Ce 10 décembre, une nouvelle affaire sordide de traite d'êtres humains secoue le Lot-et-Garonne. Une famille, composée d'un couple et de trois hommes de main, est interpellée, suspectée d'avoir exploité une vingtaine de travailleurs marocains dans des conditions déplorables. Ces malheureux, attirés par la promesse d'un meilleur avenir, se sont retrouvés pris au piège d'un système d'exploitation minutieusement orchestré.
Recrutement sous faux-semblants
Des victimes, toutes originaires du Maroc, ont été recrutées par le couple d'origine marocaine résidant en Gironde. Les recruteurs leur promettaient un salaire attractif, un logement convenable et la possibilité de faire venir leurs familles en échange d'une somme conséquente de 12 000 €. Cependant, une fois arrivés en France, les travailleurs ont été confrontés à une réalité tout autre.
Conditions de vie et de travail inhumaines
À leur arrivée, les travailleurs étaient logés à Aiguillon, dans des habitations insalubres et exiguës. Les conditions hygiéniques étaient déplorables, exposant les résidents à des risques sanitaires considérables, notamment à cause de moisissures et de l'absence de systèmes de chauffage adéquats. La description fournie par l'enquête révèle des locaux où le manque d'aération conjugué à la promiscuité favorisait les situations d'inconfort extrême, avec des literies sommaires posées directement sur le sol froid.
Un système coercitif et menaçant
Le couple exploitait ces travailleurs en les obligeant non seulement à travailler pour une rémunération aléatoire mais également à payer divers frais non prévus initialement, tels que le carburant ou le loyer. En cas de refus ou de plainte concernant les conditions de travail ou de vie, les victimes étaient intimidées par des menaces directes à l'encontre de leurs familles restées au Maroc. Trois hommes de main, liés familialement au couple, exerçaient ces pressions, renforçant ainsi le cadre d'une exploitation systématique.
Intervention judiciaire et perspectives
Suite à des plaintes déposées en 2023, une enquête a été diligentée par le parquet de Bordeaux. Après plusieurs investigations menées par la Brigade des recherches de Bouliac et le Psig d'Agen, une intervention a permis l'arrestation des suspects. Les cinq individus ont été placés en garde à vue, puis présentés devant le juge. Ils comparaîtront devant la chambre correctionnelle du tribunal de Bordeaux le 15 février 2025. Actuellement, le couple est en détention provisoire tandis que les trois complices restent sous contrôle judiciaire dans l'attente du procès.