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Témoignage

Entre désir d’évasion et crainte persistante : une famille nîmoise partage l’angoisse de ses proches restés au Liban

Dans la douceur de leur foyer à , la Kabak porte le poids d'une lointaine mais palpable. Imen et Fabien, avec le patriarche Georges, partagent une quiétude troublée par les échos d'un conflit qui ne cesse de déchirer le Liban. Chaque appel, chaque nouvelle augmente leur inquiétude pour des proches qui vivent au jour le jour dans l'incertitude et la peur. Cet article retrace leur quotidien marqué par une solidarité familiale qui traverse les mers, tissant un lien entre la France et le Liban, entre l'espoir et la désolation.

L'angoisse d'une communication transnationale

Pour Shirine Jaafar, la journée commence et se termine avec des nouvelles de son pays natal. Les appels se succèdent, rythmés par les heures et les fuseaux horaires, cherchant à apporter un peu de réconfort ou à partager un moment de peur. « Pas un jour sans que je n'échange avec eux, le matin, le soir, à tout moment », confie-t-elle. Ces communications sont autant de fenêtres ouvertes sur une réalité que beaucoup aimeraient oublier, mais que la distance ne parvient pas à effacer.

Une mémoire des conflits en héritage

« J'ai 37 ans et j'ai connu 7 conflits », ces mots lancinants sont ceux d'un membre de la diaspora installé à Marseille, résumant une existence où la guerre semble une compagne récurrente. Cette mémoire des guerres, transmise de génération en génération, alimente une résilience teintée de fatalisme. Pour Françoise Hassan, ancienne infirmière et résidente du Liban depuis plus de trois décennies, l'histoire du pays est une litanie de drames et d'espoirs déçus.

Renouer avec l'origine à travers la gastronomie

L'Arbousier, nouveau restaurant libanais à Nîmes, devient un lieu de rencontre et de partage pour la communauté expatriée. Georges Kabak, en ouvrant ce lieu, n'avait pas seulement en tête de proposer des spécialités culinaires de son pays. Il voulait créer un espace où les expatriés peuvent se retrouver, partager leur quotidien et échanger sur la situation dans leur pays d'origine tout en savourant un taboulé ou un mezze.

L'espoir, malgré tout

Saria, trentenaire ayant quitté le Liban suite à la crise économique, choisit de regarder vers l'avenir avec optimisme. « Le Liban est un éternel martyr, mais j'ai envie d'avoir de l'espoir », affirme-t-elle. Cette persistance de l'espoir, malgré les épreuves, est un trait caractéristique de nombreux Libanais qui, même loin de leur terre natale, continuent à rêver d'un avenir meilleur pour leur pays.

Une solidarité impuissante mais nécessaire

L'exil ne diminue pas la proximité affective ni l'inquiétude pour les proches restés au pays. La violence s'intensifiant, le réseau de solidarité s'active autour du globe, témoignant d'une union qui transcende les barrières géographiques. Des collectes de fonds aux initiatives de soutien psychologique, la diaspora libanaise essaie, par tous les moyens, d'apporter son aide, oscillant entre inquiétude, impuissance et désir d'action.