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A la une / Témoignage

Le jour où j’ai dû faire un choix qui a déterminé le reste de ma vie…

On a tous des choix à faire dans la vie. Choisir le poisson ou la viande… Choisir de prendre le train ou la voiture… Choisir un pantalon ou une jupe… Oui mais voilà, il y a certains choix beaucoup plus importants, et qui décideront du reste de ta vie. Et il faut pourtant les faire, eux aussi.

Je vais te raconter mon histoire, mon choix, celui qu'il a fallu que je fasse, celui qui a dessiné mon avenir.

Il y a quelques années, après une séparation difficile, j'ai tenté de me reconstruire petit à petit. Le projet bébé qui n'a jamais marché, cette maison qu'on voulait acheter… tout était partie en fumée.

Il m'a fallu apprendre à vivre avec le regard des autres. Parce que, oui, m'être marié à 20 ans (contre l'avis assez unanime de mes proches), pour finalement me séparer un an et demi après, ça n'a pas été la meilleure idée que j'ai pu avoir.

Au gré de sorties, de copines et de flirts sans lendemain, je me suis surprise à revivre en me jurant que non ! On ne m'y reprendra pas.

C'est alors que (je suis sûre que tu me vois venir), par hasard, je rencontre Mister G. Mon cœur se remet à battre, il me dit les mots qu'il faut, me fait les promesses dont j'ai besoin. On n'habite pas très loin, on se voit souvent, on apprend à se connaitre ! Bienvenue à Petitnuageland.

Evidemment, ça n'allait pas durer… Mister G. m'informe qu'il doit partir (définitivement) pour son travail dans le sud de la France. A 800km de mon petit cœur ! Ô désespoir !

Finalement, c'est un peu les yeux fermés que j'ai fait mon 1er choix : je le suivrais. Oui, je pars avec lui. Même si nous n'avons jamais vécu ensemble. Même si notre relation ne compte que deux petits mois à son actif. Mon instinct me dit de le suivre.

En janvier, je demande ma mutation. Elle est approuvée, un poste se libère en avril. Il part en février. Pendant ce laps de temps, nous nous voyons tous les quinze jours, on fait la route chacun notre tour. On s'aime et les deux jours passés ensemble valent bien tous ces kilomètres.

Début mars, seule chez moi, je m'étonne, je m'interroge : moi qui ai toujours été affublé d'une petite poitrine, voilà que mes soutiens gorges me serrent… Mais non, ce n'est pas possible, on a fait très attention ! Deux tests plus tard (oui oui le 1er aurait pu se tromper), le verdict tombe : je suis enceinte.

prendre son envol

Crédits photo (creative commons) : Martinak 15

Et c'est là que je dois faire le choix le plus important de ma vie. Parce que demander une mutation, c'est facile, et puis on peut toujours le faire dans l'autre sens. Mais un enfant…

On est quand même deux dans cette histoire, cette décision je ne peux pas la prendre seule. Mister G. est dès les premières secondes pour qu'on garde ce petit être qui pousse dans mon ventre. Moi, je ne sais pas…

Je pèse le pour, le contre, j'essaye de m'imaginer l'avenir… Je suis tétanisée. Je n'arrive pas à choisir. Moi, presque 23 ans, séparée mais pas divorcée, enceinte d'un homme qui vit à 800km de moi et que mon entourage ne connait pas… Mais c'est quoi cette vie ?! Où sont mes rêves de petite fille ?! Hein, ils sont où ?

Je veux quand même en parler à mes parents, dont je suis assez proche. Après avoir tourné autour du pot une journée entière, je finis par leur dire. Mon père me soutient quelque soit le choix. Quant à ma mère, sa réaction est mitigée. Je ne sais pas quels sentiments dominent : la colère, la peine, la joie, l'incompréhension, ou le déni peut-être… Quoi qu'il en soit , elle finit par me dire : « il n'y a que toi qui peux prendre cette décision, ma fille ».

Mes parents n'ayant pas d'avis tranché, je me retrouve seule face à mon choix : devenir mère ou avorter ? Les mots sont posés. J'ai toujours voulu des enfants jeunes. Malgré un an de tentatives, ça n'a jamais marché avec mon futur ex-mari. Et là, on ne sait comment, je suis bel et bien enceinte. En plus, tu le sais comme moi, dans une telle situation, on n'a pas tout son temps ! Il faut se décider rapidement…

Je pèse le pour et le contre noir sur blanc pour la centième fois. Il y a Mr G… J'écoute mon instinct, on s'aime, c'est que ça devait être écrit quelque part. On est tous les deux en CDI (ce n'est pas très glam', mais c'est quand même important). Oui, je le veux ce bébé. Je suis prête, il prêt : nous allons !

Finalement, je ne me voyais pas avorter. Pas parce que je suis contre, mais parce qu'à ce moment-là, je ne me voyais pas avorter, tout simplement.

J'ai pris le risque, pour moi et pour mon enfant, de me lancer dans cette folle aventure. Mais mon CHOIX était fait, et advienne que pourra…

La grossesse a été un peu compliquée : la mutation n'a au final pas été acceptée, puisque « vous êtes enceinte ! », et puis les classiques joies de la grossesse, vomissements, rétention d'eau etc… L'accouchement fut formidable… Et c'est ainsi que nous sommes devenus parents d'une petite fille, qui a maintenant 3 ans. (Pour l'anecdote, le terme prévu était le jour de l'anniversaire de notre rencontre… Ah, le destin ! Elle est arrivée une semaine plus tôt, mais dans l'idée, c'était touchant.)

J'ai enfin eu ma mutation après mon congé . Mister G. et moi préparons notre mariage pour 2015, à présent que je suis officiellement divorcée de mon 1er mari.

J'ai fait un choix qui a changé toute ma vie. Aujourd'hui, je ne regrette rien. Même si éduquer un enfant, c'est compliqué, même si la vie de couple est remplie de compromis, même si la routine nous envahit un peu. J'ai ma vie, mes deux amours !

Si c'était à refaire, je referais pareil. Je ferais les mêmes erreurs, je prendrais les mêmes peines et les mêmes joies, puisque que ce sont chacun de ces pas qui m'ont conduit à la vie que je mène aujourd'hui. Et oui, je peux le dire : je suis heureuse !

Et toi ? Tu as dû faire des choix importants, dans un moment où bien peu de critères « raisonnables » semblaient réunis ? Tu as trouvé la réponse très rapidement, ou ça été long ? Raconte !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C'est par ici !