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A la une / Témoignage

De la difficulté de devenir mère…

Je suis une lectrice assidue de Dans Ma Tribu (de Mademoiselle Dentelle et Sous Notre Toit également, mais ça n’a pas vraiment à voir avec le sujet d’aujourd’hui). Je lis tous ces témoignages de parents, et j’apprends beaucoup.

Ce qui me frappe le plus, c’est le côté positif qui ressort toujours des articles, même lorsque ce sont des difficultés qui sont évoquées. J’ai toujours l’impression que même s’il y a des choses compliquées, être parent est un réel bonheur pour les chroniqueuses.

Je ne dis pas que pour moi, ce n’est pas du bonheur, mais c’est… compliqué. Je n’arrive pas à retrouver un équilibre depuis que mon fils est né (il a fêté sa première année le 1er avril). Par où commencer ?

Regretter d'être devenue mère

Crédits photo (creative commons) : Pawel Loj

D’abord, par préciser que j’aime beaucoup mon fils. Un amour qui grandit de jour en jour. Et que mon fils m’adore (peut-être un peu trop, j’y reviendrai ensuite). Nous passons de très bons moments ensemble, à jouer, à lire des histoires, à manger, et même à s’habiller ou à se changer, alors que ce n’est pas ce qu’il préfère, pourtant ! J’aime l’entendre rire. Et quand il me fait un sourire, je fonds littéralement et je ne peux pas m’empêcher de lui faire un câlin.

Mais parfois, je sature. Quoique beaucoup moins depuis que j’ai repris le travail (il avait 3 mois). Et au fur et à mesure qu’il grandit et gagne en autonomie, ça va de mieux en mieux. Mon mari me dit que je suis de plus en plus patiente avec mon bébé, que je lui explique les choses et qu’il trouve ça bien. Il m’encourage, et son soutien m’est précieux. (Peut-être te demandais-tu s’il y avait un autre parent à la maison ? Oui, mon mari est bien là. Il m’aide autant que possible.)

Mon fils est très demandeur d’attention, de câlins. Il aime être dans les bras. Quand il joue, il préfère qu’on reste à côté de lui. Si je me lève, il se met à pleurer. Je lui explique ce que je vais faire. Parfois, il comprend, se calme et me regarde faire. Parfois, il ne comprend pas ou ne veut pas que je le fasse. Il se met à hurler et me suit (d’abord à quatre pattes, puis il s’accroche à mes jambes) jusqu’à ce que je le prenne dans les bras.

Quand il est avec son papa, il est content. Mais si j’entre dans la pièce, il peut se mettre à pleurer pour que je le prenne. Ce n’est pas tout le temps, hein ! Mais c’est souvent. Et ça fait beaucoup. C’est épuisant. D’ailleurs, même quand mon mari est là, mon fils préfère que je m’occupe de lui. C’est pour ça que je te disais que mon mari m’aidait « autant que possible ». Par exemple, il s’occupe du bain et des repas (quand il est là, hors tétées, puisque j’allaite encore mon fils).

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De l’extérieur, beaucoup de gens trouvent notre fils très sociable, très gentil. Ils nous disent qu’on a de la chance. C’est vrai que l’on peut sortir avec lui, que nous continuons à avoir une vie sociale. Nous allons aux invitations (aux soirées chez des amis ou au restaurant), nous continuons nos activités (moins qu’avant quand même, mais on continue la bibliothèque et les musées de temps en temps).

Mais à la maison, j’ai l’impression de ne plus pouvoir rien faire si je suis seule avec mon fils. Du moins tant qu’il n’est pas couché (et il ne dort pas tant que ça : une nuit de dix heures et deux petites siestes dans la journée). Et si nous sommes tous les deux présents, il y en a toujours un qui s’occupe de notre fils, pendant que l’autre s’occupe de la maison pour qu’elle soit habitable (un peu de ménage, de lessive, de vaisselle ou de cuisine).

Ce côté-là, je n’arrive pas à l’expliquer aux gens. Quand ils me disent que j’ai de la chance, moi, j’ai juste envie de dire qu’ils ne se rendent pas compte de la réalité. Je me demande s’ils ont raison, si j’ai vraiment de la chance, et je culpabilise de ne pas savoir apprécier ce que j’ai. Bref, ça me fait me sentir encore plus mal. Et je n’ose pas en parler.

Souvent, je me demande si c’est normal que mon fils me demande autant d’attention, ou si c’est moi qui ne suis pas à même de lui apporter ce dont il a besoin. Parfois, je craque complètement et je m’énerve (pas sur lui, quand même), en me demandant comment font les autres parents.

J’ai lu cet article sur le regret d’être devenue mère dont parlait Madame Irbis, et celui sur le même sujet cité dans le premier. Je me suis beaucoup retrouvée dans ces articles. Je ne suis pas sûre que devenir mère a été une bonne décision pour moi. C’est difficile d’écrire ça, et quasi impossible à dire. J’ai honte de penser ça, et pourtant, je crois vraiment que j’étais plus heureuse avant et que ma vie serait plus conforme à mes attentes et à mon caractère sans mon fils.

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Aujourd’hui, notre fils est là. Il n’est plus temps de regretter. Alors, nous trouvons des solutions pour que je me sente mieux et que je retrouve un équilibre.

La semaine, je m’occupe plus de notre fils, car j’ai un emploi salarié avec des horaires plus ou moins réguliers, tandis que mon mari est co-gérant de sa société et a les obligations qui vont avec. Mais finalement, les soirées passent vite car le soir, après sa journée de crèche, le pauvre petit est complètement épuisé et se couche donc relativement tôt (vers 19 ou 20h).

Le weekend, mon mari s’occupe le plus possible de notre fils. Je trouve ça important. D’une part, pour que je puisse souffler, et d’autre part, pour qu’ils approfondissent leur relation (je crois que ça doit être très frustrant pour mon mari de voir son fils pleurer dès qu’il me voit, même s’il est dans ses bras).

J’essaie aussi d’apprendre à mon fils à rester à côté de moi, sans être dans mes bras et sans que je ne joue avec lui. Je lui parle, je lui explique ce que je fais. Si je peux, je l’implique dans mes actions (comme mettre les chaussures et le manteau pour se préparer le matin – pour l’instant, ça consiste pour lui à jouer avec les lacets de mes chaussures ou les boutons de mon manteau ! ).

Et surtout, je parle beaucoup avec mon mari, pour qu’il comprenne tout ce que je vis, et pour que je puisse exprimer tout ça. Car encore une fois, j’ai l’impression qu’il n’est pas évident aujourd’hui de dire que non, avoir un enfant n’est pas forcément le plus grand bonheur du monde, l’accomplissement d’une vie de femme, et tout et tout.

Après, si tu as d’autres solutions à me proposer pour que je me sente mieux, ce sera avec grand plaisir !

Et toi ? Comment as-tu vécu l’arrivée de ton enfant ? Tu as l’impression de regretter, parfois ? Que fais-tu pour vivre de beaux moments avec ton bébé ? Viens nous en parler…