Cet été (faisons durer l’été jusqu’à octobre ;)), les chroniqueuses de Dans Ma Tribu ouvrent leur cœur et te disent tout tout tout… sur l’allaitement ! Régulièrement, une chroniqueuse viendra t’expliquer ses choix sur l’allaitement, artificiel ou maternel, subi ou choisi, grande fierté ou grosse culpabilité, elles ne te cacheront rien !
Aujourd’hui, Albertine vient te raconter le début de son allaitement.
Avant la naissance
Durant la grossesse et même avant, j’avais déjà beaucoup réfléchi à la manière dont je voulais allaiter mon bébé : lait maternel ou lait artificiel ?
J’avais très envie de tenter l’allaitement maternel et en même temps, le discours très culpabilisateur que je voyais partout, m’agaçait au plus haut point ! Je n’arrêtais pas de voir passer des articles sur les bienfaits du lait maternel et je trouvais horrible de faire croire aux femmes que si elles n’ont pas envie ou si elles n’arrivent pas à allaiter elles condamnent leur bébé à être allergique, obèse et à avoir un petit QI.
J’avais peur également de l’investissement sans limite que cela représentait : d’être seule à pouvoir gérer, de devoir toujours rester avec mon bébé, de ne jamais pouvoir passer le relai pour simplement aller faire un tour, de ne pas boire d’alcool pendant encore plusieurs mois…
Lors de la préparation à la naissance et du cours sur l’alimentation, la sage-femme avait d’ailleurs bien mis en avant la difficulté de l’allaitement maternel. Sans nous décourager, elle nous avait préparé à la fatigue que cela allait représenter et au temps que cela prenait. J’avais d’ailleurs beaucoup apprécié ce cours où elle nous présentait l’allaitement maternel et le biberon sur le même plan, sans en encourager un plutôt que l’autre.
Et en même temps, ce lien privilégié avec mon bébé me tentait bien et je me disais que c’était tellement pratique de donner le sein !
J’avais lu quelques témoignages et je me disais que la solution serait peut-être dans l’allaitement mixte qui, à mon sens, combinait un peu tous les avantages.
Je m’étais également renseigné sur le fait de tirer mon lait, notamment pour la reprise du travail, mais je ne voyais pas bien l’intérêt. Pour moi ce qui était important c’était surtout le contact physique et la relation maman / bébé, mais si je n’étais pas là, autant donner du lait en poudre !
Et enfin, la dernière chose que j’avais en tête, c’était que je ne voulais pas m’obstiner. Si l’allaitement ne me plaisait pas, ne fonctionnait pas, me faisait mal : tant pis ! On passerait aux biberons sans regret car j’étais convaincue (et je le suis toujours) que le plus important pour bébé, était d’avoir une maman épanouie et sereine.
Voilà pour les principes de départ.
Et, tu t’en doutes, cela ne s’est pas du tout passé comme je l’imaginais.
A la maternité
Dans mon récit d’accouchement, je t’ai raconté la première tétée d’accueil de Petit Viking qui s’est déroulée comme sur des roulettes, en dehors de la douleur incroyable que j’ai ressentie.
De retour en chambre, les choses continuent sur la même lancée : très bien pour lui et beaucoup moins pour moi !
Les premières fois, Petit Viking galère quelques secondes à bien se positionner et en moins d’une minute, il tète goulument. De mon côté, je douille toujours autant ! La douleur est à peine supportable et je me mords les lèvres pour ne pas crier.
J’avais entendu pendant la grossesse que l’allaitement ne devait pas faire mal et que si les tétées étaient douloureuses, c’est que le bébé était mal positionné. Je m’insurge haut et fort contre cette phrase complètement fausse et très culpabilisante !
Après relecture de mes cours de préparation à l’accouchement et de mes bouquins sur l’allaitement, après le passage de plusieurs sages-femmes et d’une osthéo, et après avoir testé plusieurs positions, le verdict est sans appel : Petit Viking est parfaitement positionné et tète sans souci. La douleur insupportable que je ressens n’a rien à voir avec la position de bébé.
