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A la une / Témoignage

Le sommeil de mon bébé

L’article d’aujourd’hui est un croisement entre un appel au secours et un message de soutien aux jeunes parents en manque de sommeil. Parce que oui, avec plus d’un an (déjà !) de maternité à mon actif, je suis toujours une maman fatiguée. Mais quand cela cessera-t-il donc ?!

Plutôt que de te proposer un témoignage larmoyant de nos déboires nocturnes, je t’ai concocté une petite synthèse des différentes étapes par lesquelles on est passés, histoire que tu te rassures si tu galères comme nous, ou que tu te réjouisses si, au contraire, pour toi, c’est finger in the nose (auquel cas, je ne veux pas le savoir, merci bien !) (naaaan, je rigole, tout commentaire est le bienvenu… mais ménage-moi, s’il te plaît !).

Bébé qui dort

Crédits photo (creative commons) : Donnie Ray Jones

À la maternité

On m’avait bien mise en garde : les premières nuits à la maternité peuvent être très compliquées. Bébé est tout perdu, il a faim et froid, et il a besoin d’être rassuré dans les bras de sa maman. Il fait aussi la fameuse java du nourrisson, la deuxième ou troisième nuit, pour appeler le lait et stimuler les seins de maman. Bref, entre la chute des hormones, les angoisses du début et l’émotion de la découverte, ce séjour à la maternité peut vite devenir un cauchemar !

Mais que nenni ! Pour nous, tout s’est déroulé à merveille ! Je n’en revenais pas : ChérieChou était un bébé tout calme. Elle dormait plusieurs heures d’affilée, avec des durées de sieste comprises entre deux heures et demi et cinq heures, en journée comme de nuit. En plus, elle ne s’énervait pas au sein, malgré ma montée de lait tardive. Je me suis même fait enguirlander par la puéricultrice le premier matin, parce que je n’avais pas réveillé ma fille pour la nourrir (oui oui, toujours agréable à entendre à 5h du matin, quand on sort d’un accouchement et d’une courte nuit !).

Bref, étais-je tombée sur le bébé parfait ? Le modèle si rare que tout le monde recherche, celui qui fait ses nuits dès la maternité ? Tu vois de quoi je parle : celui dont on entend beaucoup parler, mais que, bizarrement, on voit bien plus rarement !

Le retour à la maison

Verdict à la maison ? Eh bien non ! En fait, j’ai un bébé normal, qui continue à se réveiller plusieurs fois par nuit, entre deux et trois fois en moyenne.

On découvre aussi les poussées de croissance : quand on pense avoir trouvé un petit rythme de croisière plutôt confortable, du genre 23h-4h, on se prend dans les dents une nuit de folie à cinq ou six tétées pour apaiser le petit braillard assoiffé qu’on a pondu…

Les premiers mois

On est vaillants, et on tient bon pendant ces trois premiers mois. Je suis encore en congé, mon mari a pu prendre trois semaines de vacances et me soutient beaucoup pendant la nuit.

Ma fille se réveille tôt pour la tétée du matin (vers 4 ou 5h), puis se rendort jusqu’à 10 ou 11h, ce qui me laisse le temps de bien me reposer le matin. J’adore ces moments de tendresse où je la sens endormie contre moi et où j’écoute son petit souffle régulier.

Les premières angoisses nocturnes (à partir de 1 mois 1/2)

Par contre, le soir, c’est une autre histoire. Au moment où son papa retrouve le chemin du travail, ChérieChou entre dans la phase des angoisses nocturnes. Ça peut commencer vers 18h30-19h et durer jusqu’à 23h. Il n’y a rien à faire, rien ne la calme, et on essaie de la rassurer comme on peut : on sort se promener en poussette, on la porte dans nos bras en chantonnant, on la berce dans son petit lit à roulettes et on découvre le bonheur du transat Babybjörn.

Ce n’est pas pour leur faire de la pub, mais il a sauvé notre couple ! Alors que ça faisait presque deux mois qu’on n’avait plus partagé notre repas du soir, l’un de nous étant toujours trop occupé à bercer bébé, nous voilà enfin à pouvoir souffler un peu devant un bon repas ou une série, car ce fameux transat permet de bercer bébé du bout de l’orteil ! Eh oui, vive la technologie !

Les endormissements sont moins douloureux, et les nuits s’allongent tranquillement. C’est à ce moment-là qu’on commence à mettre ChérieChou dans sa chambre et dans son grand lit. Au début, je suis assez angoissée, mais je m’y fais très vite : on dort quand même plus profondément sans avoir dans les oreilles tous les adorables petits bruits que fait bébé dans son sommeil !

Entrée à la crèche =  premières maladies (entre 3 et 6 mois)

On se fait à notre petit rythme, bon gré, mal gré, car les nuits restent courtes (21h-5h du matin). Les pleurs du soir disparaissent assez rapidement : serions-nous sauvés ?

Mais là encore, patatras ! Avec les débuts à la crèche, arrivent les premières maladies de l’hiver. Qu’est-ce que c’est dur ! Les nuits redeviennent du grand n’importe quoi : ChérieChou se réveille plusieurs fois dans la nuit. Elle a besoin d’aide pour retrouver sa sucette. Ou elle a le nez bouché. Ou elle a mal aux oreilles.

