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Récit d'accouchement

Mon bel accouchement par césarienne, quand je rêvais d’un accouchement bien différent

J'ai toujours voulu avoir un enfant. Même deux, pour être exacte ! Très jeune déjà, je m'imaginais maman, je rédigeais des listes de prénoms longues comme le bras. Je me voyais enceinte et rayonnante (enfin bien dans ce corps dont je n'ai longtemps pas su quoi faire), et épanouie avec mon bébé dans les bras, après un de rêve.

Mais, tu vois, j'ai été patiente : j'ai vécu ma jeunesse à fond, j'ai bien profité, et j'ai rencontré MON homme.

Cet homme-là, c'était (et c'est toujours) LUI, le seul et l'unique. J'ai rapidement su que je voulais des enfants de lui. Mais je savais aussi que nous avions des choses à vivre avant qu'un ouragan d'amour (de pleurs, de nuits sans sommeil, de dents douloureuses, de colères inexpliquées, de couches à changer, de repas à donner….) n'envahisse nos vies.

Et puis, au bout de 7 ans d'amour, voilà enfin le bon moment ! De plus, étant de nature superstitieuse, je trouvais qu'un tel événement durant cette année de « tous les dangers » conjurait bien le sort. (« Conjurer le sort », c'est tout moi ! Ça, je pourrais t'en parler pendant des heures : faire un bébé la 7ème année de relation, mais pas faire un bébé qui naisse en 2013, avoir peur des 13 ans de couple, alors, se marier le jour J pour éviter ce chiffre… Moi ?!?!? Un brin « psychoteuse » ?! Nooooon, je ne te permets pas ! Je ne suis pas une psychoteuse ! Je suis une VIP : une Very Important Psychoteuse ! Non mais ! Bref.)

Mais bizarrement, je n'avais jamais psychoté sur l'accouchement. Surtout que ma première fut très agréable : mon ventre se dévoilait en douceur, la sensation de mon bébé qui bouge, et cet épanouissement total dans mon corps et dans ma tête !

photo de grossesse sépia

Crédits photo (creative commons) : Emery Co Photo

Et puis, lors de la dernière échographie, le rêve qui s'écaille un peu…. Mon bébé parfait ne s'était pas retourné. C'était en Janvier 2009, et je me souviens comme si c'était hier du moment où, dès les premières secondes de l'examen, mon gynécologue a prononcé le mot « siège ». Mon cerveau a déconnecté, je n'ai pas voulu comprendre. Ce n'était pas concevable ! Je rêvais d'un accouchement sans , dans la continuité de cette grossesse de rêve, donc « siège », non, à ce moment-là, je ne savais plus ce que cela voulait dire !

Puis, très vite, mon cerveau s'est reconnecté… mais directement à mon cœur ! Sans passer par les quelques neurones de bon sens que je possède. J'ai fondu en larmes, j'ai eu des spasmes, j'étais tellement chamboulée que je me suis provoquée un saignement de nez (non non, encore une fois, ne te trompe pas, je ne suis JAMAIS dans l'excès !).

Le gynéco m'a demandé pourquoi me mettre dans un tel état. Je lui ai répondu que ce n'était pas ce que j'avais prévu. Et là, il m'a dit une phrase que je n'oublierai jamais : « mais voyons, avec un enfant, ce n'est jamais ce que l'on prévoit ! ». Il m'a dit ça avec une infinie douceur, mais surtout une grande vérité… Tu vois ce que je veux dire ? C'est tellement évident ! Mais quand on aime tout contrôler, on l'oublie trop souvent !

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À partir de ce moment, il nous restait 15 jours pour que mon trésor se retourne, sinon, c'était programmée. Sur les conseils de ma sage femme, j'ai tenté l'acupuncture. Ça a bien fonctionné : il a encore plus renforcé sa position en siège !!! J'ai alors complètement changé d'attitude, car j'avais commencé à ressentir, au plus profond de moi, cette sensation inexplicable qu'il fallait que mon fils naisse par césarienne. J'avais un sentiment morbide qui flottait au-dessus de nous, ce sentiment qui me disait de ne pas forcer le destin en voulant à tout prix accoucher par voie basse.

Tout au long de ma grossesse, j'avais déjà beaucoup parlé à mon bébé, et durant ce mois de janvier, je lui ai expliqué que je lui faisais confiance, que s'il était en siège, c'était qu'il avait ses raisons, et que je ferais au mieux pour lui. Je lui disais quand il allait arriver et comment… Je suis persuadée que toutes ces paroles ont été bénéfiques, pour lui comme pour moi.

Mon fils, ma merveille, est né par césarienne programmée, un beau lundi ensoleillé de février.
Ce jour-là, je devais être la dernière « césa » de la matinée, mais mes contractions se sont intensifiées, et de dernière, je me suis retrouvée première (comme quoi, césarienne ou pas, mon bébé serait arrivé ce jour-là).

De ce fait, entre le moment où les infirmières m'ont dit de me reposer pour attendre sereinement la fin de la matinée et le moment où je suis partie au bloc, tout est allé très vite ! Mon chéri n'a pas pu assister à la césarienne, mais heureusement, la sage femme qui était à mes côtés a été adorable, très à l'écoute et toute douce.

Quand mon fils est sorti, l'anesthésiste a juste baissé le champ pour que je puisse l'apercevoir, mais il a très vite été emmené auprès de son papa. Je l'entendais pleurer… Le gynécologue m'a dit que nous avions pris la bonne décision avec cette césarienne, car il s'avérait que, comme il le craignait, mon placenta était vraiment mal placé. Et qu'en plus, Monsieur ‘Mour (mon maMour d'amour toujours) avait le cordon autour du cou.

Les larmes coulaient pendant que l'on finissait de s'occuper de moi. Je ne vais pas te mentir, mes pleurs n'étaient pas seulement la conséquence du bonheur. Ils étaient aussi dus au soulagement, car je dois l'avouer, j'avais quand même eu peur de cette intervention. Intervention qui, finalement, va très vite, avec un bébé qu'on te prend plus que vite, alors que tu l'as eu tout à toi, juste à toi, pendant neuf mois…

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Mais, malgré cette frustration, mon gynéco a encore été au top ! Il m'a permis d'aller immédiatement en salle de naissance avec les deux hommes de ma vie, sans passer par la salle de réveil. Rien que pour ça, je lui suis reconnaissante car, au final, mon bébé et moi avons été séparé seulement une demie heure, et moins d'une heure avec mon chéri.

main sur la joue d'un enfant

La naissance de mon petit garçon n'a donc pas été ce que j'avais imaginé durant mes rêves d'adolescente et lors des premiers mois de ma grossesse. Mais au final, je suis intimement convaincue que c'était la meilleure solution. Je ne doute pas et ne regrette pas un instant notre choix.

Les premiers jours, mon conjoint s'est beaucoup occupé de notre bébé, et ça, je dirais que c'est LE point positif de la césarienne. Il s'est très vite investi et m'a épaté de l'aisance avec laquelle il s'en occupait ! Il était même beaucoup plus à l'aise que moi !

Puis, j'ai très vite repris « possession » de mon corps, et m'occuper de mon fils s'est fait naturellement. Ma césarienne reste un vrai beau souvenir, car elle fait partie intégrante de l'histoire de mon fils. J'aime raconter sa naissance, et quand il me demande comment il est sorti de mon ventre, c'est beaucoup plus facile de lui montrer ma petite cicatrice ! (Oui, eh ben hein ! Il n'avait pas 3 ans quand il m'a posé la question pour la première fois ! Donc la sortie par le « bidou », c'est une SUPER réponse, et sans mensonge !)

Aujourd'hui, quand j'y pense, quand je regarde MON FILS, je me dis que si c'était à refaire, je referais pareil, car je ne voudrais changer pour rien au monde un soupçon de ce qu'il est.

Plus tard, la naissance de mon second fils a été à l'opposé de celle de mon aîné : 35h de contractions, et un accouchement par voie basse sans péridurale, car pas le temps de la poser… Tu le vois la paradoxe là ?! Oui oui, après une césarienne, c'est possible, d'accoucher par voie basse ! Et une dernière chose : césarienne ou voie basse, le lien à son enfant reste le même…

Je te raconterais peut-être cet accouchement une prochaine fois.

Et toi ? Tu avais imaginé ton accouchement idéal ? As-tu pu le vivre comme tu l'avais rêvé, ou bien ça s'est passé vraiment très différemment ? As-tu accepté ce changement facilement, ou bien tu as dû faire un « deuil » de cet idéal ? Raconte !

Toi aussi, tu veux témoigner et raconter ton accouchement ? C'est par ici !