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Le chevauchement d’orteils de Bibou

Je ne sais pas toi mais moi j’adore les petits pieds de mes fils. Je les couvre de bisous dès que je peux. Je craque d’amour devant leurs tout petits orteils trop mignons. Et puis ils sont si doux ces petits pieds qui ont encore si peu servis.  

L’amour (ne) rend (pas toujours) aveugle

Je me suis découvert cette passion à la naissance de Bibou. Et tout de suite j’ai repéré une particularité : sur chacun de ses pieds, son deuxième orteil était implanté plus haut que les autres et chevauchait légèrement le troisième. Ça m’a intriguée plus qu’autre chose et comme je n’y connaissais rien en bébé (et que ses petits pieds étaient quand même trop mignons), je me suis dit que c’était sûrement normal. Et puis, si ça ne l’était pas, on me l’aurait dit (vue la quantité de professionnel.le.s de santé qu’un nouveau-né est amené à côtoyer…)

Crédits photo : photo personnelle

Les petits pieds trop mignons de Bibou vers 6 mois : on voit, surtout sur le droit, que le deuxième orteil est implanté plus haut que les autres

Oui mais quand même…

Au bout de quelques temps, ce chevauchement d’orteils, qui ne s’atténuait pas et qui même au contraire me paraissait s’accentuer, a commencé à m’interroger. On en a parlé à notre médecin traitant en qui on a toute confiance et qui est plutôt du genre scrupuleux. Mais elle nous a plutôt rassurés, arguant que quand Bibou marcherait ça se remettrait sûrement en place tout seul. Bon.

Oui mais quand même, à 18 mois bien tassés, Bibou a (enfin) marché, mais ses orteils ne se sont pas alignés. On a laissé passer un peu de temps, pensant que ça ne pouvait pas se faire du jour au lendemain… Non seulement ça ne s’améliorait pas, mais ça avait même l’air d’empirer au fil des mois. Alors les grands-parents ont commencé à remarquer ce chevauchement (oui seulement…). Je leur ai expliqué qu’il avait toujours été là, que la bien-aimée et tout à fait irréprochable Docteur D avait dit qu’il n’y avait pas à s’inquiéter alors bon… On a encore attendu, d’autant que Bibou lui ne se plaignait de rien.

Oui mais quand même, on décide d’en parler à un ostéo… qui n’a pas trouvé grand-chose à faire (et pourtant c’est un bon ostéo). Alors les mois ont encore passé.

Oui mais quand même, mes beaux-parents profitent d’un séjour de Bibou chez eux pour montrer ses orteils à leur propre ostéo. Il n’a jamais vu ça, ne sait pas, mais prend des photos pour envoyer à ses confrères. Et l’un d’eux suggère sans grande conviction de strapper les deuxième et troisième orteils de Bibou ensemble pendant une quinzaine de jours. Ça me paraît faisable alors, je m’y emploie : tous les jours j’enroule ensemble avec du sparadrap ses petits orteils. Mais je ne persiste pas longtemps parce que 1. j’ai l’impression que ça ne sert à rien (l’orteil se remet à sa place initiale à peine le strapping terminé), 2. Bibou crie quand j’enlève le tout et puis 3. cet ostéo qui connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un qui a suggéré que peut-être éventuellement on sait jamais… Bref… J’ai laissé tomber.

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Oui mais quand même, ça ne pouvait plus durer ce chevauchement. C’était de plus en plus visible. Et puis, peu avant ses 4 ans (oui le temps file si vite qu’avec tout ça on a laissé passer 4 ans), Bibou a commencé à avoir une mycose sur l’ongle d’un orteil. Et je me suis dit que c’était peut-être ce chevauchement qui favorisait la prolifération des champignons… Alors on est retourné voir le Docteur D… qui cette fois nous a conseillé de voir… un podologue ! Ah mais oui ! un podologue ! pour un problème aux pieds ! C’est une idée ! (mais pourquoi on n’y a pas pensé plus tôt ?)

