Tout fringant, nous voilà bien décidés à mettre bébé en route ! Et comme de nombreux futurs parents, confiants et naïfs, nous sommes persuadés que ça va marcher tout de suite. Comme l'explique si bien Clémentine dans son témoignage, la pilule, qui nous donne cette merveilleuse liberté de choisir, nous met aussi dans le crâne qu'au moindre oubli, paf ! On va se retrouver enceinte ! Qui n'a jamais eu de sueurs froides en se réveillant la nuit : « Oh ben mince, je l'ai prise ou pas ma pilule ? ».
Alors forcément, quand on l'arrête, qu'on jette cette dernière plaquette en échangeant un sourire complice avec le futur papa, on s'attend à la conséquence naturelle : avoir son bébé TOUT DE SUITE !
En plus, je suis une fille plutôt optimiste, je me concentre sur les aspects positifs, tout en laissant volontairement bien enfouis au fond de ma tête les éventuels problèmes qui pourraient exister. Alors forcément, même si autour de moi, j'ai plusieurs amies qui ont eu des difficultés pour être maman, je me concentre sur les exemples des autres couples, qui n'ont eu qu'à claquer des doigts pour être parents !
Du coup, je te laisse imaginer mon état quand, à la fin du mois, avec mes trois jours de retard et dans l'euphorie de notre petit nuage, la réalité nous frappe de plein fouet, Mister F. et moi… L'arrivée de ces fichues règles nous met un sacré coup au moral. Alors bien sûr, on se raisonne et on se sent idiots d'avoir espéré si vite, d'y avoir cru si tôt, mais bon, la douleur est là.
Sur ce, je pars pour quelques jours à Berlin, rejoindre ma sœur de cœur, Cocci, mon amie autrichienne, avec qui je partage mes aventures trépidantes (ou pas, hein !) depuis plus de 10 ans. Ce petit voyage entre filles était prévu depuis longtemps, puisque Cocci, pourtant témouine à notre mariage, n'avait pas pu se joindre à nous pour mon enterrement de vie de jeune fille : faire le trajet Vienne-Paris en juillet juste pour ça, puis Vienne-Montpellier en août pour le mariage, ça faisait un peu beaucoup, même pour une super amie comme elle ! Alors elle m'avait proposé que l'on se retrouve à mi-chemin, pour quelques jours entre nous, à l'automne.
Le timing était idéal ! Bon, un peu moins pour Mister F., que je laissais en plan quelques jours après notre belle déception (oui, oui, je sais, c'est un peu ridicule, je te l'accorde, on s'était emballé bien vite…). Nous avions convenu de garder secret nos essais bébé. D'une part parce que nous ne voulions pas nous mettre la pression, mais également parce que Mister F. et moi, on est plutôt des timides…
Mais là, ben tu t'en doutes, pas moyen de garder ma langue plus 2 ou 3 heures (et encore, avec le recul, je ne sais même pas comment j'ai pu tenir aussi longtemps !).
Je raconte donc tout à Cocci, à la fois excitée et intimidée d'annoncer à haute voix notre grande décision. Et puis comme je ne peux rien lui cacher, je lui dis aussi combien nous avons été déçus par notre premier « échec »… Et là, elle me regarde avec des grands yeux et me dit : « Mais tu pensais sérieusement que ça allait marcher du premier coup ?! ».
Mon ingénuité la fait rire à gorge déployée : en deux minutes, elle réussit à tout dédramatiser ! Et elle enchaîne en me disant que pour elle, ce temps d'attente entre le moment de la grande décision et la joie du test pipi positif est un temps à choyer, un temps de préparation à deux pour envisager notre nouvelle vie, pour prendre conscience de tous les changements qui vont survenir dans les mois à venir. Finalement, c'est comme le temps des fiançailles : un temps de préparation, plein d'impatience et d'appréhension à la fois, et qui, une fois passé, nous semble trop court.
Devant cette vision que je n'avais absolument pas envisagée, je vois les choses avec un œil tout neuf, et je décide de profiter de ces derniers mois de jeune femme insouciante ! Quelle belle manière de voir les choses ! Le reste du séjour file à toute vitesse, et je rentre toute enthousiasmée pour retrouver Mister F. et faire tout ce que les heureux jeunes parents ne peuvent plus se permettre : se lever tard le weekend, partir en weekend à l'improviste, aller au resto, au ciné, sortir tard, avoir le frigo vide ou passer son dimanche sous la couette…
En quelques mots et un éclat de rire, mon amie a su me redonner confiance. J'ai aussi pu prendre conscience de la chance que j'ai d'avoir un homme dans ma vie qui partage mon envie d'avoir une famille.
Voilà, on est heureux, on est prêts, on est impatient, mais on reste confiants, en espérant avoir bientôt la plus belle des raisons pour se réjouir.
Et toi ? Tu t'étais persuadée que tu serais enceinte dès le premier cycle d'essai ? Comment envisageais-tu la période d'attente ? Raconte !
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Toi aussi, tu veux témoigner ? C'est par ici !