Nous y voilà enfin ! Les trois mois réglementaires ont fini par s'écouler, la première échographie nous a montré un petit agité du bocal en pleine forme et nos espoirs commencent à contrebalancer les appréhensions naturelles du premier trimestre.
Quelle épreuve, que ces trois premiers mois ! Entre une ChérieChou en plein terrible two, une rentrée sur les chapeaux de roue et des nausées comme je n'en avais jamais connu, j'en garde un souvenir flou et brumeux, teinté de fatigue.
Crédits photo (creative commons) : talo urcera
Côté Maman
Au début, difficile d'y croire. Les symptômes ont mis du temps à apparaître, et moi qui pensais être plus sereine pour une deuxième grossesse, je me suis découverte encore plus angoissée. Ben oui, c'est sympa d'évoluer dans ce joli monde de la blogosphère parentale, mais forcément, on lit des tas d'histoires, on découvre les épreuves d'autres femmes, d'autres couples. Au final, j'ai entamé cette deuxième grossesse avec un regard beaucoup moins naïf sur la maternité en général, et sur l'épreuve de la grossesse en particulier.
Bref, j'ai fait ma grosse flippée, quoi.
Et puis, au fur et à mesure des examens positifs, l'idée a commencé à faire son chemin, doucement. Et, alors que je ne les attendais plus, que je pensais naïvement y avoir totalement échappé, les symptômes pas très sympas sont apparus, au premier rang duquel j'ai nommé les nausées !
Pour ChérieChou, j'avais eu quelques écœurements (l'odeur du café le matin, lorsque j'arrivais au boulot, me retournait invariablement l'estomac !), et à distance des repas, l'estomac vide, je me sentais un peu nauséeuse. Mais rien de dramatique, et dès 8 semaines d'aménorrhée, j'avais commencé à me sentir mieux.
Mais cette fois, c'est tout à fait l'inverse : aucun symptôme avant 8SA, et puis du jour au lendemain, des nausées carabinées en fin de journée, à partir de 17h30-18h, m'empêchant de manger correctement et surtout, comme elles s'éternisent toute la nuit, me provoquant des insomnies chroniques. Résultat, je me suis retrouvée en larmes, à pleurer d'épuisement chez mon médecin traitant, qui a fini par m'arrêter pendant une semaine, le temps de me reposer un peu.
Au bout d'une dizaine de jours à essayer de trouver un traitement homéopathique adapté, j'ai fini par céder et opter pour l'anti-histaminique conseillé par ma gynéco, dont un des effets secondaires puissants est d'être également un anti-nauséeux.
À ce jour, alors que j'entame le second trimestre, même si l'intensité des nausées est moindre, je continue à me sentir mal régulièrement, et en particulier la nuit.
Bref, ce premier trimestre m'a laissée sur les rotules, littéralement, puisqu'une sciatique s'est également invitée dans la danse !
Côté Papa
En ce qui concerne Mister F., après l'euphorie du test positif, il n'a pas vraiment eu l'occasion de se réjouir de cette grossesse. Il faut dire qu'étant donné mon état, il a dû assumer la logistique de la famille à lui tout seul pendant un bon moment, et que ça ne lui a pas laissé beaucoup de répit.
Par contre, il s'est motivé comme un fou pour nous trouver notre nouveau chez-nous ! Là où moi je m'étais imaginée rester encore dans notre appartement en location et vivre pendant quelque temps avec deux enfants dans la même chambre, il a mis un sacré coup d'accélérateur dans nos recherches de maison et a fini par nous dégoter une jolie petite perle, à 300m de notre appart actuel.
Bon, forcément, les semaines suivantes n'en ont été que plus chargées, entre les visites préalables, les recherches de prêt, les rendez-vous avec les entrepreneurs pour les travaux, etc. etc. Du coup, même si j'avais l'impression de me débattre seule avec mon état lamentable, pendant ces premiers mois de grossesse, je sais que c'était sa manière à lui de s'investir pour sa famille en pleine voie d'expansion.
Côté ChérieChou
Et alors, entre une maman épuisée et un papa overbooké, comment ça s'est passé, pour notre petite ChérieChou ?
Bon, comme tu l'imagines, ce n'était pas hyper easy… On dit que les enfants sentent lorsque leur mère tombe enceinte, et que parfois, avant même l'annonce, ils modifient leur comportement, voire en parlent directement. Je ne sais pas si c'est ce qu'il s'est passé pour ChérieChou, en ce début de mois de septembre, mais alors que mon test virait positif et qu'on revenait de longues vacances reposantes en famille, avec une petite fille en pleine forme et en voie d'acquisition de la propreté, nous avons découvert une petite tornade complètement perturbée, qui enchaînait les crises et les colères à longueur de journée. Bon, c'est de son âge aussi, mais quand même, le changement de comportement a été radical, alors je me suis posé la question.
