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A la une / Récit d'accouchement

Mon premier accouchement : l’arrivée du bébé et les premières heures

Après de longues heures, pendant lesquelles mon col s'ouvrait lentement, d'un centimètre par heure… C'est enfin le moment pour le bébé d'amorcer sa descente !

Maman, me voilà !

La nouvelle sage-femme appelle l'auxiliaire puéricultrice et la gynéco de garde. Equipe totalement féminine. Evidemment, ça ne sera pas mon gynéco : il est au Bénin !

On m'injecte un antibiotique. Ça fait 12h que la poche des eaux est percée, pas le choix : il y a un risque d'infection pour le bébé.

La gynéco m'explique ce qu'il va falloir que je fasse, pendant que la sage-felle m'installe les étriers. A cause de la , mes jambes sont trop insensibilisées pour que je les soulève moi-même, il faut qu'elle m'aide à le faire. Ça me fait sourire. J'ai moins peur : 15 minutes, ça va, je gère.

La gynéco regarde comment il se positionne … toujours en biais. Mais ça devrait le faire.

On commence. Première contraction, j'inspire, je bloque, je pousse. Ça semble bien efficace. La gynéco me dit qu'elle est impressionnée, ça me rassure.

Je bloque et je pousse pendant 5 minutes, plusieurs fois, chaque fois qu'elles me le demandent. David me dit de conserver de l'énergie pour plus tard. Ça m'énerve ! Mais effectivement, au bout de 10 minutes, je fatigue, ça m'étonne. C'est surtout qu'à chaque poussée j'entends « il descend ! » et ensuite « il s'est remis en place… ». Je dis « je ne peux plus… ». Bien sûr, je peux encore. Mais j'aimerais que ça soit vraiment efficace !

Là, David me dira plus tard que la gynéco s'est penchée vers la sage-femme pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille. Elles savent que je ne veux pas d'épisiotomie, mais là, il va falloir. Elles le font très discrètement, pour ne pas me paniquer. Et elles sortent les forceps. La gynéco a du mal à le saisir. Elle a déjà coupé, mais il est vraiment mal placé.

C'est bon : elle le tient enfin. En attendant, elle m'a interdit de pousser, alors j'attends. Vient la contraction suivante. Là je dois y aller. J'inspire à fond, je bloque, et je pousse de toute mes forces. Et je recommence, 3 fois sur la contraction, pendant qu'elle essaye de le sortir.

Quand je commence à me dire que, même avec les forceps, ça ne fonctionne pas… d'un coup, sur la 3e poussée, elle y arrive. Ça y est ! Il est sorti !

Il est 9 heures, Nathan est né.

photographie nouveau-né

Crédits photo (creative commons) : RTD Photography

La réaction de l'équipe est surprenante : « Mais il est immense ! ». Même à moi, il me parait grand. Mais surtout, je suis soulagée de l'avoir dehors.

Là encore, très discrètement, elle demande à David s'il veut couper le cordon. Il sait que je ne veux pas qu'il aille voir en bas, et il aimerait qu'on me recouse au plus vite, alors il refuse.

La gynéco coupe le cordon. La sage-femme et l'auxiliaire puéricultrice m'installent tout de suite Nathan sur le ventre pour le nettoyer. OUCH, qu'il est lourd ! Désolée, mais moi, je n'ai pas eu d'émerveillement… Juste une pensée de « qu'il est lourd, s'il vous plait, retirez-le, j'étouffe ».

Elles me le laissent très peu de temps, et tout de suite, l'emmènent dans la pièce à 37 C° pour les examens. Le pédiatre est appelé, et David va chercher les vêtements.

On nous annonce le poids, 4,120kg, et la taille, 56cm. Tout le monde est impressionné : 56cm ! Pour moi, ça ne me parle pas. Je ne connais pas les mensurations standards des nourrissons. Je demande la moyenne en taille : 50cm… Ah oui… forcément… Ça me rassure : j'avais peur d'avoir si mal mangé pendant la grossesse, que jaurais fait un gros bébé. En fait, il est plutôt proportionné.

Ils l'ont mesuré en tenant compte d'un œdème qu'il a sur le haut du crâne. La gynéco m'explique que, de toute manière, à cause de l'œdème, ce n'était pas possible de le sortir sans les forceps. Comme il était de biais, il a appuyé le sommet de son crâne sur mon bassin pendant tout le travail… et il m'a fait et s'est fait une belle bosse ! Or chaque fois que j'essayais de le faire sortir, l'œdème bloquait sa sortie… Mais personne ne pouvait le savoir, puisqu'on ne le voyait pas.

