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A la une / Témoignage

Une longue envie d’enfant, et des essais qui ne roulent pas comme prévu…

J’ai toujours voulu être maman. Alors bien sûr dans l’absolu, la plupart des femme ont envie, un jour, plus ou moins tôt dans sa vie, désire fonder une famille. Mais là, je veux te parler d’une envie viscérale, d’un désir qui prend les tripes et qui t’habite depuis plus d’une dizaine d’années. Un rêve en somme.

Ma maman est tombée enceinte très jeune. Et pour elle, c’était donc normal de me mettre en garde contre les grossesses précoces. Je comprends qu’elle ne souhaitait que j’ai, moi, une adolescence rythmée par les couches, les biberons, les poussettes et tout ce qui gravite autour d’un enfant.

Mais bizarrement, elle avait beau essayé de me persuader que je devais vivre ma vie d’ado, et devenir une adulte responsable avant de devenir mère, je m’en fichais. Complètement. A 14 ans déjà, je voulais être maman. J’aurais pu si je l’avais vraiment voulu, je pense. Mais j’étais peut-être consciente que c’était trop tôt.

Toujours est-il que je me voyais quelques années plus tard avec une grande famille. Mon rêve, c’était d’avoir 10 enfants. Oui, j’ai bien dis dix. Donc dans ma logique implacable, il fallait que je commence tôt. Et pour moi, attendre d’avoir 25/30 ans, c’était inconcevable.

Peut-être aussi parce que je m’étais mis en tête cette idée complètement bête que, plus on a un enfant tard, moins on peut profiter de lui. Comme si être mère à 30 ans, c’était être déjà une grand-mère.

Avec le recul et la maturité, mais surtout les expériences de ma vie, j’ai compris que l’important n’est pas d’avoir une grande famille, ou une famille jeune… Mais d’en avoir une tout court.

A 19 ans j’ai rencontré Mr Lifeiscool, qui va devenir bientôt mon maripourlavie. Je ne voyais pas encore loin dans notre relation, mais je me sentais en paix avec lui, comme si j’avais enfin trouvé l’homme de ma vie. Je dis enfin, parce qu’à 19 ans, je voulais ce qui allait de pair avec une famille : un amoureux, futur mari. Et après de nombreuses déceptions amoureuses, j’avais un peu jeté l’éponge.

Très vite, nous nous sommes installés ensemble, et nous avons commencé à faire des projets. Nous commencions à bien prendre nos marques dans cet univers nouveau qu’est la vie de couple, et bientôt, nous étions même les « posés » de la bande.

En 2010, alors que Mr Lifeiscool et moi étions en plein déménagement, je prends conscience que j’ai du retard.
Ce qui est assez bizarre, étant donné que nous faisons plus ou moins en sorte que je ne tombe pas enceinte.
Mais voilà, la petite graine a germé dans mon cerveau (ha ha, tu as pensé dans mon ventre, hein ? Ce serait trop facile, n’est-ce pas ?), et me voilà à espérer de tout cœur qu’une petite crevette se soit nichée.

Bon je vais être honnête avec toi : Mr Lifeiscool lui, il n’était pas trop chaud. Bien sûr, il voulait des enfants, mais nous avions à peine plus de 20 ans, et il voulait encore profiter de sa jeunesse. Dans ma petite tête, je me disais qu’il changerait vite d’avis.

Et… Il a changé d’avis lorsque le test sanguin nous est revenu négatif. J’ai eu le sentiment que mon monde s’écroulait (pourtant je n’étais pas au bout de mes surprises), et rien ne pouvait me consoler.

Rien ? Sauf la phrase de Mr Lifeiscool : « Tu le veux ce bébé, hein? Allons-y, faisons un bébé. » Oui, oui, toi aussi, je te vois fondre juste en lisant cette phrase !

Mon rêve commençait, nous étions donc sur la route de la conception.

photo de couple campagne

Crédits photo (creative commons) : Ryan Polei

Seulement voilà, nous étions loin de nous douter qu’au lieu de prendre l’autoroute ou la nationale, nous devrions prendre les petits chemins de campagnes. Tu sais, ceux qui ont pleins de bosses, qui sont tortueux, où tu te demandes si ta voiture va passer là, et où tu finis par crever un pneu et tomber en panne, puis attendre longtemps, trop longtemps, la dépanneuse.

Nous commençons donc les essais, et avec eux débutent les périodes dites de « psychotages ». Ah, qu’est-ce je les déteste celles-là !

Ces périodes où tu tâtes tes seins comme si c’étaient des pis de vache, à la recherche de la moindre douleur. Où tu essayes d’utiliser la méthode Billings, mais tu n’arrives même pas à faire la différence entre glaire blanc d’œuf et glaire filante… Ou encore, quand tu as des nausées, mais que tu ne sais plus si c’est dû au Chabichou qui à 3 semaines d’âge dans le frigo ou à une crevette qui pousse dans ton ventre… Mais tu t’en fous du Chabichou, toi tu ne pense qu’à la crevette.