Courant octobre, elle a fini par s'apaiser et nous avons pu souffler un peu, en attendant de lui en parler officiellement. Ça a d'ailleurs été un point très délicat pour nous, de savoir quand lui en parler. Pour ma première grossesse, sans le crier sur tous les toits avant la fin du premier trimestre, nous n'avions pas eu trop de mal à en parler autour de nous : à nos familles, que nous rejoignions pour Noël alors que j'en étais à 8SA, à certains amis et collègues. Et de toute façon, j'avais du mal à cacher mon ventre, alors lorsque les questions indiscrètes étaient posées, je finissais par en parler.
Mais cette fois-ci, la donne était très différente. Il était primordial, pour Mister F. et moi, que ChérieChou apprenne par nous qu'elle allait bientôt être grande sœur. Nous ne voulions en aucun cas qu'elle soit témoin d'une conversation entre adultes et qu'elle en entende parler sans que nous le réalisions. C'était vraiment une grande crainte pour moi, car je sais qu'à la crèche (ou même dans ma famille, d'ailleurs), certains adultes ne font pas forcément attention aux petits bambins à leurs pieds et parlent devant eux, sans réaliser que, même très jeunes, les enfants comprennent beaucoup de choses sans avoir forcément les moyens de gérer toutes ces informations.
Tout ça pour dire que nous ne voulions en aucun cas en discuter avec un adulte susceptible d'être en contact avec ChérieChou, avant de lui en avoir parlé directement. Nous avons également choisi d'attendre d'être complètement rassurés par l'écho du premier trimestre avant de lui apprendre une nouvelle aussi énorme pour sa petite vie à elle.
C'est comme ça que j'ai vécu pendant trois mois avec la peur de me faire démasquer (les mamans de la crèche sont de sacrées fouineuses, parfois !), avant de pouvoir enfin me poser un soir, dans le salon, auprès de ma petite fille et de son papa pour notre premier « conseil de famille ».
Dès que nous lui avons demandé son attention, ChérieChou est venue vers nous, s'est installée et nous a regardé posément, attendant patiemment que nous lui disions notre joli secret. Je ne sais pas si elle a compris intuitivement le sérieux de la situation ou si c'était simplement un hasard, mais son attitude nous a scotchés. Nous nous sommes retrouvés un peu bêtes, face à cette petite fille si sage, et puis nous nous sommes jetés à l'eau.
« ChérieChou, nous avons quelque chose à te dire, Papa et moi… Il y a un bébé dans le ventre de ta maman, ma puce. Tu vas devenir une grande sœur. »
J'avais passé l'après-midi à dévaliser les librairies du quartier pour trouver des petits livres adaptés à son âge. Nous lui avons donc montré en images l'histoire d'une petite fille dont la maman avait un bébé dans le ventre. ChérieChou nous a écoutés avec beaucoup d'attention, puis a commencé sa liste de questions : « Il est petit, le bébé ? Il dort ? Il est allongé ? Il ne sait pas parler ? Il ne sait pas marcher ? Il s'appelle qui ? Je peux le voir ? Ça y est, il a grandi ? Il va bientôt sortir ? »
Et elle a fini en se penchant vers moi pour embrasser mon ventre : « J'ai fait un bisou au bébé, moi ! » Bon, comme tu l'imagines, fondance absolue, amour puissance mille et curseur émotions dangereusement au max.
Depuis, ChérieChou réclame régulièrement les différents petits livres qui parlent de ça, avec une nette préférence pour ceux où le petit frère ou la petite sœur est déjà né(e). Elle nous en parle parfois, me demande si le bébé dort ou s'il a grandi. Elle a fièrement annoncé à ses éducatrices, à la crèche, qu'elle allait être grande sœur et s'est réjouie avec la simplicité d'une petite fille de 2 ans d'être le centre de l'attention et des effusions que son annonce a provoquées.
Pour être tout à fait honnête, elle est également aussi un peu perturbée et me montre qu'elle a besoin de beaucoup d'attention de ma part, tout en repoussant son papa. Mais ces petits mouvements d'humeur sont déjà en train de s'atténuer, et puis ça me semble naturel, qu'elle exprime d'une manière ou d'une autre combien cette nouvelle la bouleverse.
Voilà, ce premier trimestre éprouvant s'est terminé par le plus merveilleux des cadeaux, et je réalise à quel point cette deuxième grossesse s'annonce différente de la première.
Et toi ? As-tu noté de grosses différences entre ta première grossesse et la deuxième ? Comment as-tu annoncé la nouvelle à ton aîné(e) ? Quelle a été sa réaction ? Dis-nous !