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A la une / Témoignage

Ma seconde grossesse, bien différente de la précédente

Je t'ai raconté la naissance de mon fils aîné par césarienne programmée, et je t'avais alors indiqué que j'avais toujours rêvé d'avoir deux enfants.

Quelques semaines après la naissance de mon bébé, j'ai revu mon gynécologue. Au cours de notre discussion, je lui ai dit qu'ayant eu une césarienne, je savais que mon prochain enfant arriverait également par voie haute. Il m'a alors répondu qu'il y avait 2 chances sur 3 pour qu'il en soit effectivement ainsi, MAIS, qu'il ne fallait pas se fier aux statistiques, une césarienne pouvant dépendre de nombreux facteurs.

Bon, de toute façon, à ce moment là, nous étions tout simplement à notre nouveau bonheur, et pas du tout dans le projet du second !

Les mois ont passé, notre trésor a grandi, nous émerveillant chaque jour un peu plus.

Et mon envie de est donc revenue… Avoir de nouveau un tout petit bébé à tenir contre moi, ressortir le berceau, la poussette, les vêtements de naissance, les minuscules chaussettes, les body trop mignons, les… Stop, je m'égare !

Je suis tombée enceinte de mon second petit garçon (je dis bien « second », pas « deuxième », tu vois la nuance qui contraste avec mon égarement de fin du paragraphe précédent !). Une grossesse désirée, attendue (qui a mis plus de temps à arriver que la précédente), mais aussi une grossesse très différente.

J'ai été malade jusqu'à 5 mois révolus : vomissements à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, nausées constantes, problème de dos… Mais peu m'importait ! J'étais enceinte et heureuse de l'être ! Mon bébé bougeait, je le sentais, il était en sécurité dans mon ventre, et c'était tout ce qui comptait.

A l'échographie des 5 mois, il avait la tête en bas, le placenta était bien placé : pas de césarienne envisagée à ce moment-là. Une vraie lueur d'espoir pour un accouchement par voie basse !

A 6 mois, nouvelle échographie (tu dois penser que j'en ai eu beaucoup : quelques petites difficultés de parcours entre mes deux enfants et un utérus cicatriciel expliquent cela), et là, mon petit bébé un brin coquinou était en siège…

Paradoxalement, je crois que j'ai été moins surprise par cette annonce que par celle du mois précédent. Je te rappelle que, pour moi, il était évident qu'il naîtrait par césarienne…

C'est donc tout naturellement que j'ai dit au gynécologue que, étant donné qu'une césarienne programmée est toujours prévue lors de la 38ème semaine d'aménorrhée, et qu'il était au bloc le mercredi, mon bébé naîtrait donc le premier mercredi du mois de décembre.

Il m'a regardé, surpris, et a acquiescé, tout en me disant qu'il ne fallait quand même pas tirer de conclusion hâtive.
J'ai dit qu'on pourrait tout de même nous demander si mon utérus n'obligeait pas mes enfants à se mettre en siège… Bref, non je ne psychote pas et ne m'emballe JAMAIS.

Je suis sortie de ce rendez-vous, et j'ai passé quelques coups de fil, envoyé des SMS à nos (très) proches pour annoncer l'arrivée quasi certaine de notre bébé pour début décembre.

Au rendez-vous du 7ème mois, j'arrive en affirmant que bébé est toujours en siège.  Chéri avait beau dire que, deux jours auparavant, il avait quand même bougé de façon excessive, que mon ventre avait vraiment été mis sans dessus dessous (je le savais ça, c'est mon ventre qui avait abrité un cours de zumba !), et qu'il pensait qu'il s'était peut être retourné… Non mais stop quoi ! Quel culot quand même, ça ne voulait pas dire ça ! C'est moi qui le porte, je sais comment il est positionné, mince !

Et au moment de l'échographie…

« Alors alors, regardez, Monsieur avait raison ! Sa petite tête est en bas !
– Pardon ?! Mais non !!!
– Euh eh bien si ça, ce n'est pas sa tête, il a vraiment des fesses très bizarres ! »

Ils avaient vu juste…

J'aurais pu essayer de démontrer par a + b qu'ils avaient tort et que j'avais raison, prétendre que c'est eux qui pensaient qu'il était en siège et moi l'inverse, et user de toute ma mauvaise foi (j'en ai à revendre, surtout face à deux hommes et un fœtus masculin !)…

Mais non, les larmes me sont montées aux yeux, pendant que mon gynécologue se moquait (gentiment) de moi. Et je ne pensais qu'à une chose : mon rêve d'accoucher par voie basse. Mais je n'étais qu'à 7 mois révolus… Il fallait rester zen, une césarienne n'était pas exclure.