Et le pire ennemi… Le test urinaire. Le test urinaire, au début tu l’aimes bien, c’est ton meilleur ami, limite même tu le combines avec un test d’ovulation, des fois que ça marcherait encore mieux. Et au fur et à mesure, tu te sens devenir comme Hulk, et tu le casse en deux. Tu ne sais pas comment, mais tu l’as fais.

Et voilà, déjà une année est passée. Eté 2011, nous sommes à une fête de famille. Il n’y a pas énormément d’enfants, mais il y en a suffisamment pour que le cafard me gagne. C’est alors que quelqu’un dans l’assemblé nous jette une question, qui a comme l’effet d’une claque : « Bon et vous ? C’est pour quand ? Faudrait peut-être s’y mettre. »

J’ai ravalé ma salive et ma fierté, et j’ai répondu en souriant : « On y travaille. » On y travaillait, oui, tous les jours, sans relâche, je m’énervais quand on me disait « c’est dans la tête » ou « vous êtes jeunes profitez ». Oui , bien sûr, à 22 ans on est jeune. Mais quand on a envie d’être maman depuis 8 ans, ça fait long quand même.

Je n’avais plus mes règles, ou quasiment jamais, et je prenais du poids sans cesse. Et pourtant, je n’étais pas enceinte.

En Septembre, Mr Lifeiscool et moi décidons d’aller voir un gynécologue. Encore un. Car j’en avais déjà vu deux, et chacun s’accordait à dire que tout était parfaitement normal. Mais cette fois-ci je ne l’entendais pas de cette oreille.

Le gynécologue a commencé par me poser tout un tas de questions, sur mon poids, mes habitudes alimentaires, sur mon travail, mes antécédents familiaux… Puis il s’est mis à faire une chose que je n’ai pas compris : il a calculé mon IMC.

Et c’est tout naturellement, comme s’il me disait « il fait beau aujourd’hui », qu’il m’a dit : « Mais Madame, si vous ne tombez pas enceinte, c’est normal. C’est parce que vous êtes grosse. ».

J’ai calmé Hulk, qui essayait de sortir de ma tête pour aller faire de celle du gynécologue un joli triangle isocèle, et ai rétorqué que dans ma famille, toutes les femmes étaient rondes et que cela ne les avait pas empêché de tomber enceinte pour autant.

Alors le gynécologue s’est ravisé et m’a proposé de me faire une échographie.

Et là, le verdict est tombé. Ovaires polykystiques sévères.

Dans ma tête, je n’ai pas tout de suite mesuré tout ce que cela engendrerait par la suite.  Ce qui me faisait plaisir, c’était d’avoir rabaissé son caquet à mon gynécologue, qui me dit alors la phrase que j’aime le plus au monde : « Vous aviez raison ! ».

Il nous a donc prescrit des bilans sanguins et m’a fait prendre des médicaments pour redémarrer un cycle. Le mois suivant, il a décidé de me prescrire des hormones.

C’est à cet instant que j’ai réalisé que nous n’emprunterions pas l’autoroute, lorsque j’ai fais ma première piqûre.
Celles qui suivirent étaient porteuses d’espoirs. A la fin de la première stimulation, lorsque j’ai effectué ma piqûre pour ovuler, j’étais plus confiante que jamais.

Mais quand mes règles sont arrivées, pfiou, je crois que je n’ai jamais été aussi déçue auparavant !

Tant pis, on n’allait pas abandonner, on allait repartir pour un nouveau cycle, avec de nouveau tout un tas de piqûres, des échographies tous les deux jours… Ce calvaire dura ainsi huit mois.

Huit longs mois pendant lesquels j’ai fini par arrêter de me battre. Je n’en voyais plus le bout, mes copines tombaient toutes enceintes, mais pas moi. Je continuais de grossir avec les hormones. Notre entourage se voulait encourageant, mais nous enfonçait plus qu’autre chose. J’étais à bout.

Le huitième mois, j’ai décidé d’arrêter. J’ai dis à Monsieur Lifeiscool « Écoute, c’est la dernière fois, j’en ai marre, si cette fois-ci ça ne fonctionne pas, j’arrête tout, je veux qu’on pense à nous. ».

Mai 2012, huitième mois, fin de cycle. Les vilaines ne se présentent pas…

La suite, je t’en parlerais bientôt.

Et toi ? Tu désires avoir des enfants depuis ton adolescence ? Tu as commencé les essais quand tu étais encore jeune ? Toi aussi, tu as eu de mauvaises surprises en découvrant que la route serait loin d’être toute droite ? Raconte !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !