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A la une / Témoignage

Cette fois, j’allaite ? La question des tétons plats…

Dans cet article, je n'entrerai pas dans le débat Vs biberon. Je suis pour la solution qui convient le mieux à chaque couple, chaque femme, chaque bébé. Allaitement ou biberon, chacun sa croix ! Je te fais juste le récit de mon expérience.

Pendant ma première , il y a cinq ans, je me suis dit que j'essaierais d'allaiter, mais sans y penser plus que ça. Je suis les cours de préparation à la naissance avec une sage-femme qui en dit du bien, tout le monde est d'accord pour dire que c'est le mieux pour le bébé. Je subis d'ailleurs un lobbying intensif de toute part pour me pousser à allaiter… ce qui ne m'aidera pas du tout par la suite, comme tu vas le constater !

Allaiter avec les tétons plats

Crédits photo (creative commons) : Eduardo Merille

Le jour de l'accouchement, rien ne se passe comme prévu. Mon petit garçon naît avec quatre semaines d'avance, rapidement (en quatre heures), et dans la douleur : les contractions ultra efficaces qui m'ont permis de passer de 2 à 10 en même pas trois heures y sont pour quelque chose.

Mon fils est encombré de glaires. On me l'enlève très rapidement, et je ne le vois pas pendant trente minutes (où on me recoud l'épisiotomie…). Pas de tétée d'accueil. On me le ramène dans son berceau. Je n'ose pas le toucher, il dort profondément. Il est si beau !

De retour dans ma chambre, j'ai mal (les tranchées sont très douloureuses, ainsi que les points de l'épisio). On m'aide vaguement à mettre le bébé au sein, mais voilà, j'ai un autre souci : j'ai les tétons plats. Aujourd'hui, avec du recul et surtout des informations, je sais qu'il est possible d'allaiter avec des mamelons plats ou ombiliqués. Mais à l'époque, en voyant que mon petit n'arrivait pas à prendre mon sein et s'énervait, je me suis mise à angoisser terriblement.

L'auxiliaire de puériculture me donne des bouts de sein en silicone, mais ce n'est guère mieux… Et surtout, l'angoisse monte, monte ! C'est le début de ma , qui durera environ trois mois.

Culpabilisée par le fait de ne pas réussir à nourrir mon fils, je craque : dès le lendemain, je décide de passer au biberon, ce qui me soulagera beaucoup (temporairement). Au moins, mon fils est nourri, et en plus, il aime manger ! Et finalement, ça me soulage de n'avoir pas de contact aussi fort avec ce petit étranger que je n'arrive pas à reconnaître.

L'obstétricien qui me suivait à la clinique passe me voir et me dit qu'il vaut mieux une maman détendue au biberon qu'une maman stressée au sein, et je suis bien d'accord avec lui. Je culpabilise pourtant, car partout, j'ai l'impression qu'on me reproche de ne pas allaiter (prospectus, famille, émissions, magazines de puériculture, etc.). Je serais donc une mauvaise mère, qui n'a pas fait assez d'efforts pour nourrir son enfant correctement, avec ce qu'il y avait de mieux pour lui (c'est, en gros, ce que je ressens)…

Pourtant, le biberon m'a sauvée, à cette époque. Le papa pouvait se charger de nourrir bébé, ce qui m'a permis de me reposer et d'aller mieux. Bref, je finis par sortir de la dépression post-partum, et je suis complètement remise au bout d'un an. J'ai petit à petit appris à m'occuper de mon fils et à me sentir complètement mère.

Avec mon mari, nous voulons un autre enfant, mais plus tard, quand le premier sera assez grand pour être autonome. C'est un choix que nous faisons en toute conscience : avoir des enfants avec une différence d'âge plus grande que la moyenne (qui est de deux ou trois ans). Après notre mariage, nous décidons de remettre le couvert. Je tombe enceinte pour l'anniversaire de mon fils (4 ans !), en février, après trois petits mois d'essais.

J'attends donc mon deuxième enfant pour novembre, et cette fois, je me repose vraiment la question : est-ce que je souhaite allaiter ?

A priori, oui. Je me sens beaucoup plus confiante : je sais à quoi m'attendre, désormais. J'ai maintenant envie de cette sensation d'être liée à son bébé par quelque chose de très fort, que je n'ai pas ressenti la première fois. J'ai aussi envie de me sentir capable de le nourrir (mais je sais que c'est un défi personnel, et que si je n'y arrive pas, mon estime de moi ne va pas s'écrouler pour autant). C'est enfin, normalement, ma dernière grossesse. Nous ne voulons que deux enfants. Même si la vie réserve parfois des surprises, je préfère me résoudre à l'idée que ce bébé sera le dernier que je pourrai allaiter.

Oui mais voilà : comment m'y préparer ? J'ai ce souci de tétons plats.

Pour t'expliquer, mes mamelons sont petits, et mes tétons plats ne ressortent que lorsque j'ai froid ou après stimulation (et encore, ils restent de la taille d'un tout petit pois). C'est un petit complexe qui ne m'empêche pas de vivre, mais qui me pose problème dans le cadre de l'allaitement.

Je regarde un peu partout sur Internet, et je vois qu'il existe de tout. Certaines disent qu'il ne faut rien faire à part apprendre au bébé à prendre le sein correctement, puisqu'il ne tète pas le téton, mais tout le sein.

Pour celles qui pensent qu'il faut faire quelque chose pour préparer le sein, les solutions sont légion :

  • homéopathie (en crème),
  • participation du conjoint, qui doit faire ressortir les tétons en les suçant longuement (je ne suis pas à l'aise avec ça… donc pour moi, c'est non),
  • massages spécifiques,
  • trous dans les soutiens-gorge,
  • coupelles recueille-lait à apposer durant la journée,
  • et même chirurgie, pour couper les petits canaux qui empêchent les tétons de ressortir !

Pour ma part, j'ai choisi les niplettes (d'une célèbre marque de puériculture). Le principe est simple : on appose une petite cloche sur le sein, et on aspire l'air par une seringue au travers d'un petit tube, ce qui fait ressortir le téton. Il faut laisser les embouts pendant huit heures chaque jour (en moyenne) pour étirer les canaux en douceur et ainsi avoir des mamelons parfaitement formés au bout d'un certain temps.

Il est déconseillé de les utiliser durant le dernier trimestre de grossesse, pour ne pas provoquer des contractions, alors je m'y mets dès maintenant (3 mois de grossesse) et je m'en servirai jusqu'au sixième mois.

Pour être honnête, je ne les porte pas toute la journée ou toute la nuit. C'est trop voyant alors que les beaux jours arrivent (impossible de mettre un gros pull), et la nuit, je bouge trop pour que ça reste en place, et j'ai trop peur d'irriter mes seins. Je mets donc mes niplettes le soir en rentrant du travail, et je les enlève au moment du coucher : je les porte donc entre trois et quatre heures par jour. J'essaierai d'augmenter ce temps plus tard, pendant les vacances d'été.

Et depuis quatre jours que je fais ça, j'ai l'impression d'un petit changement. Certes, ce n'est pas la révolution, mais je vois que mes tétons réagissent plus facilement aux stimuli, qu'ils ressortent plus. Au pire, si ça ne fonctionne pas, je testerai d'autres choses ! Je n'en ai pas encore parlé à ma sage-femme, c'est un peu mon petit secret, seul mon mari est au courant (difficile de lui cacher !).

J'ai aussi choisi une maternité plus loin de chez moi, mais dont je sais que le personnel sera attentif au démarrage de l'allaitement, et pourra m'aider et me soutenir. C'est primordial ! Lors de mon premier accouchement, j'avais l'impression d'être jugée et délaissée. Je compte bien aussi profiter du passage de ma sage-femme chez moi après l'accouchement (ce dont je n'ai pas bénéficié il y a cinq ans) pour m'aider.

Je ne me mets pas une pression monstre non plus : si ça ne fonctionne pas, je n'en ferai pas une maladie ! Je me dis que c'est une nouvelle aventure qui commence.

Et toi ? Tu as eu du mal à gérer un premier allaitement ? Tu voudrais retenter ? Comment t'y prépares-tu ? Viens nous raconter…