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A la une / Récit d'accouchement

Mon accouchement [partie 2]

Dans l’épisode précédent, les sages-femmes envisageaient « d’aider » le bébé à sortir puisqu’il n’arrivait pas à s’engager dans mon bassin. Je trépigne, j’ai une trouille bleue de ce qui se passerait s’ils devaient utiliser des instruments. Je demande s’ils ont un « truc » de sage-femme pour aider. Ils me proposent donc de changer de position (j’étais alors « assise-vautrée » qui tient un peu du même concept que le « assis-debout » du tire-fesse mais version femme enceinte) en travaillant sur ma respiration.

Avec leur aide (même si la péridurale est bien dosée, j’ai une jambe totalement endormie), je re-bouge, et m’installe en position gynécologique (glamour bonjour !). Aparté : tu ne trouves pas que les installations pour les examens gynécologiques tiennent plus de l’instrument de torture moyenâgeux que d’un truc rassurant ? Sérieusement, j’ai l’impression qu’on va me passer à la question !

Les sages-femmes repartent et au bout de 3min, à respirer selon les indications, les douleurs que je ressentais au niveau des côtes disparaissent d’un coup (il s’agissait des pieds ou des genoux du bébé qui tapaient, la péridurale ne fonctionnant qu’environ du nombril aux orteils). Je sens un drôle de truc qui se passe dans mon bassin. Je dis à M. Tad d’appeler (je n’arrive plus à atteindre cette foutue sonnette !). Les sages-femmes reviennent, m’examinent « ahh oui, le bébé va arriver ! On revient d’ici 10min ». Ils repartent. A peine repartis, je re-dis à M. Tad d’appeler. Ils reviennent. Et là, les cheveux du bébé sont visibles ! Je ne fais rien, absolument rien, le bébé est en train de sortir tout seul, malgré l’absence de contractions (enregistrées) et de poussées ! Tout le monde s’agite très vite d’un coup, les sages-femmes ont à peine le temps d’enfiler les tabliers, gants, masques… En deux poussées, la tête du bébé est dehors, une poussée supplémentaire, les épaules passent. Et voilà ! 16h59, Numérobis ouvre ses yeux sur le monde ! Si tu as bien calculé, il s’est passé moins d’une demi-heure entre le moment où ils envisageaient « d’aider le bébé » et l’arrivée de Numérobis. Qui est un… petit garçon ! M. Tad coupe le cordon, me demande si je veux essayer (je mourrais d’envie de couper un bout de cordon, pour « voir » la texture, mais là, sur le coup, plus envie du tout ! Je resterai probablement toute ma vie dans l’ignorance de la chose).

Crédit photo : Sanjasy

On se découvre et M. Tad envoie les premiers SMS pour annoncer la bonne nouvelle « le bébé est né », suscitant une vague immédiate d’appels « oui, le bébé est né ! mais comment il s’appelle ?!!!! » (si tu te souviens bien, nous avons choisi de ne pas révéler le sexe du bébé avant sa naissance).

On prend quelques instants pour se découvrir, puis Numérobis est emmené pour ses premiers examens, qu’il passe brillamment (mon fils est déjà un génie !). Pendant ce temps, les sages-femmes me demandent de pousser pour faire sortir le placenta, ce qui est rapidement fait. Je vois bien que quelque chose les contrarie. Ils se mettent à parler leur jargon entre eux et parlent de « RU ». Je comprend immédiatement, compte-tenu du contexte qu’il s’agit d’une révision utérine et pas de restaurant universitaire. Arrrrrgggg ! Mais ça fait très peur ça ! La sage-femme titulaire m’explique calmement qu’elle doit aller chercher une partie de la membrane qui est restée accrochée dans mon utérus. On se dit tout, sur ce que ça fait ? Honnêtement, ça ne fait pas mal. Bon, certes, j’avais une péridurale. Mais je n’ai pas senti grand chose, même si une main complète est partie tâter mon utérus de l’intérieur. En voyant la membrane ensanglantée sortie, dans le bac de récupération des déchets médicaux, j’ai eu l’impression d’être une brebis de l’amour est dans le pré.

[séquence frime absolue] Malgré les menaces de ventouse et autres, et malgré un bébé de plus de 4kg, mon périnée est totalement intact. Je sais, c’est pas juste. Mais j’ai des vergetures sur le ventre, alors pas de tomates ! [fin de la séquence frime absolue]

La puéricultrice me ramène mon fils pour une tétée de bienvenue, et je lui suis fort reconnaissante de ne pas me dévorer comme l’avait fait Choupinette. Néanmoins, je persiste à trouver la tétée sacrément douloureuse. Au bout de 40min, je laisse Numérobis profiter des bras de M. Tad. Qu’il est beau, mon mari, dans son rôle de papa.

Au final, l’accouchement aura duré 14h. Comparé aux 22h nécessaires à la naissance de Choupinette, j’ai l’impression que ça a été vite !

Et toi, ton accouchement a-t-il été long ? Si tu dois accoucher bientôt, as-tu des craintes particulières ?