Arrive maintenant la phase de délivrance. J'avais oublié ce « détail ». La gynéco a le cordon dans ses mains, et elle attend le placenta. Là on me dit de pousser et OUCH ! Je comprends la signification de « délivrance » : je me sens super légère ! Le placenta était énorme, proportionnel au bébé. Pendant que Nathan est dans l'autre pièce avec David, moi, on me recoud. Je souffle.

L'annonce de la naissance

On me remet Nathan sur le ventre, et je pars en chambre d'. Je n'ai qu'une seule peur : qu'il tombe ! Je me sens assez faible et j'ai peur de ne pas pouvoir le retenir s'il glisse.

Arrivés en chambre, ils l'installent dans son berceau… mais tout est flou. Je sais juste que je ne l'ai plus sur le ventre. Je sais aussi qu'on nous laisse un peu seuls, juste assez pour que je dise à David d'appeler mon père en priorité puisqu'après tout, il a gagné, c'est lui qui a deviné la date !

Je tombe sur ma mère. « Tu peux me passer papa ? » Elle bougonne, mais nous avions mis en place des pronostics de date, et c'est la règle du jeu ! J'annonce le prénom et la naissance à mon père, avec toute la famille (mon oncle et ma tante, ma sœur, ma grand-mère, ma mère) juste derrière, puisqu'ils sont réunis pour l'anniversaire de ma grand-mère. Nathan est donc né le jour de l'anniversaire de son arrière-grand-mère ! Puis David appelle ses parents aussi.

Des premières heures… floues !

Après, c'est toujours flou. Je suis très fatiguée. On prend ma tension, les sages-femmes ne sont pas trop rassurées. L'anesthésiste demande à mesurer mes taux de fer et d'hémoglobine. J'étais à 9 avant l'accouchement, je suis à 7,8 maintenant. On me fait une perfusion de fer, une autre de glucose, et j'ai toujours l'antibiotique.

Elles viennent régulièrement me prendre pouls et tension. Je vois passer du 9/5, 9/4, mais je suis vraiment ailleurs. Je sais juste qu'on me garde pour me faire remonter. Mais ça ne remonte pas.

J'ai faim, mais l'anesthésiste refuse que je mange, tant que ma tension n'est pas à 11/quelque chose. En gros, ils ont peur que je fasse une hémorragie. Ils me gardent en chambre d'accouchement, sous surveillance, alors que je devrais être dans ma chambre à me reposer. J'essaye d'expliquer que tant que je ne mange pas, ma tension ne remontera pas. Mais rien à faire.

En attendant, ils nettoient Nathan. Puis ils le recouchent. Il n'a pas pleuré à la naissance. Il ne pleure pas depuis la naissance, il est tout calme.

Ça fait 24h que je n'ai rien avalé. Finalement, une sage-femme parvient à convaincre l'anesthésiste de me laisser manger. Ma tension remonte à 10, puis à 11. Je suis un peu nauséeuse mais ça va.

Il est 15 heures, enfin, l'équipe médicale est assez rassurée. Je peux monter dans ma chambre.

15 minutes plus tard, nos parents et la marraine débarquent pour voir le « petit » bout qui a déjà tout d'un grand. Le pauvre a un œil rouge et 2 traits dus aux forceps. Il est un peu bouffi aussi. Et il est couvert de lanugo ! En plus, il a de longs ongles. Mais il est là. Il est sorti. Et tout le monde est content de faire sa connaissance.

Épilogue

Le reste ? Nathan est adorable. Il pleure très peu. Il grandit vite et bien, il se développe.

L'accouchement et le début de la se sont passé 10 000 fois mieux que ce que j'avais jamais imaginé. Je suis sereine.

David ne cesse de me répéter qu'il est « épaté ». Il dit qu'il avait que je serais une bonne mère, mais ne pensait pas que je gérerais si vite, si bien. Effectivement, je me sens super à l'aise dans mon rôle.

Je suis assez objective pour savoir que non, mon bébé n'est pas le plus beau, loin de là. Mais n'empêche : je l'adore. Et je le mangerais bien tout cru. D'ailleurs, plus il grandit, plus il s'embellit. Et aujourd'hui, je lui croque les joues !

Et toi, qui as-tu choisi de prévenir de la naissance en premier ? Tu étais dans les vapes pendant les premières heures de l'accouchement, ou tu avais toutes tes facultés ? Raconte !

Toi aussi, tu veux témoigner et raconter ton accouchement ? C'est par ici !