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A la une / Témoignage

Bilan des 6 premiers mois avec bébé : côté personnel et côté couple

Après un premier bilan sur cette période, le voici, le voilà, ce fameux article que j'ai eu tant de mal à écrire… Il m'en a fallu du temps, et j'espère qu'il t'aidera à saisir une partie des heureuses contradictions que portent en elles beaucoup de mamans !

La vie sociale

Savoir s'adapter au rythme de son bébé

Bien avant même d'être enceinte, il me semblait inconcevable de chambouler toute notre vie au moment de l'arrivée d'un enfant. Alors oui, je n'étais pas complètement naïve, et j'étais bien consciente qu'il allait falloir s'adapter au rythme de notre petit bébé pour qu'il se développe dans un environnement bienveillant et adapté. Mais j'ai toujours gardé en tête comme un phare rouge clignotant, qu'une fois que je serai « maman », je ne serai pas « uniquement une maman ».

J'ai toujours fait des tas d'activités extrascolaires ou extraprofessionnelles, à tout âge et dans des tas de domaines, j'ai beaucoup voyagé, j'ai vécu à l'étranger, et toutes ces expériences qui m'ont tellement plu, tellement enrichies, m'ont forgée. Il était donc inenvisageable pour moi de renoncer à toutes ces richesses, et par là-même, d'en priver mon bébé.

Alors voilà, ça, c'est la théorie ! Mais en pratique, ce n'est pas si facile, et ça demande pas mal d'organisation. Pendant le congé , tu es très à l'écoute de ton petit bout, qui de toutes façons dort beaucoup, s'endort n'importe où et ne boit que du lait. Du coup, les sorties sont assez faciles à gérer, et je t'encourage vivement à en profiter !

Mais dès que ton petit chou grandit, qu'il commence à explorer autour de lui, qu'il a du mal à s'endormir en journée surtout s'il y a du bruit tout autour, et qu'il refuse de rester sagement dans tes bras (alors que pendant les 3 premiers mois, c'était l'inverse, et quand tu essayais de le poser, il te faisait bien comprendre qu'il n'en était pas question !)… Alors là, les sorties deviennent plus sportives ! Il faut alors prendre garde à ses besoins (repos, sieste au calme ou endroit pour bouger et jouer tranquillement). Il faut également prévoir ses repas (purées et compotes en plus des biberons).

Bref, ça devient plus complexe, mais tu l'auras compris, je n'ai pas renoncé ! Même si, à toi, je peux l'avouer : je me suis laissée surprendre une ou deux fois, et je me suis retrouvée avec une ChérieChou surexcitée, qui ne voulait absolument pas fermer l'œil dans le porte-bébé pendant tout le temps du brunch du dimanche entre filles. Ce qui fait qu'une fois rentrée à la maison, je me retrouvais avec un bébé énervé et fatigué : je n'en étais pas bien fière, et je me suis mise à faire plus attention.

Ne pas renoncer à voir du monde

Bon, faire suivre son bébé partout, ça a quand même ses limites, pour lui comme pour ses parents. Du coup, nous n'hésitons pas, Mister F. et moi, à demander des coups de main à droite et à gauche, histoire de souffler un peu et de profiter autrement qu'en famille de notre temps libre.

Ne t'affole pas, on n'est pas du genre à laisser notre bébé plusieurs semaines à ses grands-parents pour reprendre allègrement notre vie de jeunes citadins, non non : on adore nos weekends tranquilles en famille. Cela dit, je n'ai jamais autant apprécié une soirée resto que depuis que nos petites sœurs respectives nous permettent d'en avoir une de temps en temps, en nous offrant des soirées baby-sitting. Les grands-parents sont également mis à contribution et nous gardent la miss le temps d'un weekend à Londres ou d'une sortie ski de rando. Cela nous permet de continuer à voir nos amis, avec ou sans bébé, et à faire des activités pas forcément accessibles en porte-bébé : en deux mots, c'est l'équilibre qui nous convient pour ne pas nous sentir frustrés !

On a d'ailleurs tout deux remarqué que le temps passé avec notre fille au moment des retrouvailles est d'autant plus riche que nous avons été séparés quelques temps. C'est d'ailleurs la même chose à la fin d'une journée de travail : nous profitons bien plus des quelques heures avec ChérieChou que pendant le weekend où parfois, il faut bien l'avouer, on aurait envie que les périodes de sieste soient un peu plus longues…. (Mais non, je ne suis pas une mère indigne !)

bilan premiers mois bébé côté couple et côté personnel

Crédits photo (creative commons) : Brooke Raymond

Et le couple, dans tout ça…

Comment se retrouver ?

Si j'ai passé un peu de temps à te décrire notre organisation, c'est qu'elle est essentielle vis-à-vis de notre . La naissance de notre fille nous a beaucoup rapproché, puisque nous sommes en phase sur la plupart des questions existentielles pour les jeunes parents (tétine ou pas tétine ? La laisser pleurer quelques minutes dans le lit ou foncer la rassurer ? Crèche ou nourrice ?). De mon côté, l'arrivée de ChérieChou m'a aussi permis de m'affirmer face à ma famille, qui est plutôt du genre envahissante et débordante de conseils et de critiques (presque au point d'y dédier un article… À voir !).

Du coup, notre entité en tant que parents s'est bien consolidée, mais le couple s'est un peu oublié…. C'est sûr qu'on ne peut pas tout faire en même temps, et que les premiers temps, toute notre énergie était tournée vers notre petit bébé qui avait tant besoin de nous. Mais passé le bonheur flou du début, on a eu envie de mettre un pied prudent hors de notre cocon.

Nous avons commencé doucement, en profitant de la présence de nos parents pour garder la miss : un ciné, un resto ou une journée à deux. Depuis qu'elle est à la crèche, on essaie de prendre régulièrement une journée en amoureux : ça aide à se retrouver, et c'est sûr qu'avec tous ces chamboulements, on en a parfois bien besoin.

Et sous la couette ?

Alors là, c'est une autre histoire. Je vais être honnête avec toi, car cet aspect m'angoissait beaucoup. Et que même s'il a été évoqué encore récemment sur ce blog, ce n'est pas toujours évident de trouver des réponses.

Dans la vraie vie – pas la vie virtuelle -, je suis bien trop timide pour aborder ce genre de sujet avec mes amies. Heureusement que la sage-femme qui me faisait la rééducation était suffisamment fine pour me mettre à l'aise et me faire parler !

Le début n'a pas été facile : encore en rémission de mon épisiotomie, j'étais très angoissée et j'avais peur d'avoir mal. Les massages et les moments tendres permettaient de me rassurer, mais pour parler concrètement, il a aussi fallu investir dans un bon lubrifiant ! Autre chose : j'ai allaité notre fille pendant les trois premiers mois, et dans mon esprit un peu embrouillé, j'avais comme l'impression que mon corps et surtout ma poitrine ne n'appartenaient plus vraiment, et il était alors difficile d'être disponible pour des galipettes sous la couette. Du coup, la fin de l'allaitement à été vraiment salvateur pour notre vie sexuelle !

Physiquement

Les modifications du corps

Même si je l'ai déjà abordé dans un précédent article, les modifications physiques sont clairement au cœur de tous ces bouleversements qui nous tombent dessus après la naissance. En ce qui me concerne, les kilos ont vite fondu, vraisemblablement grâce à l'allaitement. Et puis, à cause de mon régime diabète, je n'avais de toute façon pas grand chose à perdre.

Mais là où ça fait mal, c'est qu'après avoir repris le travail, je me suis mise à reprendre du poids sans raison apparente. J'en suis à la moitié de ce que j'ai pris enceinte, et même si je suis persuadée que c'est lié à la reprise de la pilule, j'ai du mal à trouver une solution. Mon corps me semble juste complètement détraqué, et autant le suivi médical est très présent pendant la grossesse, autant je trouve difficile de trouver un bon interlocuteur pour la suite.

La fatigue physique

Bien sûr, la fatigue qui s'accumule au fil des mois n'aide pas à se sentir en forme et à accepter toutes ces modifications naturelles ! On essaie de se relayer, notamment la nuit, Mister F. et moi. Mais parfois, on finit tous deux comme de vraies loques face à notre fille débordante d'énergie !

Et c'est là qu'il faut être vigilant à ne pas s'oublier soi-même, à ne pas oublier de prendre du temps pour l'autre, malgré le peu d'énergie qu'il nous reste. Encore maintenant, on se fait souvent piéger dans la spirale de la fatigue sans fin, et c'est toujours l'autre qui en pâtit le premier : dur, dur d'être jeunes parents ! J'ai déjà évoqué au-dessus nos petites astuces pour nous préserver en tant que couple, mais ça ne m'empêche pas de régulièrement tirer la sonnette d'alarme pour forcer Mister F. à se poser, à laisser de côté son rôle de papa et à reprendre son rôle de mari.

Psychologiquement

Se retrouver soi-même

Toutes les mamans sont des warriors, et quand on n'appartient pas encore au club et qu'on prête un peu attention à leur art du jonglage et de l'organisation, on ne peut qu'être impressionnée. Mais aujourd'hui, je vais te faire une révélation : si toutes les mamans sont des warriors, c'est qu'elles n'ont pas vraiment le choix ! Ce qui veut dire que oui, même toi qui est pleine d'appréhension, tu vas te révéler la meilleure des mamans, c'est-à-dire celle qui convient le mieux à ton bébé d'amour. Et oui, tu y arriveras, malgré les moments d'angoisse, et malgré la fatigue, tu seras la maman dont ton petit a besoin, tu seras celle qui le comprend sans mots, celle qui sait l'apaiser et lui donner ce dont il a besoin.

