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A la une / Témoignage

Le jour où j’ai découvert ce qu’est une « grossesse biochimique »

Laisse-moi d’abord me présenter. J’ai 26 ans, Monsieur 28. Nous sommes ensemble depuis plus de 7 ans, et mariés depuis tout juste une année. Nous habitons en Suisse depuis quelques années maintenant, où je travaille dans la communication et Monsieur dans la finance (comme c’est étrange pour Genève !).

Nous avons toujours su que nous voulions avoir des enfants, au moins deux ! C’est donc tout naturellement qu’après notre mariage, on a décidé de se lancer dans cette nouvelle aventure. J’ai donc dis bye-bye à ma pilule en octobre dernier, et depuis Noël on travaille sur notre « projet ».

A force d’être entourés de gens qui font des enfants à la vitesse de l’éclair, on s’était dit que ça serait pareil pour nous. Ou pas…
Les mois passent, et ce petit bébé tant désiré ne pointe toujours pas le bout de son nez… Je ne sais pas si c’est l’air du Lac Léman, mais mes règles reviennent avec la précision d’une horloge suisse, à l’heure près même ! Je te dis, je suis un coucou helvète !

Jusqu’au début de l’été… : 10 jours de retard, et une envie constante de dormir ! C’est trop beau !

inquiétude

Crédits photo (creative commons) : Martina Photography

Je fais test sur test, toujours négatifs… Je prend rendez-vous chez la gynécologue, qui me dit : « Oui vu, ce que vous m’expliquez, je pense que vous êtes enceinte. Mais c’est vraiment tôt, on ne verra rien à l’échographie… Allez faire une prise de sang. ».

C’est alors que tout s’effondre : le taux d’hormones n’est pas monté. « Vous n’êtes pas enceinte, votre cycle a du se dérégler… »

Comment une telle chose aurait pu se passer ? De la précision suisse au grand chaos ? Je suis abattue. Monsieur essaye de me remonter le moral, mais rien n’y fait. Pour ne rien arranger, quelques jours plus tard, je me mets à perdre du sang très noir et très épais… Bye-Bye mon « bébé ».

On part en vacances. Direction les Etats-Unis, Sin City c’est hyper approprié pour faire un bébé non ?? On s’éclate, on visite, on va voir Céline Dion… (J’assume totalement.)

On rentre, on reprend notre petite vie genevoise, et re-belote, 10 jours de retard et une envie constante de dormir !! Sauf que cette fois-ci on essaye de ne pas trop y croire. Bien nous en a pris : au bout de 12 jours de retard, le même sang noir, la même déception.

Mais cette fois-ci, c’est un cran au-dessus. Je me lève le lendemain matin avec une douleur indescriptible qui me traverse le ventre d’un ovaire à l’autre. Je suis incapable de marcher… Direction les urgences.

Je refais un test de grossesse, toujours négatif, et on me met sous perfusion pour calmer la douleur.

« Je fais une fausse couche ?
– Non, on ne peut pas dire ça puisque vous n’êtes pas enceinte. Pour moi, vous avez fait une grossesse biochimique. »

Grossesse biochimique… Comme la majeure partie de la population, je n’en avais jamais entendu parler. En gros, l’oeuf était bien fertilisé et mon corps a commencé à préparer le sac pour le bébé, il était prêt à l’accueillir… Mais quelque chose s’est passé, surement un dérèglement très précoce de chromosome selon de médecin, et mon corps a décidé de l’éliminer aussi sec. Le sang noir et épais est donc la conséquence de ces débuts de préparation.

A l’heure où j’écris ces lignes, je ne suis pas encore enceinte. Mais j’en sais désormais un peu plus sur mon corps et sur sa façon de fonctionner. Monsieur et moi sommes très reconnaissants à ce médecin d’avoir mis un mot sur notre mal. Et après réflexion, même si ces épisodes ne sont pas aussi joyeux que nous l’espérions, nous savons que la nature fait bien son travail et nous permet de ne pas avoir à faire un choix au bout de trois mois de grossesse si ce bébé n’allait pas bien.

Et toi, tu avais déjà entendu parler des grossesses biochimiques ? Tu as connu ces signaux de grossesse évidents, pour découvrir à chaque fois, après un peu de retard de règles, que ce n’était qu’une fausse alerte ? Viens en parler !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !