Dans la nuit du 3 au 4 février, me voilà réveillée par des contractions… C'est sûr, ma Minipuchette est en route ! Récit d'une rencontre riche en émotions !
Au début… gérable !
Cela fait déjà quelques jours que ça tire, que ça contracte. La semaine dernière j'ai déjà passé quelques heures dans mon bain et mon Doud a préparé son petit sac, prêt à partir. Et puis ça s'était calmé… et la vie a avait repris son cours normal.
J'ai demandé à une amie « Comment on sait quand c'est des vraies contractions ? », elle m'a répondu « Ne t'inquiète pas, tu sauras »… et cette réponse m'a un peu agacée, comme un mystère que seules les femmes ayant donné naissance pourraient comprendre; un peu inquiétée aussi « et si, moi, je ne savais pas ? »…
On a profité de nos derniers week-ends : une soirée théâtre – restau et balade sur les quais de Seine, à discuter de notre vie à deux, de notre vie à trois qui arrive… se retrouver avant le grand chambardement, s'aimer en sachant que nos vies vont changer.
On a stressé un peu aussi, le Doud est entre deux missions. Il faut que Minipuchette arrive le 8 ou le 9 février, ça serait vraiment top… le Doud aurait du temps à la maison. Alors ce dernier dimanche, on a été voir une expo, et on a marché, marché et marché encore. Viens, ma toute petite, on t'attend…
Alors dans la nuit du 8 au 9, c'est des douleurs dans les reins qui me réveillent… ça tire, impossible de se rendormir, des vagues qui vont et qui viennent. Je suis dure à la douleur, je prends un bouquin et je m'installe sur le canapé dans le salon, tout va bien. Je repense à ma copine et à son « Tu sauras »… Je sais : ça m'inquiète, ça m'électrise. Je sais, tu arrives, ma toute petite…
Les heures passent, et je commence à compter… 3 minutes entre les contractions… elle durent 1 minutes. A 4h30 du matin, je me décide à prendre un bain. Forcément, le Doud se réveille : « Il faut y aller ? »… « Non, pas encore, va dormir ». Les contractions ne passent pas, à 5h15, il revient : « Alors ? ». « Alors, fais ton sac et prépare un petit déj… tu n'iras pas bosser aujourd'hui ».
Tout se passe en douceur, sans inquiétude, sans précipitation… Comme ces moments suspendus dans le temps. On s'installe pour un petit dej de champions, ponctués par des contractions qui deviennent de moins en moins gérables.
Ma trouille ? D'aller à la maternité et qu'on me renvoie chez moi. Alors je dis au Doud qu'on va aller faire des tours de pâté de maison… 3, ou 4 (tu parles !) et qu'on ira après. Il me rappelle qu'on est en région parisienne et qu'il faudrait qu'on parte avec les bouchons du matin. Pas bête !
On fait 1 tour. 1 tour seulement, les contractions sont dans les reins, je me plie de douleurs à chacune d'elles. Elles sont toutes les minutes, et me cisaillent le dos ! « On va y aller »
Arrivée à la maternité
On arrive à la maternité vers 7h du matin. Accueillis par une des sage femmes que j'ai eu en préparation à l'accouchement. Elle me reconnait, elle est douce, rassurante, calme.
On fait un monito. Minipuchette va bien, elle supporte bien les contractions. Moi ? Beaucoup moins… Mes reins sont en feu… Le Doud ne sait pas quoi faire pour m'aider, je commence à pleurer. Alors, on trouve : j'ai besoin d'un capitaine dans la tempête, d'un métronome pour ne pas perdre le fil. Je lui demande de respirer comme moi dans une contraction (une grande inspiration, profonde et une très longue expiration) et de ne pas s'arrêter… même si moi je me perds, même si je pleure. Cela m'aide, je le suis, je m'accroche à son souffle lorsque j'ai mal.
Au bout d'une heure de monito je suis à 3 cm, mais le travail est efficace, je vais passer en salle de naissance. La sage femme voit bien que je ne gère pas la douleur dans les reins, elle va appeler l'anesthésiste.
Péridurale, ouf !
En salle de naissance, je me retrouve toute seule : le Doud est parti chercher nos affaires, la sage femme est partie appeler l'anesthésiste… et le travail s'accélère : il n'y a plus de pauses entre les contractions, je ne sais plus comment me mettre. J'ai mal debout, à quatre pattes, allongée… Je suis sciée par la douleur. « Faîtes que ça s'arrête… s'il vous plaît… »
Heureusement, mon sauveur ne tarde pas. La péridurale est bien dosée, elle fait effet. Je m'endors quelques heures…
C'est une nouvelle sage femme qui va prendre la relève. Elle n'est que sourires. Elle me dit que le col ne s'ouvre pas très vite (je suis à 5 cm, et nous sommes là depuis 3 bonnes heures) mais que tant qu'il évolue, elle ne veut rien faire. Je m'assois dans le lit, laissons faire la gravité.
Le col évolue : 1 cm par heure, parfois un peu moins… ça dure… Mais la douleur est gérable et je n'ai même pas besoin d'appuyer sur ma télécommande pour avoir des bonus. Tout va bien se passer…
Je reviens bientôt te raconter la suite