Alors attention, ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit : je ne cautionne pas l'image de la parfaite mère épanouie, ou encore l'idée bien trop répandue d'un instinct maternel gravé en nous, femmes, depuis la nuit des temps ! Je dis seulement qu'en tant que mère, tu vas apprendre à connaître ton petit, à découvrir ses besoins et sa manière de les exprimer, et que petit à petit, tu sauras y répondre, à ta manière… Et ça tombe bien parce que c'est celle dont ton enfant a besoin.

Tout ça pour dire que quand tu as été à l'écoute de ce petit être pas si facile que ça à gérer pendant les 3 premiers mois de sa vie (ou plus), que tu as mis de côté ta fatigue physique et tes besoins vitaux (oui oui, n'importe quelle jeune maman te le dira, dans les premiers temps, la douche quotidienne est parfois optionnelle : c'est pas toujours évident de trouver le temps entre deux tétées et trois couches pleines !), que tu as mis ton corps à sa disposition (ben oui, pendant 9 mois, c'est quand même dans ton bidon qu'il s'amusait à faire ses galipettes, et à la naissance, c'est les seins qui prennent le relais !)… Eh bien, ce n'est pas toujours facile de se retrouver soi-même. Je veux dire soi en tant que personne, femme, jeune ou moins jeune, active ou pas, avec ses traits de caractère et son histoire, bref celle que tu étais avant de devenir maman.

Je peux t'assurer que ce n'est pas toujours évident de se retrouver, et moi, il m'en a fallu, du temps ! Alors bien sûr, la reprise du travail m'a bien aidée à me redéfinir, mais pour tout t'avouer (attention, deuxième grande révélation du jour !), toi aussi, tu m'as bien aidée. Écrire ces articles, me raconter, revenir sur mes regrets, mes frustrations et mes angoisses des derniers mois, revivre ces grands bonheurs et laisser une trace écrite de toute cette partie de ma vie, si marquante, m'a permis de sortir la tête de l'eau et de prendre du recul. Eh oui, lectrice, je me sers de toi comme thérapeute !

Faire face à la dépression post-partum

Ce qui m'amène à l'avant-dernier paragraphe de ce billet. Oui, je pense avoir fait une dépression post-partum, 5 à 6 mois après l'accouchement, et je suis allée voir une thérapeute, parce que dans le brouillard de l'hiver et de la fatigue, j'étais un peu perdue. En ce qui me concerne, je ne suis pas tombée sur la personne qui me convenait, et je n'ai donc fait qu'une seule séance. Mais malgré tout, en 30 minutes, j'ai tout de même réalisé un certain nombre de choses et identifié plusieurs points sur lesquels je devais « travailler » pour m'y retrouver.

Mon amie de toujours, Cocci, qui me connaît si bien et qui a su prendre le temps de m'écouter, m'a aidée à franchir ce cap et à m'organiser pour appréhender au mieux cette transition. J'ai mis en place des tas de petites astuces pour me permettre de souffler au quotidien. Sans entrer dans les détails puisqu'il n'y a rien d'extraordinaire, prendre conscience que j'ai besoin de me permettre de souffler à ce moment a été la première étape de ma rémission.

Alors, je ne peux que t'encourager, toi, jeune maman perdue et débordée, à en parler autour de toi : au papa, à ta famille ou à tes amis, ou encore à des professionnels. Encore une fois, ma super sage-femme m'a beaucoup aidée. Et toi, maman expérimentée qui est passée par là, mais qui l'a peut-être oublié, n'hésite pas à prendre des nouvelles des jeunes mamans autour de toi avec bienveillance : ça m'aurait fait beaucoup de bien qu'une maman passée par ces déboires et ressortie indemne m'épaule dans ces moments difficiles.

Pour les mois à venir

Et maintenant, comment on fait pour aller mieux, et tenir la route ?

Loin de moi l'idée de terminer ce billet sur cette note un peu en demi-teinte : je te rassure, je suis une maman heureuse et épanouie, oui mais… à MA façon ! Ce qui veut dire que parfois, je laisse ma fille à son père pour aller faire du shopping, que parfois je vais boire un coup le soir après le boulot sans culpabiliser de ne pas avoir pu donner le bain à ma fille ce jour-là, que je continue à rager de n'avoir pas encore pu reprendre toutes mes activités… Mais que parfois aussi, je pose une journée de congé pour passer du temps toute seule avec ma fille, histoire de revivre un peu égoïstement la symbiose du début…

Voilà, je pourrais te sortir encore des dizaines d'exemples de toutes mes contradictions, mais je voudrais surtout finir par ce conseil : sois la mère que tu veux être ! La femme heureuse et épanouie que tu étais avant ta grossesse n'a pas intérêt à disparaître, puisque c'est d'elle que l'heureux jeune papa est tombé amoureux, et c'est sur elle que l'heureux nouveau-né prendra exemple !

Et toi ? Comment as-tu vécu les bouleversements des premiers mois ? Quelles activités as-tu laissé tomber suite à la naissance de ton enfant ? Quelles sont les choses qui t'ont aidé à te retrouver toi-même, et à vous retrouver en tant que couple ? Viens en parler !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C'est par ici !