Bref, trois mois à ce régime, et on sort de l’hiver complètement exténués.

Un peu de répit (entre 6 et 8 mois)

Heureusement, on se décide enfin à lui acheter un attache-tétine, que l’on fixe à sa gigoteuse. Puis on lui donne une seconde tétine, pour augmenter ses chances de retrouver rapidement son précieux Graal nocturne. Et là, bonheur, soulagement extrême et joie suprême, on re-goûte à quelques bonnes nuits plus qu’honnêtes (21h-7h).

Les premières dents (entre 8 mois et maintenant)

Comme ça ne serait pas drôle sinon, bien sûr, tout s’écroule quand les premières dents décident de faire leur arrivée en fanfare… On retrouve nos nuits hachées et nos têtes de déterrés au réveil.

On continue à se relayer le matin quand ChérieChou décide de se lever à l’aube. Mais c’est dur de rechuter, d’avoir cette sensation de régresser une nouvelle fois.

On tient bon, en se disant que ce n’est qu’un mauvais moment à passer, et en effet…

Les premières vraies nuits (à partir de 10 mois)

Dès la percée des fameuses dents, les nuits s’apaisent à nouveau.

D’autant plus que, vers 10 ou 11 mois, ChérieChou commence à supprimer sa sieste du matin. Du coup, le soir, elle est épuisée d’avoir crapahuté de partout, d’avoir foncé à quatre pattes derrière le chat, d’avoir exploré toute la maison et fait toutes les bêtises à sa portée…

Résultat : 20h-8h30 ! C’est le bonheur ultime pour papa et maman, qui retrouvent une vie de couple plus sereine.

Les premiers cauchemars (à partir de 1 an)

Mais voilà, comme la vie est un éternel recommencement, la nouvelle fournée de dents vient encore nous déstabiliser… Et cette fois, un peu de doliprane et de câlins nocturnes ne font plus l’affaire.

Maintenant que Mademoiselle est grande, quand elle pleure la nuit, ce sont de vrais pleurs, de peur ou d’angoisse, qui ne s’apaisent pas si facilement. C’est pour ça que je parle de « cauchemars », même si ce n’est pas forcément le terme approprié.

J’avoue avoir moins de patience que pendant les tout premiers mois, à la fin de cette première année marathon. Heureusement que son papa continue à assurer, car je commence à fatiguer sérieusement ! Je garde la motivation, en me disant qu’entre les poussées dentaires, les grandes et vraies nuits devraient refaire leur apparition, mais c’est dur d’accepter d’être toujours en train de reculer.

Avec un peu de recul

Si je devais te donner un conseil (vas-y, sers-toi, c’est gratis !), après cette éprouvante première année, c’est, avant tout, de vous donner le temps, à toi, à ton bébé, à votre famille, de trouver votre rythme. Il faut accepter cette période d’adaptation, qui peut être plus ou moins longue.

Mon amie autrichienne s’étonnait que ma fille de 3 mois n’ait plus besoin de téter la nuit et trouvait extraordinaire qu’elle puisse déjà dormir dans sa chambre. Là où moi, je me focalisais sur l’aspect « réveil trop matinal », elle m’a expliqué qu’en Autriche, où la vision de la maternité est très différente de celle que l’on peut avoir en France (mais c’est un autre sujet, que je laisse aux jeunes mamans expatriées !), il était tout à fait normal qu’un enfant de 1 an ne fasse pas ses nuits. Je peux te dire que ça m’a bien décomplexée !

Essaie de ne pas porter trop attention aux remarques de ton entourage, qui ne manquera pas de s’étonner que bébé ne fasse pas ses nuits rapidement : chaque enfant est unique et a sa propre histoire, et chaque famille se construit à son rythme, jour après jour.

Tu entendras toujours autour de toi de ces parents ravis, heureux de raconter qu’ils ne se souviennent même plus que leur bébé était difficile à une époque (alors que toi, tu te rappelles très bien de leurs cernes et de leur état de fatigue) ! Tu auras toujours un collègue hyper fier, qui te dira que sa fille dort comme un loir (« 19h-7h, un vrai bonheur ! »). Mais si tu creuses, en racontant ta propre nuit compliquée, tu l’entendras répondre : « Ah oui, nous aussi, elle fait ses dents en ce moment : j’ai dû la bercer de 3h à 4h du matin. » (Oui oui, c’est du vécu !) Chacun a sa propre vision, son vécu et sa manière de raconter les choses.

Enfin, n’hésite pas à te faire aider, à réclamer aux grands-parents ou à tes frères et sœurs un coup de main, pour avoir le luxe d’une grasse mat’ en amoureux de temps en temps. Si tu vois que tu es épuisée, tu peux aussi en parler à ton médecin traitant ou à ton pédiatre, s’il est à l’écoute.

Voilà pour mon expérience. Mais je t’en prie, n’hésite pas à me rassurer, j’en ai bien besoin ! Car même si je sais qu’il faut du temps à mon bébé pour arriver à trouver un sommeil serein, je souffre beaucoup de cette fatigue accumulée et de l’espèce de tabou qui entoure ce sujet.

Et pour toi, c’est comment, la nuit avec bébé ? Comment ça a évolué avec le temps ? Est-ce que tu subis encore des réveils nocturnes après plus d’un an ? Allez, lâche-toi, raconte-moi tout !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !