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A la une / Récit d'accouchement

Mon accouchement comme j’en rêvais

Nous sommes samedi en fin d'après midi, et j'ai passé la journée à me disputer avec mon chéri, qui se trouve être également le père de ce petit bébé qui ne devrait pas tarder à arriver. Enceinte de 8 mois et une semaine, je m'attendais à une autre relation avec le futur père, mais il n'a pas l'air de réaliser tout le changement et l'importance de ce qui va se passer d'ici 3 semaines… Du coup, énervée et déçue, je me retranche dans la chambre pour me calmer, et écrire ce que je ressens. Ça me permet de vider mon petit cœur quand j'ai trop le blues.

Assise sur mon lit en pleine écriture, je me lève pour me dégourdir les jambes (avec 18 kg de plus, c'est bien obligé pour que le sang circule !). Et là, je sens comme un os craquer, mais à l'entrejambe…bizarre ! S'en suit une belle flaque d'eau sur mon beau tapis ! Figée sur place, je ne sais plus quoi faire. Le réflexe : « CHÉRI !? ».

Monsieur est devant l'ordi en train de jouer, et heureusement pour moi, malgré le casque, il m'entend, et malgré le fait qu'on ce soit pourri la tête toute la journée, il vient vite me voir ! Je lui dit donc que j'ai perdu les eaux… mais c'est largement visible, vu les petites flaques qui mènent jusqu'aux toilettes ! On se regarde, et on est heureux : ça y est, c'est le grand jour !

Une fois passé l'euphorie, la panique reprend le dessus. Malgré les cours d' bien suivis, mon deuxième réflexe est d'appeler ma gynécologue : « Je dois faire quoiiii ? ». Très calmement, elle me dit que j'ai 2 heures devant moi pour me préparer et aller à l'hôpital.

Du coup, on décide de se commander une pizza pour tenir le choc au cas où l'accouchement durerait longtemps, faut être prévoyants ! Et justement, on a un camion pizza juste à côté… tenu par ma mère, hyper pratique quand on a la flemme de faire à manger, ou qu'on est pressé… Genre, quand on va accoucher !

Pendant ce temps, je file sous la douche. Je sais bien qu'il n'est pas conseillé de manger, mais j'ai faim, avec la bonne odeur de la pizza chaude…Sauf que je ne peux pas la manger : une grosse contraction me rend toute blanche et me donne envie de vomir. Mais ça n'empêche pas Monsieur de la manger sous mon nez…

nouveau-né dans son berceau à la maternité

Crédits photo (creative commons) : Travis Swan

Après 3 contractions assez costauds, on décide de ne pas attendre plus longtemps (une heure s'est écoulée depuis la perte des eaux). Bien sûr, les valises étaient déjà prêtes depuis un moment, et heureusement vu l'efficacité de Monsieur ! Il restait juste à prendre les brosses à dents, le dossier spécial (eh oui, je suis bien organisée !), et le plus important : l'appareil photo tout neuf, acheté spécialement par le futur papa !

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Nous voilà parti pour 20 min de route jusqu'à l'hôpital. Sur le chemin, nous croisons ma mère, dur d'être discret et de l'éviter, puisque son camion pizza est garé pas loin de notre voiture ! Après un « bon courage » de ma mère et de ma jeune cousine, ça y est, on est enfin partis !

Dans la voiture je gère les contractions et je souffle, je souffle, hyper important ! Et je chante aussi, ça aide bien. Bon, dans la voiture de mon chéri c'est du System of a Down… Tant pis, je fais avec, et ça donne la patate !

Petite anecdote amusante : dans un sursaut de conscience, mon chéri me dit à ce moment-là : « au fait, on a acheté des biberons ? » Hihi, heureusement que je l'avais pas attendu pour organiser l'arrivée de ce bébé ! Enfin, mieux vaut tard que jamais.

Nous arrivons à l'hôpital sans encombres. Et c'était pas gagné, car pour bien faire les choses, nous sommes samedi soir, 21h30, en pleines fêtes de Bayonne !

Je suis prise en charge rapidement, et installée en salle d'accouchement n°3. On me place le monitoring et on contrôle mon col, « Vous êtes dilatée à 3 cm Madame, on appelle l'anesthésiste ? » Mais faites donc ! Il est vrai que je ne souffre pas le martyr, mais c'est seulement le début, et si jamais j'ai droit à une épisiotomie, je préfère être un peu anesthésiée !

En attendant, mon chéri va chercher les sacs, et on se rend compte qu'on a oublié le sac avec les affaires de bébé… Ho les mauvais parents d'entrée de jeu ! On est obligés d'appeler ma mère pour qu'elle nous amène la valise manquante.

Du coup, elle débarque avec ma cousine, et pour ne pas faire de jalouse, on appelle aussi la mère de monsieur. Et voilà tout ce petit monde qui, à 23h30, attend l'arrivée de bébé.

Pendant ce temps, on fait sortir mon chéri pour me poser la . Ce qui est le plus désagréable n'est pas la piqûre, mais l'anesthésiste ! Elle ne me met pas à l'aise du tout, met des plombes à me poser cette péridurale (avec les contractions, ce n'est pas des plus confortable !), et fini même par m'engueuler parce que je suis mal assise… mais elle ne me dit pas comment me placer pour autant…

Elle s'en prend même mon chéri, car, comme il trouve que tout ça est bien long, il est venu taper à la porte plusieurs fois pour revenir. Bref, j'ai hâte qu'elle pose enfin cette péridurale et qu'elle parte ! C'est moi qui gère le dosage de la péridurale. Il ne reste plus qu'à attendre que je sois dilatée à 10 pour que bébé sorte… En attendant, mon chéri fait des navettes entre moi et les futures mamies, prend des photos, boit des cafés…

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Et moi… je souffle, et je souffle ! Et j'avoue, je ne vois absolument pas le temps passer. De temps en temps, Monsieur ose regarder sous le drap… Et à chaque fois, il panique et appelle la sage-femme : « Je crois que la tête sort ! », « Pourquoi y'a du sang ? »… Il est trop mignon !

Il est déjà 2 heures du matin quand on me dit « on va y aller Madame ». Oui, mais y'a la machine de la péridurale qui sonne… Ha, il n'a plus de produit… Génial ! L'anesthésiste, fidèle à elle-même met un siècle à arriver. (En vrai, c'est plutôt un quart d'heure, mais c'est le moment, le quart d'heure le plus important !)

Allez, enfin, tout est prêt, et bébé aussi… Ha, et n'oublions pas le futur papa, prêt avec le brumisateur ! On respire… Je ne réfléchis pas trop, sinon je vais avoir peur, je me mets en place, c'est parti… La péridurale n'est pas trop forte, du coup, je sens toutes mes contractions sans avoir mal. Le petit descend bien et presque tout seul… Enfin, j'ai quand même dû devenir magnifiquement toute rouge, avec la tête comme prête à éclater pour le faire sortir !

À 2h38 exactement, je deviens maman d'un beau petit garçon ! Je n'ai jamais été aussi fière de moi ! Je ne pleure pas, mais c'est un moment de grande intensité face à ce nouvel être, né de nous… Il faut un peu (voire beaucoup) de temps pour réaliser ça !

Je ne vois plus rien autour de moi, à part la plus belle création de ma vie… Et je me rappelle d'un coup qu'il y a un papa : « Vite Chéri, prend l'appareil photo ! » Bon, j'avoue, ce n'est pas hyper romantique… Mais par ailleurs, c'est lui qui lui donne son premier biberon, et ça, c'est trop beau !

Je garde un souvenir magique de tout ça, pour ce que j'appelle mon accouchement de rêve !

Et toi ? Tu as pu manger avant de partir pour la , ou tu n'y arrivais pas ? Il y avait du personnel désagréable en salle d'accouchement ? Viens en discuter !

Toi aussi, tu veux témoigner et raconter ton accouchement ? C'est par ici !