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A la une / Vie de maman

Que penserait la Ninette de 2010 de la Ninette maman de 2020 ?

Il faut le savoir, je n'ai pas toujours voulu avoir des enfants. Quelques mois seulement avant de tomber enceinte, j'étais même très loin de l'envisager. Pourtant, mes deux grossesses étaient désirées. Ces petites blagounettes que nous fait la vie ! J'aurais donc retourné ma veste… ? Pas si simple…

Partons en 2010

En 2010, je suis toute jeune active, je suis plus ou moins pas tellement en couple… et je ne suis pas attirée par la . Attention, je n'ai jamais dit « Je ne veux pas d'enfants », non, parce qu'il ne faut jamais dire jamais. Et puis parce que je sais que si je rencontre quelqu'un qui en veut, je lui en ferai… probablement. Mais si je rencontre quelqu'un qui n'en veut pas… ben… ça m'arrange en fait !

Pourquoi ? (liste non exhaustive)

  • parce que je ne souffre pas du syndrome Ohmaisqu'ilesttropmignonscepetitbébégouzougouzougouzou ;
  • parce que j'ai peu de patience avec les enfants ;
  • parce que je trouve que c'est une énorme responsabilité (éduquer un petit être jusqu'à le rendre capable d'être heureux !)
  • parce que je pense que je ne serai pas une bonne mère ;
  • parce qu'être un bon parent impose un certain renoncement de soi ;
  • parce que la grossesse déforme le corps ;
  • parce que l' ça fait mal ;
  • parce qu'on est déjà trop d'humains sur Terre…

Passons par 2013

En 2013, j'ai rencontré Mamour. Je n'ai pas changé d'avis sur la maternité, mais je savais en m'engageant avec lui qu'il n'envisageait pas sa vie sans enfants. La première fois qu'il me parle sérieusement d'arrêter ma contraception, je dis non, pas tout de suite, c'est trop tôt, je ne suis pas prête. Mais sa demande m'ébranle. Car en fait, pour la première fois, je me regarde dans un miroir (en vrai, hein, c'est pas une image) et je me dis « Toi, là dans le miroir, si tu voulais, tu pourrais, là, dans les mois qui viennent, être la maman de quelqu'un… La maman… Ma-man… » Pfiou ! ça m'a fichu un coup ! et ça m'a donné chaud tout à coup. Et déjà, au fond de moi, je savais que j'allais faire sous peu ce qui allait à l'encontre de toutes les raisons, plus fondées les unes que les autres, listées plus haut.

Revenons en 2020

Aujourd'hui, j'ai deux fils et un Mamour. Reprenons ma liste de raisons-pour-ne-pas avoir-d'enfants et voyons ce qu'il en est :

Je ne souffre toujours pas du syndrome Ohmaisqu'ilesttropmignonscepetitbébégouzougouzougouzou.

Mais je suis définitivement et gravement atteinte du syndrome Ohmaisqu'ilestbeaumonfilsetqu'ilestintelligentetcommentjesuistropfière. Pour être claire, les enfants des autres me laissent de marbre (enfin ils ne m'intéressent ni plus ni moins que les adultes quoi), mais je suis complètement gaga des miens… Ninette-de-2010 n'aurait pas été tout à fait étonnée de ça. J'avais beau trouver les bébés des autres bruyants, fatigants, même pas toujours beaux, je n'ai jamais eu aucun doute sur ma capacité à aimer mes propres enfants de façon inconditionnelle.

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Je n'ai toujours que peu de patience avec les enfants…

Encore que… je me suis surprise à apprécier communiquer avec les petits camarades de mes fils… Mais je me suis découvert des trésors de patience avec Bibou. Mais vraiment ! Je m'impressionnais moi-même ! Ninette-de-2010 aurait été super fière ! ça a duré… les deux premières années… Et puis le Terrible Two de Bibou a débuté… et Titou est arrivé à peu près en même temps… Et alors là, mon réservoir à patience s'est trouvé rapidement épuisé… Il se rerempli chaque nuit (enfin… quand la nuit est correcte… ce qui n'est pas tout à fait systématique…) mais se revide en général bien vite… Un séjour des monstres chez Papy et Mamie peut lui redonner jusqu'à 15 jours d'autonomie. C'est toujours ça…

Je maintiens que c'est énorme de prendre la responsabilité d'éduquer un petit être jusqu'à le rendre capable d'être heureux !

Et je continue de flipper à ce sujet. Quelle sera ma/notre part de responsabilité si nos fils sont malheureux, s'ils n'arrivent pas à trouver leur  équilibre ? ça va avec la raison suivante…

Suis-je une bonne mère ?

Bon, en même temps quelle maman ne s'est pas posée cette question ? Et en fait, le fait de se la poser n'est-il pas déjà une preuve qu'on n'est pas complètement nulle ? Ben oui, au moins on se remet en question ! C'est déjà ça… Mais quand même, il y a des moments de crises et de cris où me dis que j'ai bien du chemin à faire pour devenir la mère que je voudrais être, celle dont Ninette-de-2010 pourrait dire : « Ah ben voilà, cette Ninette-là a eu raison de faire des gosses car c'est vraiment une bonne maman ! »

Crédit photo (creative commons) : Pexels

Quant au renoncement de soi…

Ninette-de-2010 ne savait pas à quel point elle avait raison à ce sujet. J'ai envisagé de faire la liste de ce à quoi j'ai renoncé et puis je me suis dit ce serait à la fois réducteur, effrayant et contre-productif. Alors disons seulement que par amour pour mes amours je me fais souvent (trop ?) passer à l'arrière-plan et qu'il faudrait que je sois plus attentive à ne pas trop m'oublier car ce n'est bon pour personne. Mais le juste milieu n'est jamais facile à trouver…

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La grossesse qui déforme le corps…

Et bien, je n'ai pas trop à m'en plaindre. Mon corps a été déformé pendant mes grossesses de manière assez harmonieuse. Et depuis, j'ai certes 3 ou 4 kilos supplémentaires qui ont refusé de repartir mais je ne le vis pas si mal. Mes vergetures ont eu le bon goût de s'installer sur des zones de mon corps que je ne vois pour ainsi dire pas. Donc je m'en fiche éperdument. Mon plus grand regret finalement ce sont mes seins. Ils étaient si beaux, pas bien gros certes, mais fermes et jolis. Ils ont rapetissé et sont devenus flasques. J'ai eu du mal à l'accepter à la fin de mon premier allaitement quand j'ai réalisé à quoi ils allaient désormais ressembler. Et puis, je m'y suis faite. Ce n'est pas bien grave. Ninette-de-2010 serait certainement agréablement surprise de voir combien j'ai bien vécu mes grossesses et combien j'ai maîtrisé ma prise de poids. Et ce, malgré un diabète gestationnel (bon, j'édulcore un peu parce que le diabète gestationnel à la fin de la seconde grossesse, je ne le vivais pas si bien que ça). Je ne fais pas partie des femmes qui adorent être enceinte mais je ne fais pas non plus de celles qui détestent ça. Je garde ces moments de ma vie comme de jolies expériences… et c'était pas gagné d'avance !

L'accouchement qui fait mal

Ça j'ai connu… mais dans une moindre mesure comparée à celles qui n'ont pas eu de péridurale… Et là encore, Ninette-de-2010 serait sûrement impressionnée de voir combien j'ai su gérer mes douleurs pré-péridurale. Et puis elle serait très étonnée de voir que je m'en suis bien remise, plus rapidement que je ne l'imaginais et que j'ai occulté juste assez pour que ces heures, passées à souffrir comme jamais, à attendre, puis à pousser un petit être hurlant hors de mon entre-jambes, soient finalement aujourd'hui un merveilleux souvenir (non, non, il n'y a pas d'ironie dans cette phrase).

On est déjà trop d'humains sur Terre…

Ouais. Désolée Ninette-de-2010, c'est un peu de ma faute…

Bilan

Ninette-de-2010 n'est pas si éloignée de moi finalement… Ce que Ninette-de-2010 n'avait pas prévu c'est qu'au-delà de l'amour viscéral que je porte à mes fistons, en fait, j'aime ce que je partage avec eux. Je n'aurais jamais cru prendre autant de plaisir à lire des histoires, à chanter des chansons et à jouer avec eux. Si Ninette-de-2010 passait dans la rue quand je cours sur le trottoir en talons hauts en faisant des « Grrraou, je vais te manger ! » derrière un Bibou hilare, elle serait certainement très étonnée… et morte de rire… Mais, dans ces moments-là, de son regard comme de celui des autres, je me fiche comme de ma première dent.

Et toi, as-tu toujours voulu être maman ? Raconte-nous !