A cette vitesse là je me dis que l’allaitement va être vite plié.
Mais je n’ai pas dit mon dernier mot.
Je dégaine mes futurs meilleurs amis, les sauveurs de mon allaitement, les chevaliers du lait maternel (comment ça j’en rajoute ?) : les bouts de seins en sillicone !
Là aussi j’ai entendu pas mal d’idées reçues sur les bouts de seins : cela retarde la montée de lait, cela diminue la lactation, c’est plus difficile pour le bébé de téter…
Je ne dis pas que ces informations sont forcément fausses, mais simplement que pour moi, ce n’était pas le cas. Je suis donc contente de m’être obstinée !
Grâce aux bouts de sein, mon allaitement se lance et le kiffe démarre. La montée de lait arrive le mercredi (j’ai accouché le lundi) et je vois progressivement le colostrum changer de couleur et de texture.
Mes seins sont énoooormes (je suis passée d’un bonnet A avant la grossesse à un bon D) et méga douloureux. Je ne peux absolument rien poser dessus. A la maternité, je passe donc ma vie les seins à l’air et j’envoie L’Amoureux m’acheter des coquilles d’allaitement pour les visites et le retour à la maison.
Photo personnelle
Les premiers jours
De retour à la maison, on trouve assez vite notre rythme tous les trois. J’ai la grande chance d’avoir L’Amoureux avec moi tout le mois d’août et du coup je n’ai pas grand-chose d’autre à faire que dormir, donner le sein et regarder mon magnifique bébé !
Je produis des hectolitres de lait. J’utilise les coussinets d’allaitement lavables que je dois changer très régulièrement. Quand je donne un sein l’autre se vide aussi : je recueille le lait dans des coquilles que je dois vider deux ou trois fois par tétées. Au début je jette le lait, jusqu’à ce que la sage-femme m’explique que je peux le congeler ! Je commence donc à faire des stocks.
(Attention, petite précision, tu peux congeler uniquement le lait qui sort pendant les tétées, mais pas celui qui baigne dans tes coquilles toute la journée 😉 )
Les douleurs s’estompent complètement au bout de quelques jours et je trouve l’allaitement de plus en plus agréable.
En revanche l’aspect “pratique” m’échappe un peu. Je trouve au contraire que cela représente vachement de logistique. Déjà, il me faut quand même pas mal de matériel (coussinets lavables, bouts de seins, coquilles d’allaitement, bol pour vider le surplus de lait) qui demande un lavage régulier. Ensuite, Petit Viking et moi sommes trempés à chaque tétée car le lait déborde de partout et je dois systématiquement changer de t-shirt (quand j’en mets car nous sommes au mois d’août et quand nous sommes seuls à la maison, je ne m’embête pas). Je ne m’imagine pas bien allaiter en public si je dois changer de t-shirt à chaque fois.
Pareil pour l’allaitement la nuit. Je m’étais imaginée attraper mon bébé et le coller au sein discrètement et dans le noir, mais pas du tout. Je n’ai pas l’allaitement discret et je ne suis pas du tout à l’aise dans l’obscurité. J’ai besoin d’être bien installée, d’avoir la lumière allumée, à manger, à boire, mon coussin d’allaitement (voire même mon ordi avec une série étant donné que Petit Viking fait des tétées à rallonge).
Du coup L’Amoureux qui dormait avec moi dans la chambre de bébé, remonte dans notre chambre car clairement il n’est pas d’une grande utilité la nuit (Bébé tête et se rendort souvent rapidement après) et je préfère l’avoir en forme dans la journée !
Je mets aussi en place un petit panier avec toutes les affaires nécessaires pour allaiter histoire de ne pas courir dans tous les sens quand Petit Viking se réveille et qu’il a faim (nous avons une maison sur 3 étages).
