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Témoignage

Comment j’ai appris que j’aurais du mal à avoir des enfants naturellement

Janvier 2012. Cela faisait 1 an déjà que nous avions mis le projet bébé en route, sans succès. 1 an sans pilule, 1 an ou presque sans cycle.

Forcément, sans cycle, ça complique les choses.

Mon gynéco pensait à un kyste à l’ovaire et m’a donc demandé pour confirmer son diagnostic d’aller passer une échographie pelvienne dans un centre de radiologie.

Tu as déjà passé une écho pelvienne ? Attends, je t’explique.

On te demande d’avoir bu dans l’heure qui précède 1,5 litre d’eau et de ne pas aller aux toilettes, of course ! Une vraie torture pour moi qui ait une vessie vraiment riquiqui. Et comme tu peux t’en douter, ils avaient du retard. Ma vessie était sur le point d’exploser, je me contorsionnais  sur ma chaise en essayant de trouver une position où ma vessie n’était pas comprimée, mais c’était impossible, j’avais l’impression qu’elle avait envahie mon corps tout entier : j’étais une vessie sur pattes !!

L’avantage, au moins, c’est que je ne pensais pas aux possibles résultats de cette échographie.

Après plus de 30 minutes d’attente (30min, c’est interminable dans ses conditions), courbée en 2 sur ma chaise, on est (enfin) venue me chercher.

J’attendais avec impatience ce rendez-vous car on allait peut-être trouver une solution à mon problème. Mais j’étais aussi terrifiée à l’idée de ce que pourrait révéler cet examen. J’imaginais le pire. Travaillant dans le domaine paramédical, ça n’aide pas vraiment dans ce genre de situation. Cela faisait plusieurs jours que tous les scénarios se succédaient dans ma tête, plus terrifiants les uns que les autres. Une vraie Hitchcock au féminin ! J’avais une énorme  boule à l’estomac en entrant dans cette salle.

L’examen a commencé et j’ai cru m’évanouir quand elle a appuyé sur ma pauvre vessie encore pleine !! Et puis après être allée aux toilettes (quel bonheur !), la suite de l’examen peut continuer plus sereinement.

Et là, le résultat tombe : je n’ai pas de kyste (ouf !) mais je n’ovule pas.

« Vous n’ovulez pas ».

Elle aurait tout aussi bien pu me dire qu’elle n’avait plus de croissant mais des pains aux chocolats à la place, c’était pareil pour elle. Je n’étais pas une femme n’arrivant pas à avoir des enfants, effrayé à la pensée du résultat, se posant une multitude de questions… Non, j’étais un utérus et des ovaires sur un écran. Elle m’a simplement dit de me rhabiller, d’appeler mon docteur et d’attendre dans la salle d’attente le compte-rendu.

J’étais complètement perdue.

J’aurais aimé que ce médecin me rassure, me dise qu’il y avait tel ou tel traitement, qu’avec ce genre de problème, on peut facilement tomber enceinte… bref j’aurais aimé qu’elle dédramatise cette situation.

Assise dans la salle d’attente, j’étais sous le choc. Pour moi, avoir du mal à avoir des enfants était tout simplement ma plus profonde angoisse, et elle venait de se réaliser juste là. Je l’avais pris en pleine tête, comme une grosse claque.

Je fondis en larmes, dans cette salle d’attente bondée.

Je me sentais si seule et complètement paumée. Chéri n’avait pas pu venir avec moi et en plus, il ne rentrait pas à la maison ce soir. Je n’arrivais pas à me raisonner, j’avais exactement le même problème que ma mère, je savais donc ce que cela signifiait : ce serait plus difficile pour nous d’avoir des enfants. Je n’arrivais pas à me dire que nous  pourrions y arriver, qu’il y avait des traitements, je pensais uniquement au négatif, à cette phrase qui résonnait dans ma tête : « vous n’ovulez pas ».

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Je n’arrivais pas à penser à autre chose, à me dire que nous étions prêt à nous battre pour avoir des enfants, que nous ferions tout ce qui était en notre pouvoir, que nous réussirions… j’étais en état de choc. Non seulement par l’annonce du résultat mais par la brutalité de cette affirmation.

J’ai pris mon compte–rendu et je suis rentrée chez moi, en larmes. Je me demande encore comment j’ai réussi à voir la route tellement j’étais envahie par les larmes.

Heureusement, en rentrant, chéri était là, il avait compris que j’avais besoin de lui et s’était arrangé pour rentrer et être là avec moi, pour partager ma peine. Je me suis sentie apaisée de le voir, de pouvoir pleurer sur son épaule et je me disais que j’avais de la chance qu’il soit dans ma vie.

Et puis, il a eu cette phrase, qu’il adore d’ailleurs : « il n’y a pas de problème, il n’y a que des solutions ! » Je me suis sentie reboostée, il venait de me redonner de l’espoir juste avec une phrase.

On était 2 dans cette galère et on allait se battre.

Toi aussi tu as eu des rendez-vous médicaux chocs ? Des médecins inhumains ? L’annonce de difficulté à avoir des enfants ? Raconte-moi tout !