En Mayenne, le combat d'une famille d'accueil pour adopter une petite fille, Sarah*, placée chez eux alors qu'elle n'était qu'un bébé, soulève une profonde émotion. Après avoir élevé l'orpheline pendant près de sept ans, cette famille vit aujourd'hui dans la crainte de perdre celle qu'elle considère comme sa propre fille à la suite d'une décision surprenante des services de protection de l'enfance. Ce récit explore les émotions, les procédures judiciaires et les défis auxquels la famille fait face dans son désir de garantir un foyer permanent à Sarah.
Le choc de la séparation
Cette histoire commence véritablement lorsque Élodie, la mère d'accueil, reçoit une convocation inattendue du service de la protection de l'enfance, lui annonçant que Sarah doit être transférée dans une autre famille en moins de 48 heures. La nouvelle, survenue sans avertissement préalable, frappe Élodie et ses enfants de plein fouet. Les effets sont dévastateurs, non seulement pour la petite fille qui doit quitter brusquement un foyer où elle a grandi, mais aussi pour cette famille qui a tissé des liens profonds avec elle depuis son plus jeune âge.
Un lien indéfectible
Élodie décrit Sarah comme son « petit pot de glu », témoignant de la force du lien qui unit la petite fille à sa famille d'accueil. L'amour et l'attachement qu'ils partagent semble incontestable et Élodie avait même commencé à parler d'adoption avec Sarah, surtout après le décès de sa mère biologique. La décision d'adopter semblait être une évidence pour tous, un moyen d'offrir à Sarah la sécurité affective et la stabilité qu'elle mérite.
Les raisons d'une décision contestée
La décision de retirer Sarah de chez Élodie a été justifiée par le conseil de famille, expliquant que l'enfant s'était trop attachée à sa famille d'accueil et que les discussions sur l'adoption auraient dû être gérées par des professionnels. Julie Ducoin, la présidente de la commission protection de l'enfance, reconnaît la rapidité de la décision mais insiste sur l'importance de la prendre dans l'intérêt supérieur de l'enfant, même si cela implique des difficultés immédiates et douloureuses.
La lutte pour l'adoption
Depuis le départ forcé de Sarah, Élodie a été plongée dans une profonde tristesse, mais une détermination farouche s'est emparée d'elle peu à peu. Résolue à ne pas laisser Sarah partir définitivement, elle a engagé des démarches juridiques pour obtenir le droit de l'adopter. Le combat d'Élodie pour garder Sarah est symptomatique des défis souvent rencontrés dans le système d'adoption et de protection de l'enfance, mettant en lumière les complexités et parfois les contradictions entre le bien-être de l'enfant et les procédures administratives établies.
*Le prénom de l'enfant a été modifié pour protéger son identité.