Deux semaines avant le rendez-vous du 8e mois, j'ai perdu ma marraine. Ce fut une épreuve très douloureuse. Elle qui, n'ayant jamais eu d'enfants, me chérissait énormément, adorait mon fils aîné et se battait pour rencontrer mon second… Mais le cancer n'a pas voulu lui laisser cet ultime bonheur, elle qui le méritait tellement…

Ce fut une période très difficile pour toute ma famille, notamment pour ma mère. Et pour la « réconforter », lui changer les idées, je lui ai proposé de venir avec moi, à mon dernier rendez-vous.

Mon conjoint ne pouvait pas se libérer, et, de ces 8 mois de grossesse, c'était le seul rendez-vous où j'allais sans stress par rapport à la suite (et fin) de ma grossesse.

Le gynécologue m'a examinée. Bébé était toujours tête en bas, et très très engagé dans le bassin. Il m'a alors fait passer l'échographie… Et là, il a trouvé que son petit cœur battait vite… Trop vite.

À la fin de l'examen, il a contrôlé de nouveau son rythme cardiaque, et dit qu'il allait falloir très vite faire un nouveau contrôle, car à ce stade de la grossesse, le rythme devait être plus bas.

Je lui ai demandé quand je devais revenir le voir. Il m'a répondu : « Je me suis mal exprimé : vous allez contrôler dès cet après midi, avec une sage-femme. Car selon le résultat, vous serez hospitalisée dans la foulée. En fonction, on prévoit très vite la césarienne car avec votre utérus cicatriciel, on ne peut pas vous provoquer un accouchement par voie basse. ».

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À ce moment-là, je ne pensais qu'à une chose : « Pourquoi ai-je dit à ma mère de m'accompagner dans l'espoir de la réconforter !? « . Je la revois encore, les yeux tout humides… Quand elle a croisé mon regard, une larme a coulé sur sa joue.

Je lui ai juste dit : « On le savait que ça se terminerait en césarienne… Tu le sais ! Tout ce que je voulais éviter, c'était un travail de 35 heures, pour en arriver à une césarienne en urgence. Là, au moins, ce sera clair net et précis ! Et voyons le bon côté des choses, on est à un mois de . Donc pas de risques que je le passe à la loin de vous ! »

Je ne voulais pas qu'elle pleure, qu'elle ait peur, ou qu'elle soit encore plus triste…

Je sentais que mon bébé allait bien, et que je pouvais me permettre d'être confiante. Il le fallait. J'avais aussi, très intimement, la sensation que mon fils avait « détesté » cet ultime examen. Qu'il n'avait pas eu envie qu'on le « force » à se montrer sous toutes les coutures…

C'est bête à dire, mais je le sentais contrarié ! J'avais l'impression qu'il repoussait tous les gestes du gynéco visant à faciliter l'examen. Je le lui avais d'ailleurs faire remarquer, en lui disant qu'il n'était pas content. Ses mouvements dans mon ventre ne me mentaient pas.

Dès 14 heures, j'étais donc chez une sage-femme pour un monitoring de contrôle. Elle s'est voulue rassurante, et elle avait raison.

Après plus d'une demie heure d'examen, le rythme cardiaque de mon bébé s'était avéré parfait ! Quel soulagement… Quel bonheur… Un vrai bonheur au milieu de toute cette tristesse, et un vrai sourire sur le visage de ma mère, qui, bien entendu, ne m'avait pas quittée une seconde !

Mais, encore une fois, paradoxalement, j'ai cru qu'il fallait interpréter cette petite frayeur comme un signe visant à nous prévenir que la possibilité d'une césarienne n'avait pas totalement disparu… Mon gynécologue a préféré instaurer deux monitoring de contrôle à domicile par semaine, jusqu'à l'accouchement.

Nous étions fin novembre, à moins de 3 semaines du terme… Césarienne ou voie basse, à ce moment-là, nous ne le savions pas… Et j'étais loin de me douter de ce qui m'attendait… Très très loin !

Et toi ? Tu étais persuadée que tu accoucherais par césarienne ? Ton bébé s'est beaucoup tourné et retourné pendant ta grossesse ? Tu as dû être déclenchée en urgence, ou tu as failli l'être ? Raconte !

Toi aussi, tu veux témoigner ? C'est par ici !