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Se débarrasser de la tétine

Aaah la tétine ! Ou tototte, tutute, sucette, comme on veut ! Un sujet aussi controversé et commenté que l’allaitement ou le choix du mode de garde (bon peut-être pas autant, mais pas loin). Elle favoriserait les problèmes bucco-dentaires, les nez bouchés, les otites, les déformations, la salivation excessive… Bref, le diable en personne.

La découverte de l’objet maudit

Avant d’être maman, je disais : « Chez nous, la tétine, jamais ! » (pour toutes les raisons évoquées ci-dessus). D’ailleurs, les six premiers mois de mon fils, nous n’avons pas eu recours à la tétine. Il n’en avait pas besoin pour s’endormir, il la rejetait, même (nous avons fait quelques essais). Le bonheur, quoi !

Et puis, à 6 mois, le bambin commence à faire ses dents. Il souffre beaucoup. On lui donne des choses à mâchouiller, et il s’avère que rien n’est plus efficace que la tétine pour ça… Un morceau mou pour presser la dent douloureuse, parfait !

Voilà donc comment tout a commencé chez nous : la tétine, c’était à mordiller, pour les dents du bébé.

Et puis, l’inévitable s’est produit : le réflexe de succion. Et le bien-être qui en découle… Durant l’année où mon fils a fait ses dents, la tétine était son moyen de moins souffrir. Et petit à petit, c’est devenu son moyen de s’endormir, associé à son doudou nounours.

La culpabilité

Le temps a passé et aujourd’hui, le bébé a bien grandi. Si quand on se promène dans la rue avec un nourrisson, personne ne fait de remarque sur ce qu’il a dans sa bouche, à partir de 2 ans, ça devient plus compliqué.

On a droit aux commentaires d’inconnus, qui pensent la plupart du temps nous aider avec des réflexions comme :  « Mais tu es trop grand pour avoir ça dans la bouche ! » ou « Ah, mais tu as les dents écartées, c’est à cause de la tétine ! » Et dans la famille proche, c’est la même chose. Par exemple, les grands-parents qui font un commentaire à chaque fois qu’on vient les voir : « Ce n’est pas encore fini, la tétine ? »

Comme si c’était simple de dire à son enfant de 2 ou 3 ans : « Bon, maintenant, ça suffit ! Ce qui t’a donné du réconfort pendant tant de temps, c’est terminé, on jette ! »

Alors j’ai culpabilisé. Culpabilisé de lui avoir donnée à 6 mois, alors qu’il pouvait s’en passer à l’époque. Culpabilisé de ne pas savoir comment lui retirer quelque chose qui peut lui faire du mal. Culpabilisé de le frustrer quand je lui retirais.

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D’autant que, je le vois, sa mâchoire en a souffert : ses dents de devant n’ont pas poussé correctement. C’est réversible, à condition d’arrêter la tétine avant ses 4 ans…

Les solutions

Déjà, arrêter de culpabiliser !

La tétine a été un moyen, à un moment X, de soulager notre enfant de ses douleurs ou de ses angoisses. J’ai fait à cette époque ce qui me semblait le mieux pour lui. Idem pour de nombreux parents : le réflexe de succion est très fort chez les nourrissons et certains en ont un besoin plus grand que d’autres.

Ça ne sert vraiment à rien de se blâmer. Lorsque ça devient un problème, trouvons des solutions !

Cimetière de sucettes

Crédits photo (creative commons) : Jacob Bøtter

Si possible, « sevrer » l’enfant avant ses 6 mois.

Après, il devient plus difficile de s’en séparer.

Une amie à moi l’a fait : chaque nuit, elle n’en pouvait plus de se réveiller pour redonner la tétine à son fils. Elle a alors décidé de passer quelques nuits à le bercer, lui parler, afin qu’il se rendorme seul… et elle a réussi !

Faire progressif

Au début, notre fils emportait la tétine partout. Pour faire les courses, dans la poussette, dans la voiture… Vers ses 2 ans, nous avons restreint la tétine à la maison et à la voiture, puis vers 3 ans à sa chambre. La voiture, ça reste occasionnel (s’il est très fatigué en fin de journée, par exemple). Cette restriction de l’espace a été très bien comprise et acceptée, car ce n’est pas un interdit strict.

Depuis peu, il n’a sa tétine que pour s’endormir, et pas avant. Nous lui retirons lorsqu’il s’est endormi. L’étape actuelle (qu’on expérimente en ce moment et qui est un peu fatigante) c’est de ne pas lui redonner la nuit s’il se réveille et la réclame, mais de l’aider à se rendormir seul. C’est parfois du sport ! J’avoue que je suis beaucoup moins à l’aise que le papa là-dessus. Cette nuit, par exemple, j’ai cédé… au bout de dix minutes de pleurs, je lui ai redonnée.

Ne pas culpabiliser l’enfant

Lui n’y voit qu’un moyen de se calmer et se détendre, il faut juste lui apprendre à s’en sevrer. C’est comme une drogue pour lui, qui lui envoie des endorphines (les hormones du plaisir) en continu ! Imagine-toi te priver d’un coup de quelque chose qui te fait du bien…

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En revanche, on le félicite à chaque fois qu’il fait un pas en avant. S’il « rechute », tant pis, on lui rappelle juste les règles en douceur, et on ne cède pas (un peu comme pour la propreté, en fait).

Le prendre comme un jeu

Fabriquer une boîte à tétine (où l’enfermer pour dormir), ou donner la tétine à une peluche qui va lui garder durant son absence…

Un ami m’a parlé un jour d’une histoire qu’il a utilisée pour ses filles : la petite souris des tétines. C’est le même principe que pour les dents : une tétine déposée = un petit cadeau. Attention : la tétine ne revient jamais ! Sinon ça perd tout son intérêt. Il a bien expliqué à ses enfants que la souris prendrait bien soin des tétines, car elle en avait besoin, elle. Une histoire à tenter, je ne l’ai pas encore fait !

Lire ensemble des albums sur le sujet (qui peuvent vraiment aider l’enfant à faire son cheminement)

  • Nénègle sur la montagne de Benoît Charlat. L’histoire d’un petit aigle qui, pour pouvoir s’envoler correctement, doit se débarrasser de son doudou, son camion rouge, son biberon… et de sa tétine !
  • La tétine, c’est fini ! de Sabine Minssieux. Un livre animé où, page après page, un des huit enfants laisse sa tétine au vestiaire. De jolies illustrations, plutôt pour les petits (2 ans environ).
  • La tétine de Nina par Christine Naumann-Villemin. Nina veut emporter sa tétine partout. Elle ne s’en séparera jamais, même quand elle sera grande, le jour de son mariage ! Un livre pour les enfants un peu plus grands (à partir de 3 ans).

Il existe de nombreux autres livres sur le sujet, à retrouver dans les bibliothèques ou les librairies !

Et pour finir… prendre son temps !

Rome ne s’est pas construite en un jour, comme on dit. Alors défaire ce qui a accompagné les trois ou quatre premières années de la vie de son enfant… Personnellement je compte beaucoup sur la rentrée à l’école maternelle pour aider mon fils dans son sevrage.

Et toi ? Tu as aussi un bébé accro à la sucette ? Tu culpabilises ? Tu as d’autres solutions pour venir à bout de l’objet maudit ? Dis-nous !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C’est par ici !