« Je vis en couple depuis 5 ans et nous avons un petit garçon de 3 ans et demi. Je suis également belle-maman d'un petit garçon de 6 ans qui vit avec nous.
Mon papa est décédé il y a 17 ans et celui de mon concubin il y a 4 ans, ce qui fait que notre petit garçon n'a plus de papi et se pose beaucoup de questions à ce sujet. Il croise régulièrement le grand-père de son frère ainé, ce qui le rend jaloux, et il s'est même inventé un monde imaginaire avec ses papis !
Je ne sais pas trop comment lui expliquer et lui parler de tout ça. Des conseils ? »
– Roxane
Crédits photo (creative commons) : shonna1968
C'est vrai que de manière générale, la mort est un sujet délicat. Un sujet qu'on a parfois du mal à aborder puisqu'il nous touche aussi. J'imagine que la disparition de ton père et de celui de ton conjoint vous amène du chagrin à vous aussi. Cela rend d'autant plus difficile le fait d'en parler et je sais que parfois la tentation est grande de ne rien dire en espérant épargner à nos enfants cette souffrance.
J'ai remarqué avec mes enfants que le plus simple et le plus sûr est toujours de revenir à la vérité. On ne peut pas se tromper en nommant la réalité. Et la vérité, ici, c'est qu'effectivement, c'est triste, injuste et bien dommage pour lui de ne plus avoir de grand-père.
Oui c'est triste et oui tu peux le déplorer, mais c'est la réalité. Mettre des mots sur cette réalité, c'est un premier pas vers l'acceptation. C'est important d'accepter la réalité et de faire le deuil de ce qu'on ne peut pas avoir pour ensuite pouvoir (re)construire autre chose.
(Cela vaut pour les adultes aussi, bien sûr ! Toi qui a recomposé une famille, tu sais qu'il faut d'abord faire le deuil de la relation qu'on avait avant pour être prêt à rencontrer quelqu'un et construire quelque chose avec lui.)
Si tu utilises des mots simples et de son âge, tu peux tout à fait lui dire que ses grand-pères sont décédés, que c'est bien triste et que tu comprends qu'il soit jaloux de ceux qui ont encore un papi. Un enfant de 3 ou 4 ans est en mesure de comprendre cela, d'autant plus que c'est l'âge où ils se posent naturellement beaucoup de questions sur la mort (et la vie, et le cosmos, tout ça !).
De ce que tu me dis, j'entends aussi que tu es très peinée par le fait que ton fils n'ait pas de grand-père. Peut-être que la relation avec ton grand-père était une relation très importante pour toi et que ça te rend très triste que lui ne puisse pas connaître ça ? Ou au contraire peut-être qu'elle t'a manquée à toi aussi et que voir ton fils en souffrir ravive cette émotion ?
Quoiqu'il en soit, n'hésite pas à en parler ouvertement avec ton fils. « Je te comprends ! Moi aussi, quand j'étais petite, je ressentais… et j'étais triste/heureuse parce que… » Cette phrase a le don de nous faire descendre de notre piédestal de parent dans les yeux de nos enfants et de créer un lien direct avec eux, de cœur à cœur. Un premier pas pour ouvrir le dialogue sur le sujet.
Une fois le dialogue amorcé, il est toujours plus facile d'aller de l'avant et trouver des solutions.
Tel que tu le décris, j'ai l'impression que ton fils a de lui-même trouvé une solution pour pallier son manque de grand-père : il s'en imagine de nouveaux ! Très astucieux de sa part, je trouve !
De ton côté, ne perd pas de vue que la relation « de sang » ne fait pas tout. On peut aussi avoir des grand-pères de cœur. Après tout, il y a la famille qu'on hérite et la famille qu'on se construit, qui peuvent être tout aussi importantes !
Je ne sais pas quelles relations vous avez avec le grand-père de votre beau-fils, mais peut-être pourrait-il aussi être considéré comme le (beau-)grand-père de votre fils ? S'ils s'acceptent mutuellement comme tel, il peut tout à fait se construire une très belle relation entre eux.
Et toi, des conseils pour parler de la mort à un enfant ? Une situation similaire dans ta famille ? Partage dans les commentaires !