Crédits photo : photo personnelle

Les pieds un peu moins petits mais non moins mignons de Bibou vers 3 ans et demi : le chevauchement est maintenant évident et toujours plus marqué à droite à qu’à gauche

Le premier podologue

On prend donc rendez-vous chez le podologue conseillé par le Docteur D qui a le mérite d’être tout près de chez nous. Il est très gentil et à l’air très compétent mais il se focalise surtout sur la mycose et nous conseille, pour le chevauchement, de strapper les deuxième et troisième orteils de Bibou ensemble (ok, donc j’aurais mieux fait de persister…). Il explique que, vu son âge, il faut le faire pendant au moins un mois et ne pas traîner. Si on l’avait fait avant qu’il marche, ça aurait pris moins de temps et si on l’avait fait dès ses premiers jours de vie, ça aurait pu être résolu en quelques jours. Mode culpabilité on +++

Je recommence donc à strapper les orteils de mon fils, pour commencer avec du sparadrap, puis, sur les conseils de la kiné de ma belle-mère (oui, tu verras que ma belle-famille est très impliquée) avec de la bande autoadhésive élastique. Le sparadrap comme le strap classique risque en effet d’abîmer la peau à la longue et de créer des allergies (et puis de me rendre sourde aussi vus les cris que pousse Bibou à chaque fois que je les lui décolle…) Sauf que la bande autoadhésive, ça ne tient pas du tout. On revient donc au sparadrap… qui fini par effectivement abîmer la peau des pauvres petits orteils de Bibou…

Au bout de 15 jours, j’ai quand même commencé à voir une légère (mais vraiment très légère) évolution…

La podologue miraculeuse

Entre-temps, la tante de Mamour (belle-famille donc…) est elle-même allée voir une podologue. Et c’est une fois dans son cabinet qu’elle a découvert qu’elle est spécialisée dans les déformations d’orteils des enfants ! Elle a donc discuté avec elle des soucis de Bibou et la podologue lui a expliqué qu’effectivement, il ne fallait pas tarder à s’en occuper car après 7 ans, c’est fichu ! Et ça peut créer tout un tas de problèmes à l’âge adulte, de dos notamment mais pas uniquement, car ce genre de petit détail peut avoir des répercussions partout… Elle parle d’un appareillage de nuit (le premier podologue en avait effectivement parlé mais plutôt comme d’un plan B au cas où le plan A du strapping ne fonctionnerait pas).

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Nous décidons donc de prendre rendez-vous avec cette podologue tombée du ciel et grand bien nous a pris.

Au premier rendez-vous, elle confirme la nécessité d’un appareillage ou orthoplastie. Elle prend donc des empreintes des orteils de Bibou avec ce qu’elle lui présente comme une sorte de pâte à modeler. Au second rendez-vous, les orthèses amovibles en élastomère de silicone (c’est le nom officiel mais nous on les appelle « appareils ») étaient prêtes. Il s’agit de petits moulages qu’on enfile sur les deux orteils concernés. Ils épousent parfaitement la forme des orteils (puisqu’ils ont été faits grâce à l’empreinte), mais les séparent et les alignent. Elle nous explique qu’il faut que Bibou les porte le plus souvent possible la nuit avec des chaussettes pour les maintenir et à la sieste également s’il les tolère bien. Plus il les portera, plus vite ça évoluera.

Crédits photo : photo personnelle

Les fameuses orthèses

Il faut du temps…

On a été très bon élèves et Bibou a été formidable sur ce coup (cet enfant est capable du meilleur comme du pire…) Il a très bien accepté ses appareils. D’emblée il les a porté toutes les nuits sans exception et très rapidement à toutes les siestes qu’il faisait à la maison aussi (évidemment pas à l’école). Il a vite appris à les mettre tout seul. Chaque orthèse est unique et doit donc être mise au bon pied et dans le bon sens, mais il ne se trompe pas. Et si parfois je les lui mets moi-même et que je me trompe, il me le fait aussitôt remarquer… On a même pris l’habitude de les mettre en voiture quand on fait de longs trajets (ce qui nous arrive assez régulièrement).

Ça a vite porté ses fruits. L’évolution au cours du premier mois a été impressionnante ! Au premier rendez-vous de contrôle (après deux mois), la podologue était très contente. C’est l’étape de la stabilisation qui est la plus longue… Voilà maintenant un an que Bibou a entamé cette orthoplastie et il faut continuer. Heureusement qu’il s’est bien habitué parce que, moi, je me lasse un peu… d’autant que l’autre jour à la piscine (c’est là que tu constates que cette chronique a été écrite avant le confinement) j’ai bien vu ses orteils se chevaucher à la sortie de l’eau… Et puis, l’un de ses pieds se stabilise plus vite que l’autre (celui qui était pourtant le plus atteint au départ). Il y a donc encore du chemin… Mais on y croit !

Et toi, savais-tu que ce genre de problèmes existait chez les jeunes enfants ? Es-tu aussi fan que moi des petits pieds de tes bébés ? Dis-nous tout !