En un mois les choses évoluent rapidement : les tétées s’espacent assez progressivement passant de 7-8 par jour à 4-5 au bout de quelques semaines. Les plages horaires de sommeil se rallongent et au bout d’un mois Petit Viking nous fait déjà des nuits de huit heures.
Tout n’a pas toujours été facile au cours de ce premier mois et je me souviens notamment d’une nuit où Petit Viking avait enchaîné les tétées et où je n’en pouvais plus. J’ai dit très sérieusement à L’Amoureux que je laissais tomber et que le lendemain à la première heure, on allait chercher du lait en poudre. Mais après quelques heures de sommeil, j’étais repartie.
Nous avons très peu pesé Petit Viking le premier mois. Nous sommes sortis le jeudi de la maternité et la sage-femme est passée le lundi suivant. Nous sommes allés chez le pédiatre la deuxième semaine puis pour la visite des un mois. Soit 4 pesées en tout.
Je voyais bien que Petit Viking mangeait efficacement et grossissait à vue d’œil et du coup, je ne me suis pas du tout inquiétée. Et j’ai bien fait puisque le bilan est sans appel : 1,6 kg pris le premier mois et son premier surnom : Bébé Glouton !
Le deuxième mois
A presque un mois pile, Petit Viking nous fait sa première “grosse” nuit de 8h. Super ! Sauf que je me réveille les seins énormes et douloureux et que je sens de grosses plaques dures un peu partout. Bienvenue dans le monde merveilleux des engorgements : mes seins ont produit trop de lait, du coup, ils sont tout durs, tout chauds et le lait ne s’écoule plus bien. La seule solution pour les soulager est de faire téter Petit Viking qui ne demande pas mieux. Au fur et à mesure, mes seins vont s’habituer et prendre le rythme, même si je vais être très sujette aux engorgements, rapport à ma production intensive. 😉
Le deuxième mois marque aussi l’introduction du biberon. Le fait de devoir tout “assumer” toute seule me pèse un peu et je souhaitais vraiment que L’Amoureux puisse prendre un peu le relais au cas où.
Je décongèle un peu de lait et Petit Viking prend son premier biberon dans les bras de son Papa, le jour de son premier mois.
C’est un moment un peu difficile pour moi. D’un côté, j’ai vraiment envie d’avoir un plan B et de savoir que je peux faire une pause si besoin et de l’autre, j’ai peur que Petit Viking n’accepte plus le sein après avoir testé le biberon.
Mais en fait, on va très vite se rendre compte qu’il passe de l’un à l’autre sans souci. Sa priorité est de manger, quel que soit le contenant 😉
Cela représente donc un vrai soulagement, je me sens plus libre et je sais désormais que je peux prendre un break dès que j’en ai besoin, sans compromettre l’allaitement. C’est d’ailleurs à cette période que je fais mes premières sorties et que je recommence à prendre un (tout petit) peu de temps pour moi : shopping, coiffeur, etc. Je retourne aussi à quelques réunions de boulot durant lesquelles je peux aussi donner un biberon.
Au final, nous ne donnons que très peu de biberons durant cette période (1 par semaine environ) mais c’est un vrai soulagement de savoir que tout ne repose pas sur mes épaules et que nous avons un plan B.
Progressivement, ma lactation s’adapte, le volume de mes seins diminue et l’effet “je déborde de partout” disparaît. Nous pouvons donc tester les sorties un peu plus longues : resto, balades, sorties au parc ou chez des amis, etc.
Malgré un début difficile, tout roule désormais comme sur des roulettes ! Je prends beaucoup de plaisir à allaiter, Petit Viking est en pleine santé et je ne me sens plus coincée.
Mais le troisième mois arrive et avec lui, la reprise du boulot… Je viens vite de raconter tout ça dans un second épisode !
Et toi ? Tu as fait le choix de l’allaitement maternel ? Tu as eu mal au début ? Tu produisais trop de lait ? Pas assez ? Dis-nous tout !