L'affaire de Mathilde M. et Thomas R., un couple de l'Ariège, récemment reconduit devant le tribunal pour avoir persisté à éduquer leurs enfants à domicile malgré une précédente condamnation, soulève de profondes questions sur la liberté éducative et les limites légales en France. Déjà sanctionnés en début d'année, ils se voient à nouveau confrontés à la rigueur de la loi pour avoir omis de scolariser officiellement leurs trois filles, âgées de 8, 6 et 4 ans.
Une lutte acharnée pour l'éducation à domicile
Le débat autour de l'école à la maison s'est intensifié avec l'entrée en vigueur de la loi du 24 août 2021, dite loi « contre les séparatismes », qui exige une autorisation préalable pour pratiquer l'instruction en famille. Mathilde, éducatrice spécialisée, et Thomas, ingénieur en travaux publics, ont exprimé leur frustration face à ce qu'ils considèrent comme une atteinte à leurs libertés fondamentales. Pour eux, cette loi impose un carcan inacceptable, dicté depuis les bureaux opaques de l'administration.
« Nous étions déjà régulièrement contrôlés et nos filles excellaient, notamment en mathématiques où l'aînée est en avance d'un an par rapport au programme scolaire », ont souligné les parents lors du procès, où une vingtaine de membres de l'association Enfance Libre les soutenaient fermement.
La réaction de l'autorité judiciaire
Le tribunal de Foix n'a pas été tendre avec les revendications du couple. Malgré l'écho favorable que leur cause a trouvé chez d'autres familles, le juge a rappelé que les désaccords avec la loi ne dispensent pas de son application. « Si chacun, en désaccord avec une loi, décide de ne pas la suivre, nous ne pourrions plus vivre en société sous un État de droit », a précisé le ministère public, en soulignant que la majorité des demandes d'instruction à domicile avait été approuvée par l'académie de Toulouse.
Le jugement s'est soldé par une amende de 300 euros avec sursis pour chacun des parents, considérée comme clémente par certains mais décevante par les intéressés, qui espéraient une annulation des charges dans l'espoir de créer un précédent juridique.
La détermination reste forte malgré les obstacles
Mathilde et Thomas restent fermes dans leurs convictions, prêts à poursuivre le combat pour ce qu'ils estiment être le meilleur pour l'éducation de leurs enfants. « C'est notre seule manière de lutter contre une législation que nous jugeons injuste », ont-ils plaidé, espérant susciter une réflexion quant au respect des droits fondamentaux par les lois en vigueur.
« Nous serons de retour l'année prochaine », ont-ils promis, en signe de leur engagement inébranlable à la cause de l'instruction en famille, même sans l'aval des autorités académiques. Cette détermination souligne un débat plus large et complexe sur les droits des parents à choisir le type d'éducation pour leurs enfants et sur la manière dont les lois encadrent cette liberté face aux normes établies par la société.
Aucun commentaire