures mamans underground, je souhaite bien du courage pour surmonter cette épreuve que sont les transports en commun parisiens !
Et toi ? Tu as eu à affronter la jungle urbaine avec ton gros ventre ? Les gens te laissent la place dans les transports en commun ? Ou c'est à la guerre comme à la guerre, tu dois t'imposer ? Dis-nous !
—
Toi aussi, tu veux témoigner ? C'est par ici !