Pour certains, c’est évident. Parfois même il est planifié au mois près, si la nature le permet. Pour moi, le deuxième enfant n’est pas forcément une évidence, mais un choix mûrement réfléchi.
En effet, l’arrivée de notre premier enfant a considérablement changé notre quotidien, comme je le racontais dans un autre article sur ma dépression post-partum. J’ai appris à être maman avec beaucoup de difficultés les premiers mois. Au bout d’un an, je me suis dit sous forme de bilan « ça y est, nous avons atteint un équilibre avec notre fils, nous sommes enfin heureux, je ne veux pas d’autre enfant ».
Au même moment, des amies commençaient déjà à envisager le 2e, voulant des enfants rapprochés en âge. Ça m’a beaucoup remué. Je suis passée par tous les questionnements, me remettant en cause : est-ce que j’étais normale de ne pas vouloir d’autre enfant ? Égoïste ? Pas assez courageuse ? Mais comment font les autres ?
Crédits photo (creative commons) : Lauren Hammond
Mon conjoint, qui lui était sûr de vouloir au moins un autre enfant, me laissait dire « non, plus d’autre enfant », sachant que probablement un jour je changerais d’avis. Comme il ne me mettait pas la pression, je me suis détendue et j’ai arrêté de penser à ça, profitant de mon fils et de ma nouvelle vie avec bonheur. Je me suis dit « si j’en ai envie un jour, je le ferai et c’est tout ! ».
Mais quand alors que je pensais être tranquille, la société et ma famille se rappellent à moi ! Les questions des collègues sur « le petit deuxième » affluent de toute part, à partir des 2 ans de mon premier enfant. Et s’intensifient au fur et à mesure des mois : dès que j’ai mal au ventre, des nausées, ou juste un petit coup de fatigue, on me lance des œillades complices ou suspicieuses. Je dois me me justifier sans cesse, et donc y penser alors que je m’étais laissé du temps pour y réfléchir.
Jeune mariée, il a déjà fallu vivre ça juste après la cérémonie (parfois même pendant, dans les discours de la famille ou des amis) ! Hé bien sache que ce n’est pas fini : une fois le premier arrivé, il y a encore cette étape du « à quand le deuxième ».
Certains m’ont fait culpabiliser. Quand je disais ne vouloir qu’un enfant, on me traitait d’égoïste, que mon fils serait forcément malheureux et déséquilibré. Sympathique pour ceux qui sont enfants uniques eux-mêmes, ainsi que pour leurs parents qui parfois ont fait le choix d’un seul enfant pour des raisons morales, financières, ou tout simplement pratiques. Et sympathique aussi pour ceux qui n’ont pas eu le choix d’avoir un seul enfant, à cause de problèmes médicaux, d’une séparation, de soucis de la vie.
Ma propre mère a eu ces réflexions quand j’étais au plus mal, en plein dépression post-partum. J’ai dit que je ne voudrais pas d’autres enfants (ce qui était un cri de détresse, un appel à l’aide plutôt qu’autre chose), et elle s’est moquée de moi, en disant « Bah, tu dis n’importe quoi, un enfant unique c’est triste, et puis tu changeras d’avis, tu verras ! ». Comme elle est elle-même enfant unique, ce qu’elle a dit m’a beaucoup touché.
Et la grande question de la différence d’âge entre deux enfants… Prépare-toi à entendre tous les avis ! Mais ce que je retiens, c’est que beaucoup sous-entendent que passé 2 ans et demi de différence, tes enfants ne pourront pas s’amuser ensemble, et que donc ils vont s’ennuyer et perdre de la complicité. Encore une façon de te faire culpabiliser. Je me suis renseignée pour me rassurer, et effectivement, tout dépend du caractère de tes enfants : ils peuvent être très proches et complices avec 1 an d’écart comme avec 10 ans d’écart !
Aujourd’hui, j’ai envie d’un autre enfant. Pas pour les autres, mais pour nous, notre petite famille de trois personnes et deux chats. Oui, mais pas tout de suite : après notre mariage, l’année prochaine, nous commencerons les essais.Notre premier enfant aura au moins 4 ans, voire 5 ans, à la naissance du second, ce qui nous va parfaitement : il sera autonome, et c’est ce que nous voulions.
Je suis tombée enceinte à 27 ans, comme ma mère. Mais je n’en aurais pas un autre à 30 ans, comme elle : je suis différente, et faire le deuxième n’appartient qu’à nous. Et puis aujourd’hui, après l’achat d’une maison, nous sommes très justes financièrement. L’arrivée d’un autre enfant serait vraiment difficile, argument que peu comprennent, alors que pour moi, c’est essentiel : je ne me vois pas renoncer à travailler pour garder mon deuxième enfant, simplement parce que mon salaire ne suffirait plus à compenser la garde !
Ce que je voudrais, c’est que chacun respecte les choix des autres. Cela vaut pour la façon de se conduire pendant la grossesse, sur l’allaitement au sein ou au biberon, et surtout, surtout, sur le fait de faire un enfant ou pas ! C’est un choix si personnel, qui impactera TA vie et pas celle de ceux qui donnent des conseils.
Aujourd’hui, je n’écoute plus les avis des autres (enfin !), j’avance au jour le jour. Et qui sait, je reviendrais peut-être dans quelques années te parler de ma famille nombreuse de 5 enfants !
Et pour toi ? Ça a toujours été évident que tu aurais plusieurs enfants ? Tes sentiments se sont-ils confirmés quand tu as eu ton premier enfant, ou tu t’es posée beaucoup de questions ? Tu as envisagé d’avoir un enfant unique ? Raconte !
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